• 7/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des règlements de comptes 1/4

    7/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des règlements de comptes


    Premier Quart ( 1 / 4)

     

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    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

     

    Pour le monde pétrolier occidental, l'année 1973 débute sous de noirs auspices, le 12 février pour la seconde fois en un an, le dollar dévalue, or toutes les taxes et redevances payées par les compagnies aux pays producteurs de pétrole sont calculées en dollars, à nouveau les États pétroliers se sentent spoliés, leur réaction ne se fait pas attendre, en juin à Genève, l'OPEP augmente le prix du brut de près de 12 % avec effet rétroactif au 1er janvier et impose aux compagnies pétrolières un nouveau système d'indexation, les prix seront révisés chaque mois et réévalués à chaque fois que le taux de l'inflation mondiale s'accroitra de 1 %,  en 3 ans le brut saoudien a augmenté de 60% et le light libyen plus que doublé.


    Le 06 octobre, l'Égypte et la Syrie agressent Israël par surprise pendant la fête de kippour, battue dans le Sinaï, les israéliens écrasent les syriens, se retournent contre les égyptiens, percent leurs défenses et franchisent le Canal de Suez, la fureur arabe ne connaît plus de bornes, elle va provoquer un désastre économique que les gouvernements occidentaux eu sans doute pu épargner.


    Ceci reste pour moi un mystère, pourquoi les occidentaux n'ont-ils pas tenu compte des avis qui leurs parvenaient de tout coté, en partie sans doute parce que ces avertissements émanaient des sociétés pétrolières en qui les gouvernements n'avaient aucune confiance, même les lobbies pétroliers n'ont pu se faire entendre, le gouvernement d'Arabie Saoudite avait très clairement prévenu les américains que les arabes ne toléreraient plus leurs politiques et que leur patience était à bout.


    Dés le 08 octobre à Viennes, les pourparlers engagés par les compagnies pétrolières avec l'OPEP qui exige la révision anticipée des accords de Téhéran sont rompus du fait des nations arabes.


    Le 16 à Koweït, les 6 pays du golf augmentent le prix du brut de 70% sans même en référer aux compagnies, et le lendemain les 10 pays arabes membres de l'OPEP recourent au chantage en décidant de réduire chaque mois...... tous les territoires qu'il a occupé depuis 67 et rétabli dans ses droits le peuple palestinien, en outre ils décrètent l'embargo sur tout le pétrole destiné aux États-Unis, au Canada, à la Hollande, au Portugal et à l'Afrique du sud, considérés comme des alliés des juifs.


    Durant quelques semaines, l'embargo décidé par les arabes causa de sérieuses difficultés d'approvisionnement et déclencha une vraie panique, il a eu pour effet d'aggraver encore la pénurie, car chaque pays commença à stocker désespérément tout le pétrole possible et à négocier séparément avec les arabes.


    La réaction des européens devant l'embargo fut hystérie et ne contribuera évidement à rien à favoriser une solution à long terme.


    Le 04 novembre 10 jours après que l'Égypte ait sollicité un armistice, les États arabes réduisent brutalement leur production de pétrole d'un quart, sur les marchés pétroliers, les prix flambent vertigineusement.


    Bien que l'Algérie maintienne ses livraisons à la France à leur niveau normal, celle-ci prend des mesures draconiennes de restrictions notamment en matière d'éclairage.


    À 22h00 ce soir là, les illuminations qui jusqu'au là ont valu à Paris son surnom de ville lumière s'éteignent soudain, toute la France est plongée dans l'obscurité.


    Toute l'Europe occidentale applique des semblables règles d'austérité, à Rome et dans toute l'Italie, la circulation automobile est réglementée et quasiment interdite le dimanche et les jours fériés.


    La psychose atteint son paroxysme, la Belgique instaure des dimanches sans  voitures, et la Hollande pays le plus visé par l'embargo interdit toute circulation automobile non utilitaire et impose le rationnement du carburant.


    Est-ce que ca veut dire que la hollande manquait de pétrole ? Non, si il y a un pays au monde et qui sera le dernier à manquer de pétrole, c'est le pays qui renferme le port pétrolier le plus grand du pétrole qui s'appelle Rotterdam, les plus grandes réserves pétrolières du monde se trouvent à Rotterdam, il n'y a eu jamais eu physiquement à aucun un moment une pénurie de pétrole.


    Et de fait début 1974, quand les États arabes appliquent l'embargo, 200 tankers de 150 000 tonnes en moyenne chargés de pétrole sont déjà en mer, pour les compagnies, rien de plus simple que de modifier discrètement leurs destinations pour repartir ces cargaisons en fonction des besoins les plus urgents.


    Les sociétés pétrolières pouvaient repartir à leur gré l'approvisionnement dont elles disposaient mais les multinationales ont du faire face à un grave problème : gérer la pénurie, si elles avaient appliqué une quelconque discrimination à un pays visé par l'embargo, elles se seraient attiré pour longtemps son hostilité, elles ont pris sur elle de repartir équitablement leurs stocks sans tenir compte des décrets arabes d'embargo.


    Je ne pense pas du tout c'est une période de pénurie de pétrole jamais eu autant je me souviens en 1973 le shah avait décidé d'exploiter ses gisements de telle façon, tellement extensivement et intensivement qu'il ne devait plus rester de pétrole en Iran en 1993, il voulait produire 7 millions de barils jour, ce qui était énorme.


    Le roi n'avait pas accepté le blocus imposés aux pays occidentaux, parce que  vraiment il voulait ne pas pousser la catastrophe qu'elle soit pétrolière et défendre d'une façon les intérêts des occidentaux... il a été accusé par les arabes et les autres qu'il était trop pro-occidental.


    Pour nous la seule chose qui importe c'est être compensé de la dévaluation réelle par exemple du dollar.


    Pour le reste vous ne souhaitez pas utiliser le pétrole comme une arme de pression quelle qu'elle soit ?


    Non jamais parce que c'est une arme à double tranchons.


    Il n'y a eu jamais de pénurie grave, mais il était important de rationner parce que on n'était pas sûrs que les soudures se feraient.


    On a effrayé l'opinion publique européenne en 73 pendant nombre de mois d'ailleurs avec la possibilité qu'il n' y avait plus d'essence pour rouler sur la route, mais ces dirigeants politiques savaient très bien qu'il n'y avait pas manque de pétrole, les États-Unis ont publié en 1975 un rapport sur l'état de leurs réserves pétrolières, au cours de ce soit disant embargo, en février 74 les réserves de pétrole américaines était de 5% plus importante que en septembre 73, ca veut dire qu'il n' y avait jamais eu manque de pétrole.


    Il y  eu une psychose qui a permit à l'OPEP d'augmenter plus rapidement ses prix, à Genève en Aout 73 on avait établi un échéancier pour passer le prix du pétrole de 3$ à 7$ en trois ans, et bien l'OPEP a réussi un coup de maitre, elle a réussi à télescoper cette période, et non pas attendre trois ans pour le doubler mais en quelques mois en créant une psychose, une peur.


    Sacrée victoire pour cet avocat miteux de Yamani, il a dit : les sociétés pétrolières ont peur, parce que dorénavant, les contrats changerons non plus du fait de la conjoncture mais du fait de notre seule volonté, et c'est effectivement devenu la règle que l'OPEP a appliqué et qui a justifié toutes ses exigences ultérieures, si bien que en 1973 quand les arabes ont augmenté le prix du pétrole sans même en référer aux compagnies, nul n'a contesté la légalité de cette hausse.


    En décembre 73 à Téhéran, les 6 États du golfe fixent le prix du brut à 11,65 $, en trois mois le prix du baril a quadruplé, et en 2 mois les revenus des pays producteurs ont augmenté de 300%, le shah d'Iran fait le forcing, il met en enchères 12 millions de tonnes de brut livrables en 74, c'est la frénésie, le Japon offre 17 dollars par baril, et ce n'est pas fini.


    Si le marché libre de Rotterdam qui ne représentait que 5% de tous les échanges de pétrole dans le monde, le baril a atteint jusqu'à 20 $, c'est les japonais qui poussaient les prix à hausser, les américains ont été à peu près les seuls à vouloir faire front à l'augmentation subite et exagérée du prix du pétrole, ils ont voulu organiser un front uni, un front commun des pays consommateurs , ce sont les pays européens qui ont pensé qu'une autre tactique allait être plus préférable pour eux.


    Perdant toute dignité, la communauté européenne et le Japon s'associe à la résolution 240 de l'ONU condamnant Israël, devant cette docilité l'OPEP remonte sa production de 10%, mais maintient l'embargo contre la Hollande et les États-Unis, il sera levé 3 mois plus tard, en janvier 74 à Koweït , les États arabes appliquent d'un seul coup la hausse de 70% prévue en novembre, le Koweït et le Qatar s'arrangent 60 % des avoirs des compagnies opérant chez eux.


    On aurait pu éviter tout cela si on avait permis au prix de pétrole d'augmenter en harmonie avec les prix des autres matières premières dans les années précédentes au début de 1971 pour la majorité des matières premières les prix avaient triplé, quadruplé ou quintuplé dans certains cas, le prix du pétrole était le dernier à augmenter dans cette période, la différence c'est que pour toutes matières premières les prix ont augmenté graduellement, alors que le prix du pétrole a augmenté d'un seul coup.


    Les gouvernements occidentaux et les multinationales ont eu une lourde part de responsabilité dans cette flambée des prix pétroliers.


    Ainsi en France, dès cette époque, l'État prélevait plus de 51% d'impôt divers sur chaque baril de carburant, les compagnies récupérait 26% et moins de 22% allait aux pays de l'OPEP, aujourd'hui c'est pire encore, les prélèvements de l'État dépasse 62%.


    En Grande Bretagne le gouvernement s'appropriait alors environ 30%, les compagnies pétrolières plus de 40% en  coûts et profits et moins de 31% allait aux pays producteurs de l'OPEP.


    La folle augmentation des prix pétroliers porte un coup meurtrier à l'économie des pays hautement industrialisés jusqu'au là en pleine expansion et notamment à la production automobile, la récession frappe le monde entier.


    Les compagnies pétrolières et en particulier les multinationales furent blâmées pour certaines des effets désastreux de l'embargo, elles n'étaient guerre portées à se conduire honnêtement car elles voulaient éviter de se brouiller avec les producteurs arabes dont elles dépendaient étroitement, leur position hypocrite les désignent donc comme les boucs émissaires d'un désastre causé par décisions politiques et diplomatiques des États arabes.


    Les prix étaient 4 fois plus élevés au dernier trimestre 1973 que l'année d'avant, et bien sûr les compagnies qui avaient du stock ont fait des bénéfices beaucoup plus importants.


    On a accusé les sociétés pétrolières et le gouvernement des États-Unis d'Amérique, du fait qu'à l'époque les américains importaient 50% des besoins pétroliers et les européens importaient  les 3/4  , les américains voyaient donc dans l'enrichissement du pétrole un avantage dans la guerre économique internationale pour les produits industriels, je ne pense pas que ça doit être vrai, l'Amérique se rendait bien compte depuis plusieurs années déjà que la part des ses importations dans son approvisionnement pétrolier est grandissant d'une année à une année,  et qu'autrement dit, si elle menait une telle politique cela se retournait immédiatement contre elle.


    C'est l'ARAMCO qui se trouvait dans la position la plus délicate, elle était devenue pour moitié une société saoudienne et n'avait guerre d'autre choix que se conformer aux exigences du gouvernement saoudien si elle ne voulait pas se créer d'énormes problèmes.


    Le gouvernement des États-Unis s'est montré soucieux de préserver les liens privilégiés de l'ARAMCO avec l'Arabie Saoudite,  si bien que les dirigeants de l'ARAMCO ont pu obéir aux ordres du gouvernement saoudien, mais cela ne fit que les rendre plus impopulaires aux yeux des politiciens de Washington.


    Le gouvernement saoudien a imposé des règlements qui n'existaient pas jusqu'à là, il a exigé un certificat garantissant la destination de chaque cargaison quittant le terminal de Ras Tanura, l'ARAMCO a du se plier à cette loi, les saoudiens détenaient le pétrole, mais aux États-Unis la presse et les caricaturistes ont clamé que les cheikhs arabes dictaient leurs lois à l'Amérique.


    L'ARAMCO s'inclinera à nouveau en été 1974 lorsque l'Arabie Saoudite au lieu de 25% exigera 60% de son capital avec effet rétroactif au 1er  janvier , et tous les émirats arabes suivront.


    Je crois que le choc pétrolier de 73 aurai eu lieu même sans guerre arabo israélienne, en 1973 la demande pétrolière augmentait à un rythme telle que la capacité productive dans les pays de l'OPEP commençait à atteindre sa limite.


    La consommation de pétrole augmentait chaque année d'environ 5 à 7 %, si elle avait continué à s'accroitre à ce rythme elle aurait atteint aujourd'hui 65 millions de barils par jour, disposer de telles quantités de pétrole est inimaginable, donc si le prix du pétrole n'avait pas grimpé en 73, nous courions à un désastre auquel nul ne put faire face, grâce à Dieu l'augmentation des prix du pétrole nous a permis de réduire la consommation graduellement et de la ramener au niveau acceptable où elle se situe à présent.


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