• 1/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des grands rapaces 4/4

    1/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des grands rapaces

    Quatrième Quart ( 4/4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-3626609864920521297

     

    Début :

    45 min

    Fin :

    60 min

     

     

     ....  Les Rockefeller Règnent sur un empire qui pèse 660 millions de dollars or,  la Standard Oil Trust contrôle 70 sociétés, 100 pétroliers,  150 000 km d'oléoducs, traite 84 % du brut aux États-Unis et raffine 35 000 barils d'essence par jour.

     

    Le Standard Oil trust est devenu pour le public, l'incarnation même du développement dévastateur , du capitalisme triomphant, dévorant, moralement injustifiable , ce n'était plus que une machine à faire de plus en plus d'argent , ses abus étaient scandaleux , le Standard Oil Trust achetait les politiciens, entretenaient des relations étroites et inacceptables avec le président William McKinley dont l'administration était à ses ordres, on disait que le gang de la Standard Oil contrôlait cette administration.

     

    L'opinion commençait à voir le trust comme un cancer qui infectait tout le gouvernement américain, jamais on avait vu une telle accumulation de pouvoir et d'argent dans ce pays ou même dans le monde.

     

    Depuis les débuts du 20eme siècle, une vive réaction s'était amorcée en Amérique contre la puissante croissance des trusts, Rockefeller était l'homme le plus riche d'Amérique, le monopole qu'il détenait sur le pétrole était devenu un vrai problème politique, trop de gens en dépendait, dès lors,  les politiciens furent forcés de le briser.

     

    Le 15 mai 1911, au terme de vains procès qui ont duré 7 ans, la cour suprême des États-Unis décrète la dissolution du Standard Oil Trust, il éclate en 34 sociétés.

     

    Le  Standard Oil Trust a été fractionné en plusieurs parties, mais celles-ci ont continuées à opérer ensemble, leurs gros actionnaires étaient les mêmes, et ils gardaient les mêmes intérêts, bien de gens ont prétendu que la puissance de l'ensemble est restée aussi grande après que avant la dissolution.

     

    L'empire de la Standard Oil s'est parfaitement maintenu, en fait il est resté intact, les hommes qui avaient dirigés le Trust, sont devenus les administrateurs des sociétés nées de sa dissolution, tous ceux qui détenaient le capital du Trust ont reçu une part égale de la propriété des nouvelles compagnies.

     

    Jean Rockefeller était le plus grand bénéficiaire de la dissolution, dans la semaine qui a suit, chacune des sociétés entre lesquelles le Trust a été divisé a grimpé astronomiquement, Rockefeller a personnellement empoché près de 100 millions de dollars, officiellement il a cessé toute activité, il se contente d'encaisser de fabuleux dividendes, il a été le premier homme au monde à avoir 1 milliard de dollars.

     

    Il vit retiré dans ses luxueuses propriétés s'occupant d'œuvres philanthropiques auxquelles il continue d'octroyer 10% de ses revenus.

     

    Cet impitoyable rapace qui s'est transformé en un grand papa gâteau, vivra paisiblement jusqu'à 98 ans.

     

    Comme jadis les pyramides élevées à la gloire des pharaons, le gigantesque Rockefeller center érigé au cœur de Manhattan demeure l'orgueilleux symbole de l'empire parti par le petit comptable Jean D.Rockefeller, aujourd'hui bien qu'il garde de fructueux intérêts dans le pétrole, le groupe Rockefeller a beaucoup diversifié ses activités notamment dans la banque et la haute politique.

     

    Malgré le temps écoulé et bien que on a oublié son rôle dans la Standard Oil, le nom de Rockefeller incarne toujours aujourd'hui, ce qui de pillion dans la vie américaine.

     

    Si le moyen orient possédait ses feux eternels, relevant la présence de l'or noir, certaines régions côtières du Mexique abondaient en chapopoteras, ces mares boueuses à la surface desquelles crèvent des bulles de gaz et de pétrole.

     

    Des compagnies mexicaines se créèrent pour prospecter la région de Tampico, les plus anciennes dès 1870, elles ne prospèrent pas faute de débouchés.

     

    20 ans plus tard, un cheminot américain Edward Doheny associé avec un épicier Canfield entament des forages en basse Californie, au bout de deux ans, ils trouvent un gisement, tous 2 deviennent des milliardaires.

     

    En 1900, on leur signale à Ebano prés de Tampico des terres très huileuses, même pour l'élevage, pour 300 000 dollars Doheny en achète 80 000 hectares, longtemps il fore en vain, mais en avril 1903 pour la première fois au Mexique, le pétrole jaillit d'un puits, il donnera 15 000 barils par jour durant 22 ans, toute la région se creuse de forage, beaucoup en cours d'activité aujourd'hui.

     

    Doheny qui a constitué la Mexican Oil Company, battit la première raffinerie mexicaine, des cuves de stockage, tout un village autour de l'église qu'a réclamé son épouse, les vieux bâtiments du centre d'exploitation sont encore en service.

     

    En 1907 la société de Doheney devient la Huasteca Petroleum Company.

     

    Le dictateur Porfirio Diaz gouverne alors le Mexique qu'il rêve de moderniser, pour Porfirio Diaz, pour attirer les capitaux étrangers, il  avait dicté une série de lois accordant des exemptions fiscales et de grandes facilités pour importer du matériel , il a assujetti les pétroliers à un simple droit de timbre qui ne rapportait rien au gouvernement mexicain ceci pour aider au développement de l'industrie, Doheny en profite pour prospecter et acquérir de nouveaux gisements, ils se révéleront fabuleux.

     

    Un ingénieur anglais Weetman Pearson chargé de la construction d'une voie ferrée à travers le Mexique, va lui aussi profiter des conditions exceptionnelles consenties par Diaz pour les compagnies étrangères, informé par les succès obtenu par Doheney à Ebano, il rentre en Angleterre où il collecte des capitaux et revient au Mexique où il se lance à son tour à la prospection pétrolière.

     

    Les résultats dépassent toutes ses espérances, Pearson multiplie les centres d'exploitation, les raffineries, les dépôts, construit des quais d'embarquement.

     

    En 1907, sa compagnie, Aguila Petroleum est la plus puissante au Mexique grâce à la protection de Diaz.

     

    Porfirio Diaz privilégiait Aguila parce que un de ses fils était au service de Pearson, dans les zones pétrolières la propriété des sols était mal repartie,  depuis la nuit des temps, elle se transmettait de père en fils sans que aucun titre juridique l'établisse  indiscutablement, l'arrivée des compagnies provoqua une régularisation de la situation en leur seule faveur évidement dès que elle convoitait un terrain.

     

    Certaines compagnies recrutent même des tueurs, les propriétaires qui refusent de céder leurs terres, sont abattus, l'empreinte de leurs pouces est alors apposée en guise de signature au bas de faux actes de ventes en faveur de la compagnie.

     

    Le personnel étranger de ces sociétés menaient une vie fastueuse, comparé aux conditions de vie misérable que les mexicains astreints en plus à maintes conditions, américains et anglais pratiquaient une sorte d'apartheid vis-à-vis de leurs employés mexicains d'humble origine, attitude qui révoltait ceux-ci, l'Amérique du nord étranglait littéralement le Mexique et l'Amérique hispanique  pour leur imposer ses exigences économiques. À partir de 1900, elle y exerça un véritable impérialisme économique.

     

    La sécurité dans les exploitations est inexistante, explosion et incendies de puits y sont fréquents et souvent meurtriers, sans que les victimes songent avoir la moindre indemnisation, non seulement les compagnies pétrolières ne payaient aucun impôt, mais elles fixent à leurs gré : salaires et conditions de travail.

     

    La plus effroyable catastrophe de l'histoire du pétrole, se produira près de Tampico dans un gisement d'Aguila, dans la nuit du 4 juillet 1908 le puits de Dos Bocas explose, on ne saurait jamais pourquoi.

     

    La colonne du feu qui sort du cratère profond de 200 mètres, monte à 500 mètres en haut, elle brulera 59 jours, 2,5 milliards de litres de pétrole partent en fumée, et jamais on ne pourra dénombrer les morts, les traces de ce cataclysme se lisent encore sur le sol vitrifié de Dos Bocas.

     

    Une autre explosion arrivera plus tard dans le puits numéro 4 foré à Cerro Azul par la Huasteca de Doheney, tube de forage et trépan sont projeté à 300 mètres,  le pétrole jaillit à 200 mètre en haut, et tombe en pluie à 3 km à la ronde, en 4 jours, son débit atteindra 261 000 barils par jour, le Cerro Azul numéro 4 est le plus vieux puits de pétrole encore en activité, il a produit plus de 4 milliards de barils depuis l'origine.

     

    Au début du 20eme siècle, les américains commencèrent à critiquer violement Porfirio Diaz, ils n'apprécient pas sa politique protectionniste vis-à-vis des États-Unis, alors que il pratiquait le libre échangisme avec l'Europe.

     

    Quand Diaz en 1909 truque les élections pour se faire réélire, les américains soutiennent l'insurrection que déclenchent Francisco Madero, avocat libéral et grand propriétaire, après un an de combat, la révolution triomphe, renverse Diaz, porte Madero à la présidence du Mexique, sous la pression populaire, Madero institut pour la première fois , une taxe sur le pétrole, dérisoire , un centime par litre exporté, il s'attire la colère des compagnies étrangères.

     

    Lâché par les États-Unis, Madero est renversé et assassiné en 1913 par son chef d'état major le général Huerta qui prend sa place, 18 mois plus tard, Huerta est chassé à son tour, le Mexique sombre dans une guerre civile, qui épargnera toute fois les exploitations pétrolières, mais un cataclysme autrement grave menace l'Europe dans ce mois de juillet 1914, c'est au bouleversement qui l'amènera à l'histoire du pétrole que sera consacré notre prochaine émission.


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