• 6/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des magouilles 4/4

    6/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des magouilles


    Quatrième Quart ( 4 / 4)

     

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    Début :

    45 min

    Fin :

    60 min


     

     

    Les grandes sociétés pétrolières dés leurs premières difficultés en Libye, réalisèrent qu'elles étaient menacées d'une totale remise en question de leurs droits, il leur fallait faire bloc, cesser de se livrer entre elle à la guerre des rabais, et se  concurrencer au risque de provoquer une rupture du cartel,  elles font une réunion au Quartier Général de BP, et constituèrent un groupe de défense, ceci obligea les sociétés américaines à requérir une dispense spéciale du département anti trust à Washington, comme jadis en Iran, le département anti trust donna carte blanche aux intérêts des grandes compagnies pétrolières.


    23 multinationales du pétrole dont les 7 sœurs, font alors un état major de crise : le London Policy Group, chargé de contrer l'OPEP lors de la conférence qui en janvier 1971 à Téhéran, mettra face à face, pays producteurs et pays consommateurs de pétrole, chacun des intéressés s'engage à ne signer aucun accord séparé avec la Libye, se sera tous pour un, un pour tous, l'âme de ce lobby pétrolier, le plus puissant qui a jamais existé est le juriste américain McCloy.


    Le 28 janvier 1971 à Téhéran, sous la présidence de Howard Page d'Exxon et xxx président de la British Petroleum, les représentants des 23 plus grandes compagnies pétrolières internationales affrontent le Sheikh Yamani de l'Arabie Saoudite, chef de la délégation des pays producteurs et les ministres de pétrole de l'Iran, d'Iraq, du Koweït, du Qatar et d'Abu Dhabi.


    La conférence de Téhéran fût rendu nécessaire parce que les libyens avaient unilatéralement augmenté le prix de l'or brut, les compagnies pétrolières s'efforcèrent alors de trouver avec les pays producteurs et l'OPEP, un ajustement entre les prix libyens et ceux pratiqués dans le Golfe, c'était la première fois que s'ouvraient ce genre de discussions sur les prix.


    En 1971, le prix du pétrole tournait autour de 3 $ et le prix de revient était inferieur à 5 ¢, accumuler ce genre de plus value pendant des décennies n'est pas négligeable, le fait de rencontrer dans les 10 plus puissantes sociétés mondiales 8 pétrolières laissent rêver. Certains compagnies en transféré dans leurs compagnies de navigation les profits sur le transport pour diminuer les bases fiscales définies.


    Ce fût une tâche quasi insurmontable pour les négociateurs que d'arriver à harmoniser les prix, la production du pétrole comptait 2 fois plus cher aux États-Unis que dans les pays du Golfe.


    À Téhéran, les délégués des compagnies doivent céder aux exigences de l'OPEP, l'accord conclu pour 5 ans le 14 février, leur impose une augmentation immédiate du prix du brut de 20 %, plus 20 ¢ ( cents) par baril chaque année, en cinq ans, le baril coûtera 10 fois plus cher passant de 5 ¢ à un demi dollar, de plus une indexation de 2,5% par an compensera l'inflation.


    Les arabes avaient retenu la rude leçon que leurs a déjà infligé les compagnies pétrolières anglaises et américaines, à chaque fois qu'un pays arabe exerçait des représailles contre une compagnie, toutes les autres faisaient immédiatement bloc et boycottaient le pétrole de ce pays, alors tous les arabes se sont dit : faisons comme elles ! à chaque fois que nous déciderons de priver une société de pétrole, aucun autre pays producteur ne rompra cet embargo.


    Le 24 février 1971 après avoir signé les accords de Téhéran, l'Algérie nationalise à 51% son pétrole, et à 100 % son gaz et ses oléoducs.


    J'avais proposé au gouvernement à l'époque de nous retirer bénévolement en négociant notre départ et sans attendre le coup de pied désagréable de la nationalisation, le gouvernement a choisi une autre méthode, mais nous avons pris nos précautions, le pétrole que nous produisions en Algérie, nous le vendions à l'étranger et nous achetions pour ravitailler nos raffineries du pétrole de l'étranger, lorsque les algériens ont arrêté le débit de nos gisements, nos raffineries ont continué à être alimentées.


    Si la France était restée présente au Sahara, la prospection aura rapporté des sommes absolument considérables, en 1969 au moment où j'ai quitté les affaires pétrolières, nous avions assez largement récupéré, une part très large de la mise qui a été investie au Sahara, je ne peux pas vous dire c'est au moment où les sociétés françaises ont été nationalisées en Algérie, nous avions obtenu.....


    Plus rien ne semble pouvoir contenir l'avidité des pays producteurs du pétrole, le 21 avril 1971 la Libye absente à Téhéran, impose aux 15 compagnies qui achètent son pétrole, le prix de 3,30 $ le baril, aussitôt le Nigeria, l'Arabie saoudite, l'Iraq où l'IPC a repris ses activités, l'imitent, mais en aout, les États-Unis interdisent toute conversion du dollar en or, cette dévaluation déguisée sera officialisée en décembre, tous les états pétroliers s'estiment lésés.


    En représailles, les pays de l'OPEP réunis en janvier 1972 à Genève, augmentent le prix du brut de 8,5% et indexent son cours sur 9 monnaies fortes, en mars à Beyrouth, ils se fixent comme objectif immédiat l'obtention d'une participation d'au moins 20% dans le capital des compagnies étrangères qui extraient leurs pétroles.


    Mais entre temps, les événements se sont précipités en Iraq, depuis 1968, le parti Baath, ultra nationaliste a conquis le pouvoir, en 1970 son homme fort, Saddam Hussein, fait appel à l'union soviétique pour mettre les nouveaux gisements iraquiens en exploitation, à la vive inquiétude des États-Unis, une nuée de techniciens russes s'installent en Iraq à qui l'union soviétique assure également une aide militaire considérable.


    Avec l'URSS, nous avons conclu des accords qui ne laissent pas les intérêts iraquiens, voyez vous, notre politique pétrolière suit le même chemin que notre politique tout court, et nous agissons en fonction de l'attitude des pays vis-à-vis de problème palestinien.


    Le 1er juin 1972, l'Iraq ferme les vannes du pipeline de Tripoli et nationalise Brutalement les installations de l'Iraq Petroleum Company.


    Annoncé par la télévision, la disparition de l'un des plus puissants consortiums internationaux, déchaîne l'enthousiasme et la xénophobie (l'hostilité à l'égard de la présence des étrangers) populaire.


    Xxxx de l'IPC en Iraq constitue un tournant capital, il s'agit en fait d'une transformation radicale, d'un statuquo, d'une situation faite que nous vivons dans cette région depuis 50 ans, et qui s'appelle le régime des concessions, c'est l'exploitation du pétrole arabe par les sociétés concessionnaires étrangères, il est fort possible qu'elles fassent une pression sur l'Iraq pour empêcher de commercialiser son pétrole, mais je crois que il est toujours possible pour l'Iraq de vendre une partie de ce pétrole à des acheteurs indépendants étrangers, éventuellement à la France, au cas où la France saisit la perche que l'Iraq lui a tendue et accepte de prelever la partie qui revenait à la CFP dans l'IPC.


    Avec la France, je suis prêt à négocier, car la France a toujours eu une attitude correcte vis-à-vis du problème palestinien.


    L'Iraq était complètement pris à la gorge par les majors américains et anglais, d'autre part, la France aussi cherchait les voies de son indépendance en se libérant notamment des intérêts américains et anglais, la convergence des intérêts politiques et économiques des 2 pays, a abouti à l'accord du Sénat de1973 qui donnait un traitement privilégié à la France, la France touchait autant de pétrole que avant la nationalisation, l'Iraq est devenu le premier fournisseur de la CFP, quand la CFP traitait 2 litres de pétrole, il y avait qui venait de l'Iraq, l'Iraq avait besoin d'armes, elle d'un lobby pétrolier iraquien, autour de cette convergence d'intérêts, s'est bâti un réseau extrêmement séré de relations : armes, pétrole, nucléaire entre ces 2 pays.


    Les nationalisations en Lybie, en Algérie et en Iraq engendre une réaction en chaîne, le 05 octobre 1972, l'Arabie Saoudite force l'ARAMCO à lui céder 25% de son capital, pour la première fois les saoudiens participent vraiment à l'administration de la compagnie.


    On leur a jamais refusé, mais ils n'avaient jamais rien demandé, le conseil de l'ARAMCO ne comprenait que les représentants des quatre compagnies américaines fondatrices, jusqu'à ce qu'il rentre le Sheikh abbas xxx , très lié au roi, il a été le premier membre arabe du conseil, plus tard, d'autres membres du gouvernement saoudien, sont entrés en conseil d'administration.

    Notre premier pas décisif a été d'arracher cet accord de participation qui nous a réellement donné accès à l'industrie au marché pétrolier, le second a été d'obtenir droit au chapitre dans la fixation des prix du pétrole.


    À ce moment là une dernière tentative a été faite avec succès au départ, pour détacher enfin un des pays producteurs de la solidarité de l'OPEP, et des négociations ont été menées à Téhéran en 1972 avec le shah et l'Iran a lâché la solidarité des producteurs en échange de très grandes concessions, non seulement sur le montant des redevances, sur le partage des bénéfices mais sur les investissements massifs, à la fois dans l'industrie pétrolière iranienne et dans l'infrastructure générale du développement économique du pays, cet abandon de l'Iran de la solidarité des pays producteurs du pétrole, a été une des causes pour lesquels on a laissé Khomeiny faire la révolution que vous connaissez.


    Cette tragédie est encore loin, mais c'est un véritable séisme économique qui en 1973 va secouer le monde au terme des 10 années difficiles où le cartel, défaite après défaite, a vu s'effriter sa toute puissance.


    1973 c'est l'année noire où se produit que l'histoire baptisera : le premier choc pétrolier, ce sont les surprenants dessous de cette catastrophe que vous dévoilera notre prochaine émission.


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