• 4/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des premiers craquements 2/4

    4/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des premiers craquements du pétrole

    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=1922748009661857239&hl=fr

     

    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min

     

     

    Les britanniques réalisaient les premiers à quel point il était indispensable de garder les saoudiens et Ibn Saoud dans le camp allié jusqu'à la fin de la guerre, Churchill fait pression sur Roosevelt pour que l'Arabie Saoudite bien que elle ne prenne aucune part à la guerre, puisse bénéficier du plan Prêt-Bail.

     

    Le gouvernement des États-Unis commençait à redouter une éventuelle pénurie de pétrole, il ne voulait pas que la Grande Bretagne puisse prendre après la guerre le contrôle d'une part importante des gisements du Moyen Orient, aussi se laissait il convaincre par les compagnies américaines intéressées, de venir en aide à l'Arabie Saoudite.

     

    Le gouvernement britannique donna une partie des subsides,  le gouvernement des États-Unis donna le reste, l'ARAMCO avait attiré l'attention du département d'État, sur la richesse probable de l'Arabie saoudite en pétrole, en 1943 un célèbre géologue américain signala qu'il y  existait de fabuleuses réserves : 20 milliards de barils environ.

     

    L'ARAMCO fût une excellente affaire, jusqu'à la fin de la guerre, c'est le gouvernement des États-Unis qui paya à sa place, les redevances exigées par Ibn Saoud, en contre partie, l'administration fédérale américaine escomptait bien obtenir dans l'ARAMCO, une participation analogue à celle que le gouvernement anglais possédait dans l'Anglo Iranian Oil Company, c'était devenu l'obsession du secrétaire d'État Ickes,

     

    En 1944 en effet les réserves pétrolières des États-Unis donnaient des signes d'épuisement, elles avaient fourni l'essentiel des approvisionnements de guerre, et Ickes en était conscient.

     

    Sacrifiant un peu le plaisir de conduire ou de nous chauffer au profit du pays, économisons le pétrole pour nos navires de guerre, en coopérant nous en épargnerons des quantités appréciables tant pour notre défense nationale que pour nos porte-monnaie, Ickes estimait sincèrement que quelque chose de si essentiel que le pétrole devait être totalement gérée par le gouvernement, il fait tout pour que le gouvernement prenne le contrôle absolu de toute la situation, il créa un office des réserves pétrolières, qui avait mission d'acquérir des parts de concession pour le compte du gouvernement des États-Unis.

     

    Monsieur Ickes s'était particulièrement désireux de prendre un contrôle sur les gisements du Moyen Orient, ils étaient vitaux pour les États-Unis, et Ickes ne faisait pas confiance aux compagnies pétrolières pour faire passer l'intérêt national avant leurs propres intérêts.

     

    Il proposa au gouvernement un accord avec les britanniques, les 2 gouvernements décideraient en commun où explorer, et fixeraient ensemble un tas de choses notamment les prêts, en fait son plan était de s'emparer d'une partie de l'ARAMCO, pour en faire une réserve pétrolière, pour le gouvernement des États-Unis.

     

    Bien que elle n'est sauvé ses concessions en Arabie saoudite que grâce aux fonds du gouvernement américain, l'ARAMCO refuse cyniquement à Ickes toute participation fédérale dans son capital.

     

    Il a échoué du fait de la répulsion des américains pour toute immixtion de l'État dans leurs affaires, et à cause de la puissance des compagnies pétrolières qui disposaient d'énormes appuis politiques, au Congrès en effet un lobby pétrolier mené par le sénateur Sam Rayburn, et par le futur président Lyndon Johnson, torpille tout projet de contrôle de l'État sur l'ARAMCO.

     

    Toutes les sociétés pétrolières ont fait bloc contre la menace pesant sur  xxx fondamentalement, elles n'ont jamais toléré d'avoir l'État pour partenaire, le plan d'Ickes n'avait aucune chance d'aboutir, compte tenu de l'état d'esprit de l'opinion américaine, sitôt la guerre finie, les compagnies pétrolières ont repris l'entier contrôle de leurs activités, et avec leurs alliés de Washington, ils ont fait échouer définitivement le projet d'Ickes et du gouvernement fédéral, qui en réalité n'était que une forme déguisée de nationalisation des réserves de pétrole, et celles-ci sont retombées sous l'unique contrôle des sept sœurs.

     

    Loin de ces intrigues américaines, la guerre continue à faire rage en Europe, début 1943, les puits roumains de Ploieşti, seule source importante de pétrole dont dispose encore le troisième Reich, sont enfin à porté des nouveaux bombardiers lourds alliés, le premier août, parti de Libye, 177 Liberators américains pilonnent Ploieşti, 54 avions ne reviendront pas.

     

    Le 05, le 15, le 24 avril 1944 3 nouveaux raids menés conjointement par RAF ( Royal Air Force ) et l'USSAF ( US Air Force) achèvent le travail au prix de pertes effroyables, 3000 navigants et 300 bombardiers perdus, mais la production des puits de Ploieşti chute des 3/4, Et 30 % des réserves totales de carburant du Reich sont anéanties.

     

    En 1944 un premier gisement de gaz naturel a été découvert en Italie, l'Italie était coupé en 2, et la guerre touchait à sa fin, les géologues qui avaient fait la prospection, ont renfermé le puits sans en parler à personne, en craignant que le gisement soit confisqué par les allemands ou bombardés par les américains, ils ont préféré stopper les forages, ne rien dire, et consigner les résultats obtenus dans un rapport secret.

     

    Printemps 1944, durant 2 mois on procède au débarquement, des milliers d'avions alliés écrasent méthodiquement dépôts de carburant et lignes de communication de la Wehrmacht en France, tandis que la résistance sabotent les voies ferrées et plus de 800 ponts et ouvrages d'armes,  la marée d'engins qui déferlent le 6 juin sur les plages normandes débordent de  XXX d'essence, dont il faut éviter d'encombrer les navires de débarquement.

     

    Ce sera le but de l'opération Pluto (Pipe-Line Under The Océan), dés les premières heures, des pipelines souples en plomb, mouillés à la façon des câbles sous-marins, amèneront un flux ininterrompu de carburant à travers la Manche.

     

    Sitôt les premiers ports conquis, d'énormes tambours flottants tirés par des remorqueurs dévideront depuis les côtes anglaises des oléoducs d'acier flexible long de 120 km, les premiers relieront l'Île de Wight à Cherbourg, mais bientôt 22 pipelines ( 6 aboutissant à Cherbourg et 16 à Boulogne )   débiteront chaque jour 5 millions de litres d'essence, sur la côte anglaise le quartier général de l'opération Pluto régule les stations de pompage installées à Dungeness et camouflées en paisibles cottages.

     

    En territoire reconquis, les pipelines suivront jour par jour l'offensive alliée, s'allongeront jusqu'en Belgique, en Hollande, en Allemagne, économisant l'emploi de milliers de camions citernes sur des itinéraires de plus en plus démesurément étirés.

     

    L'Allemagne elle est à bout de carburant, elle va bruler ses ultimes réserves dans la contre offensive désespérée que le maréchal Von Rundstedt lance à travers les Ardennes en décembre 1944, profitant du brouillard qui cloue au sol les avions des alliés, son premier objectif est Anvers, le grand port belge intact, regorge d'essence, Von Rundstedt sera prés de réussir sa percée , ses panzers réservoirs à sec, seront stoppés sur la Muse, à quelques kilomètres d'un énorme dépôt d'essence américain, la résistance  de Bastogne , le retour du ciel clair,  cèleront le sort de son offensive.

     

    Le troisième Reich agonise, à l'est les divisions blindés soviétiques foncent à travers son territoire, une noria de trains de carburant suit les ruées victorieuses, l'essence vient des puits russes, mais aussi d'Iran, et même des États-Unis, via le port d'arc Angelsk, le premier mai 1945 Berlin tombe, l'Allemagne capitule.

     

    3 mois plus tard, les bombes nucléaires de Hiroshima et Nagasaki sonnent le glas du Japon, dans tous les pays libérés, l'industrie pétrolière est pratiquement anéantie, soit du fait des bombardements, soit du fait des destructions ou des démantèlements opérés par les occupants avant leurs retraites, dès avant la fin des hostilités, la course à l'or noir a repris.

     

    L'une des premières, la Royal Dutch Shell réussira à remettre en activité ses installations pétrolières en Indonésie, laissées en ruines par les japonais.

     

    Avant même la fin du conflit du 04 février 1945, les chefs des trois grandes puissances alliées ont tenu à Yalta en Crimée un sommet où s'est joué le sort du monde.

     

    Assisté de leurs ministres, MolotovEden et Stettinius, Winston Churchill pour l'Angleterre, Roosevelt président des États-Unis, et Staline pour L'union Soviétique, se sont souverainement redistribué les cartes, derrière les problèmes politiques, de gigantesques intérêts économiques sont en jeu, la puissance est désormais à qui contrôle les sources de l'énergie : le pétrole surtout, et Roosevelt le sait mieux que personne.

     

    Les lobbies pétroliers ont développés à Washington un intérêt pour l'Arabie Saoudite, en sorte qu'après la conférence de Yalta en février 1945, le président Roosevelt, charge son agent diplomatique à Djeddah d'organiser une rencontre entre lui-même et le roi Abdelaziz.

     

    Le président Roosevelt qui rentrait de Yalta sur un cuirassé, avait arrêté ce cuirassé sur un lac de canal de suez et avait envoyé un torpilleur le Murphy pour prendre le roi Abdelaziz, qui est monté à bord avec une suite de quarante personnes très colorées, avec 8 chèvres, et on eu beaucoup de difficultés pour lui expliquer que il était impensable de mettre un harem sur un bâtiment de guerre américain.

     

    Le roi Abdelaziz qui régnait depuis 1901, n'avait jamais en 40 ans quitté son territoire, le premier contact est assez amusant, le président Roosevelt dit au roi Abdelaziz, que puis-je pour vous ? Le roi Abdelaziz lui répond : mais si vous m'avez demandé de venir, c'est que moi qui puis quelque chose pour vous, que ce que vous attendiez de moi ? les deux hommes s'entendent bien sauf au moment où on arrive à parler de la Palestine, Roosevelt explique au roi que les juifs ont souffert des persécutions des nazis et que il y a des devoirs à leurs égards, mais Abdelaziz dit : mais vous avez parfaitement raison, il faut leur donner une partie de l'Allemagne pour faire leur pays, pourquoi les mettre en Palestine ?

     

    Les échanges de vues restent sans conclusion, sauf la promesse que Roosevelt fera à Abdelaziz : les États-Unis ne prendront aucune décision concernant la Palestine sans parler avec vous, 2 mois après, le président Roosevelt meurt, le président Truman est élu, et Truman abandonne les promesses faites au roi Abdelaziz, en disant : les arabes ne votent pas, les juifs votent, je vais prendre une position en conséquence, dans la mentalité des bédouins, une promesse verbale est très importante, et le roi Abdelaziz en a tiré des conclusions sur la loyauté des négociations, et ce fut la première grande crise de confiance entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite.

     

    La fondation de l'État d'Israël a crée un nouveau problème, le gouvernement américain s'est engagé politiquement à soutenir Israël, et ce à un moment où déjà de graves frictions se produisaient entre arabes et israéliens.

     

    Après la guerre, et contrairement à toutes les prévisions des experts, la demande mondiale du pétrole a grimpé en flèche, et le prix du brut a suivi jusqu'à atteindre environ 1,25 dollar le baril, du coup les bénéfices des compagnies pétrolières sont devenus énormes parce que le prix de revient du brut à la production, lui est resté très bas, cette folle croissance de la  consommation pétrolière tient à de multiples causes :

    - La vente et la production automobile ont redémarrées crevant toutes les plafonds.

    - L'agriculture se motorise sur une grande échelle.

    - Mais surtout le pétrole n'est pas uniquement un carburant, on en tire des matières synthétiques, des tissus, du plastique né de la guerre, et dont l'emploi bouleverse complètement la vie quotidienne, déculpe l'essor de l'électro ménager.

    L'industrie lourde, elle aussi en pleine croissance, brule de plus en plus de fioul, comme les centrales électriques qui l'alimente, sans parler des transports.

    Or cette vertigineuse augmentation des besoins mondiaux en pétrole, coïncide aux États-Unis avec une chute de la production américaine, laquelle a engendré une grave pénurie de carburant, le gouvernement tente d'y remédier, en renforçant le contrôle des prix et de la production instauré durant la guerre.

     

    Dans ce pays, il y avait perpétuellement des batailles entre les partisans du Laisser-Faire, et les gens de l'administration qui voulaient tout contrôler.

     

    Dès 1944, le secrétaire d'État Ickes plus que jamais hanté par l'obsession de constituer des réserves stratégiques de pétrole, pour couvrir les besoins futurs des États-Unis, lance une nouvelle offensive en direction de l'ARAMCO.


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