• 3/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des batailles 2/4

    3/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des batailles pour l'or noir

    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-3214916356618888657&hl=fr  

     

    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min

     

     

     

     

     

    La Standard Oil de Californie doit céder la moitié de sa concession saoudienne à une autre compagnie avec laquelle elle est déjà associée pour l'exploitation de ces gisement à Bahreïn : la Texaco, manquant de débouchés pour son pétrole, la Standard Oil a du traiter avec la Texaco qui dispose d'un immense réseau commercial en Asie, en échange la standard cédera la moitié de toutes ses découvertes ultérieures à Texaco.

     

    De cette association pour l'exploitation du pétrole saoudien, naitre en 1935 l'Arabian American Oil Company la toute puissante et légendaire  ARAMCO.

     

    Le gouvernement saoudien nous a apporté tout son appui, il était très anxieux de nous voir réussir à trouver du pétrole, il n'existait ni cartes du pays, ni routes, ils nous fallait tout créer, il y a eu de tas de problèmes, dus surtout à des malentendus, les saoudiens nous contemplaient comme des magiciens qui allaient les rendre riches, il est vrai que leur standard de vie était déplorablement bas, et c'est nous que leurs procurions tout ce dont ils avaient besoin, et nous devons tout importer de l'extérieur.

     

    Quand je suis arrivé là-bas, tout le monde était très pessimiste dans l'ARAMCO, qui s'appelait encore à l'époque la Californian Arabian Standard Oil Company, on avait déjà foré plus de 10 puits en deux endroits, ils avait donné du gaz et un peu de pétrole, il en était en train d'approfondir l'un des trous, histoire de voir si quelque chose allait enfin sortir, l'avenir en sera sacrement différent si le puits numéro 7 ne s'est il pas décidé de cracher du pétrole, mais en mars 1938, il s'est mis à produire, et c'était un fameux puits, peu après, nous avons localisé des gisements, encore plus fabuleux que tous ce que nous avions pu rêver auparavant.

     

    Japonais, italiens et allemands tentent alors à leurs tour de demander des concessions, mais l'Arabie est désormais la chasse gardée de l'ARAMCO.

     

    Alors que ces événements se déroulent en Arabie Saoudite, le Koweït un minuscule émirat voisin, fait aussi son entrée dans l'histoire du pétrole, des prospections effectuées des 1920 ont éveillé les convoitises de la Gulf américaine et de l'Anglo Iranien britannique, il y a eu de terribles rivalités pour les riches champs de pétrole du Koweït, ce bout de territoire coincé entre l'Iraq et l'Arabie Saoudite, les américains et les anglais se disputaient ces gisements faisaient pression les uns et les autres sur le cheikh du Koweït pour l'amener à leur signer un contrat.

     

    Cette fois encore les américains firent preuve d'astuces, le Koweït étant un territoire sous mandat britannique, ils ont envoyé un anglais comme négociateur le fameux Frank Holmes, celui-ci brulait de toucher la commission promise s'il enlevait le marché, de leurs coté les britanniques avait envoyé un anglais absolument typique : Chisholm, qui parlait comme on dit en Angleterre avec un accent étranger, mais qui savait admirablement mener une négociation, il offrait de l'argent au Cheick du Koweït pour qu'il signe avec les anglais, mais Frank Holmes en faisait autant pour que il signe avec les américains, et les prix grimpaient de plus en plus.

     

    Un dimanche où tous les 2 se trouvaient à l'église locale, Chisholm hall était assourdi par la terrible voix de Holmes, la solution apparu à Chisholm alors que ils chantaient ensemble un psaume, pourquoi nous battre demanda-t- il à Holmes ? Adoptons la solution du roi Salomon et partageons nous le bébé ! Et il suggéra à Frank Holmes de partager la concession entre anglais et américains.

     

    Dans un commun accord, ils rabattaient les prix que ils ont proposé, et le Sheikh fut forcé de se contenter d'un prix très inferieur, voila comment les concessions pétrolières furent exploitées conjointement par les anglais et les américains.

     

    La Gulf et l'Iranian Oil constituèrent une société commune la Kuwait Oil Company, la première se chargera des forages, en 1936 le pétrole jaillit à bara mais se tarit très vite, les anglais qui s'étaient  réservés la direction administrative, s'obstinait à forer à bara alors que tout indiquait que la nappe à pétrole se trouvait à Burqan, c'était voulu, il y avait alors trop de pétrole, les anglais voulaient éviter de concurrencer leurs puits d'Iraq et d'Iran, le Koweït reste alors improductif et sous développé.

     

    La mauvaise volonté des anglais, échèle la fureur du cheik Ahmed El Jabir, en représailles, ils laissent les agents nazis opérant en Moyen Orient depuis 1937, monter des émeutes anti-britanniques tandis que lui-même quitte sa capitale, et se met à l'abri dans son palais de l'île de Failaka, au large de la côte.

     

    Les anglais ont compris l'avertissement, pour apaiser Ahmed El Jabir et son peuple, la Koweït Oil se décide enfin de forer dans la région Burqan, avec un succès immédiat et total, elle découvre à 1000 mètres de profondeur, un gisement d'une richesse énorme, la guerre va suspendre sa mise en exploitation, le premier pétrolier ne quittera le Koweït que en 1948.

     

    En France l'automobile est restée la panache de la bourgeoisie durant les années 30, avec l'avènement du front populaire et des congés payés en 1936,  la voiture se démocratise, en réponse à l'Allemagne nazie qui lance la Volkswagen, Citroën crée la deux chevaux, mais si en France l'essence est abondante et bon marché, la situation est moins brillante en Italie, les maigres gisements pétroliers exploités en vallée du Pô, sont loin de couvrir les besoins de l'Italie qui achète l'essentiel de son carburant en Roumanie.

     

     

     

    Les italiens étaient très déçus parce qu'ils n'avaient pas pu obtenir une participation dans le potentiel du Moyen Orient, tandis que les français, avaient pu obtenir la partie allemande de la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum.

     

     

    Mussolini avait de la politique pétrolière que une vision très générale et très vague, parce que il n'existait aucune industrie pétrolière en Italie, il n'avait donc personne avec qui en discuter, c'est pourquoi, il balançait d'une solution à une autre, sans idée bien précise, tout ce qu'il savait c'est que le carburant était capital pour la guerre, il faisait confiance au capitalisme privé pour lui procurer du pétrole, mais laissait la bride sur le coup aux spécialistes de la question.

     

    Au point qu'il était prêt à confier les recherches pétrolières en Italie à la compagnie américaine Saint clair, c'est une levée de bouclier des industriels italiens qui l'empêche.

     

    Les italiens sous Mussolini ont voulu imité la France en établissant une compagnie de l'État : l'AGIP.

     

    L'AGIP fut crée en 1927 avec des statuts horriblement confus pour tenter de faire tout le monde d'accord, l'AGIP commença des recherches pétrolières en Italie avec des fonds d'État, prélevées à l'origine sur le budget de l'agriculture, l'AGIP travaillait pour l'État comme operateur technique, et ses frais étaient à la charge de l'État, l'AGIP mis à part les recherches pétrolières en Italie, poursuivait deux objectifs essentiels, d'abord unifier toutes les petites et moyennes exploitations existantes pour constituer une industrie pétrolière d'une dimension valable, et elle obtient un succès notamment en terme de raffinage et de distribution, son second but était d'acquérir une dimension internationale, son premier champs d'action était l'Europe orientale, elle acquit des participations dans la Prahova la plus  grande compagnie pétrolière roumaine et dans d'autres sociétés, après la crise de 1930, Mussolini créa  l'IRI (Institut pour la Reconstruction Industrielle), et ce fût un coup de génie qui contribuera sérieusement à résoudre le problème pétrolier italien, cet organisme était totalement étranger au fascisme, dirigés par des personnes qui n'étaient pas fichistes et Mussolini le savait parfaitement.

     

    Le 03 octobre 1935 Mussolini qui a fait de l'expansion coloniale l'un des piliers de sa politique attaque l'Éthiopie, pour avoir contenu jusqu'au la les visées de Hitler sur l'Autriche, il se croit sûr de l'appui de la France et de l'Angleterre, mais la Société Des Nations ( SDN) vote des sanctions économiques contre l'Italie que menace la France et l'Angleterre,  celle-ci a eu un moyen radical pour arrêter Mussolini, interdire le Canal de Suez pour le transport de ses troupes, elle ne le feront jamais, quand aux américains et aux anglais, Mussolini les a neutralisé en leur promettant à chacun et séparément en secret, le monopole du pétrole qui pouvait exister, le 05 mai 1936, l'Éthiopie est vaincue.

     

    Les sanctions ont été une vrai mascarade, une mesure très peu sérieuses, mais qui n'a jamais affecté le moins du monde l'économie italienne, les compagnies pétrolières étrangères ne les ont jamais appliquées, elles possédaient en Italie en cette époque des réseaux de distribution de carburant, qu'elles entendaient bien continuer à approvisionner, jamais l'idée n'a effleuré personne que les pompes d'Esso et de Shell puissent être à sec, du fait des sanctions.

     

    D'autres part, le Mexique produisait déjà intensivement mais c'était l'époque où on commençait à parler de nationalisation, jamais les mexicains n'auraient accepté que on les empêche d'exporter du pétrole en Italie sous prétexte de sanctions, enfin  il y avait le pétrole roumain, c'est bien que le problème d'approvisionnement en carburant ne s'était jamais posé.

     

    Par contre et paradoxalement, la guerre d'Éthiopie a contrecarré le développement de l'industrie pétrolière italienne, et notamment ses projets axés vers le Moyen Orient, l'Italie grâce à des prises de participations compliquées, s'était assuré au temps du vieil empire ottoman, des intérêts dans la part allemande du pétrole du Moyen Orient, ces intérêts auraient acquis une valeur énorme dés l'exploitation des gisements, mais Mussolini ne s'en rendaient même pas compte, pour acheter les matières premières nécessaires à l'économie italienne pendant les sanctions, et financer les opérations militaires en Éthiopie, Mussolini vend....

     

    ....... dans la British Oil Development, devenu l'Iraq Petroleum Company.

     

    Le seul effet des sanctions sera de pousser Mussolini dans le camp de Hitler, elles n'ont même pas ralenti la coopération entre l'AGIP et les américains, des recherches ont été menées de 1936 à 1937, par des compagnies américaines, et qui expérimentaient pour la première fois les procédés sismiques, les résultats furent positifs,  et révélèrent l'existence de structures justifiant le forage, en entamant aussi des prospections dans l'empire, en Libye et en Éthiopie, sans aucun résultat, mais elles ne furent pas sérieuses, l'État italien ne prenait plus ces travaux à sa charge, AGIP devait les financer elle-même, et ses possibilités financières étaient plus que réduites.

     

    En juillet 1936, l'Espagne sombre dans la guerre civile, en dépit du principe de non intervention, chaque camp reçoit une aide étrangère considérable et le pays est devenu un terrain où s'affronte marxistes et fascistes du monde entier.

     

    Ravitaillé du carburant par les russes, l'Espagne républicaine est depuis longtemps un marché perdu pour les compagnies pétrolières internationales, toutes soutiendront plus ou moins ouvertement Franco.

     

    La compagnie américaine Texaco approvisionne les nationalistes, elle compte ainsi assurer sa position dans l'Espagne franquiste, les cargaisons d'essence destinées à la Belgique sont détournées vers les ports nationalistes, défiant Roosevelt, Texaco fournira à Franco 6 millions de dollars de carburant à crédit.

     

    Au Mexique fin 1920, les élections à la présidence du général Obregón marquent le début d'une vrai politique sociale et les premieres mesures contre la grande propriété.

     

    Obregón n'en sera pas moins accusé d'avoir concédé d'exorbitants avantages fiscaux sociétés pétrolières étrangères, contre la reconnaissance de son régime par les États-Unis et un prêt de 5 millions de dollars du pétrolier américain Doheny.

     

    L'insécurité du travail continue à faire de nombreux morts dans les champs de pétrole, la loi de travail de 1931, la première au monde à régir les rapports entre patrons et ouvriers, favorisa la fusion de 21 syndicats des ouvriers du pétrole en 1935.

     

    Les compagnies étrangères qui exploitaient les gisements de pétrole, avaient l'exportation comme seul objectif, c'était leur unique préoccupation, et elles ne se souciaient pas le moins du monde  des besoins de notre pays, pour comble ces sociétés qui ne payaient que un impôt dérisoire sur le brut que elles exportaient, en réimportait une partie une fois raffiné, et le consommateur mexicain pénalisé par le coût de toutes ces opérations, était en plus lourdement taxé, le carburant extrait dans leur propre pays, était hors du prix pour les automobilistes mexicains.

     

    Fin 1934, le général Cárdenas est élu président, ancien chef militaire d'une région pétrolière, il a pu juger des conditions misérables des travailleurs, en 1937 l'exaspération de ceux-ci atteignent un paroxysme.


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