• 3/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des batailles 1/4

    3/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des batailles pour l'or noir

    Premier Quart ( 1 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-3214916356618888657&hl=fr  

     

    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

      

    Au début des années 30, les premiers craquements ébranlent l'empire pétrolier le plus orgueilleux du Moyen Orient, celui de l'Anglo Persian Oil Company, en perse Reza Khan, un officier de cosaque formé par les soviétiques, profite de la faiblesse du dernier représentant de la dynastie Qajar, marche sur Téhéran en 1921 à la tête de ses troupes et prend la direction du pays.

     

    En 1924 renonçant à proclamer la république, il dépose le dernier Qajar et se fait couronné empereur sous le nom de Reza shah, à l'époque les turbulents tribus Qashqai et Bakhtiar ont pratiquement fait cession.

     

    L'autorité centrale n'avait aucun pouvoir et dans les régions du sud il y avait du pétrole, et comme le gouvernement a été faible, il ne peut pas imposer sa décision à la compagnie.

     

    La conduite de l'Anglo Iranian Company envers des iraniens était emprunte d'un orgueil insupportable  pour une race qui se glorifiait de son passé et regardait avec confiance son brillant avenir.

     

    Avant l'avènement de Reza shah et l'instauration de l'autorité centrale dans les provinces, petit à petit on a commencé à critiquer et à demander la modification de cette  concession.

     

    En premier lieu le Shah avait la volonté de rénover et de régénérer son pays,  la source essentielle des revenus de celui-ci était le pétrole, en second lieu le Shah voulait que la Perse reprenne elle-même en mains ses destinées, et des lors la présence dans son pays de compagnie contrôlée par des étrangers, et associée avec le gouvernement britannique, était en contradiction avec le nouveau statut que il souhaitait pour la Perse.

     

    L'Anglo Persian Company est le reflet de l'intervention étrangère dans l'Iran, cette entreprise qui dispose des plus grandes ressources de l'Iran, et qui en tirent des millions de profit, en contrepartie d'une modique somme, se conduit avec une independence vis-à-vis du gouvernement de l'Iran, que celui-ci ne pouvait tolérer de la part d'aucun chef de tribu quelque soit sa puissance.

     

    On trouvait légitime d'exploiter les ressources du pays dont lequel on se trouvait, et on le sait bien sûr que le minimum de revenus sur place en s'assurant le maximum de bénéfices.

     

    Les compagnies abusaient de la situation, elles agissaient suivant l'esprit de cette époque, cette attitude n'était pas particulière à l'industrie pétrolière, elle régnait partout.

     

    En 1932 un député perse prouve que l'Iran n'avait pas perçu le moindre revenu de son pétrole de 1901 à 1919, et que depuis il n'encaissait que 10 millions de livres, une somme dérisoire comparée aux fabuleux profits réalisés en une seule année  par l'Anglo Persan.

     

    Reza Shah exige donc la révision du contrat, John Cadman président de l'Anglo Persian se défend pied à pied, les discussions vont durer 5 ans.

     

    La négociation a duré tellement que Reza shah était irrité, et a demandé au gouvernement d'annuler unilatéralement la concession de pétrole.

     

    Cette annulation fût une décision personnelle du Shah, il a été traumatisé par l'incapacité de ses ministres à négocier un compromis, et surtout en découvrant que les revenus de 1931/1932 avaient chuté dramatiquement, l'année précédente les revenus du gouvernement perse avaient atteint 1 200 000 livres  et en 1932 les revenus prévus pour l'année s'élevait seulement à 300 000 livres, évidement le Shah ne pouvait être que très mecontent.

     

    Reza Shah avait en outre découvert que la compagnie tenait une double comptabilité, les livres comptables que on lui présentait, n'affichaient guerre que des pertes, mais il y avait à Londres d'autres livres, les vrais, qui eux relevaient que la compagnie faisait d'énormes bénéfices, quand il réalisa que il a été roulé, le shah monarque absolu qui il était décida d'annuler simplement la concession, c'est là que le fameux accord secret d'Achnacarry produisait son plein effet, l'Anglo Persian somma ses partenaires de ne pas se mêler de l'affaire et surtout de refuser d'acheter le moindre pétrole perse, les autres membres du cartel se conformèrent rigoureusement à cette demande, et font un front commun avec les anglais.

     

    Les exaspérations du gouvernement britannique vis-à-vis de la perse atteignent bientôt un paroxysme ( un peak, le plus haut degré ) , grâce à ses navires et ses soldats, l'Angleterre était à même faire de la pression sur les iraniens pour les amener à la composition.

     

    C'est de justesse que une intervention militaire sera évitée, mais l'Anglo Persian porte une plainte devant la Société des Nations, début 1933 celle-ci désigne un médiateur, Edward Benes alors ministre tchécoslovaque des affaires étrangères, qui réussit enfin à faire accepter un compromis aux 2 parties, fin avril 1933, un nouveau accord est enfin signé, il renouvèle le monopole des anglais sur le pétrole d'Iran, l'Anglo Persian qui devient, l'Anglo Iranien Oil Company, versera 4 livres en plus par tonne et 20% de ces bénéfices à Reza Shah.

     

    Mais le calcul était tel que ça serait vraiment difficile pour contrôler le bénéfice exact de la compagnie, bref Reza Shah s'est contenté et l'accord a été signé.

     

    Plus au sud une autre erreur politique va coûter aux anglais les champs de pétrole les plus riches du monde, en 1922 en Arabie, Abdelaziz Ibn Saoud, chef d'une tribu bédouine, se proclame sultan, conquiert l'ouest du pays, et fait de Riad sa capitale, il se heurte au roi Hussein d'Iraq, créature des anglais, qui tient la moitié nord d'Arabie et toutes ses villes saintes, la Mecque, Djedda et Médine.

     

    De 1922 à 1930, Abdelaziz mène une série de guerres victorieuses contre Hussein que soutient les anglais, Abdelaziz ne pardonnera jamais à ceux-ci d'avoir pris la partie de son ennemi, avec l'aide du clergé musulman intégriste, il finit par écraser Hussein, et se couronne lui-même roi d'Arabie, mais d'aucun ne s'intéressent déjà aux richesses du sous-sol arabe.

     

    La première concession octroyée en Arabie saoudite, l'a été par le roi Abdelaziz à un majeur néozélandais, Holmes qui travaillait pour le compte d'intérêts anglais, ça concernait des gisements qui se sont relevés par la suite être les principaux réserves de la région, et c'était un accord modeste qui prévoyait une redevance de 2000 livres or payables par an.

     

    Holmes cesse de payer au bout de 3 ans, après avoir en vain tenté de céder ses droits aux américains, il ne demandait que 30 000 livres pour sa concession,  mais nul à l'époque n'a été prêt pour payer autant pour le pétrole d'Arabie saoudite.

     

    En 1938 après 3 années d'annuités impayées, le roi Abdelaziz a annulé la concession, Holmes en fait avait obtenu, une autre concession dans l'Émirat du Bahreïn en 1925, il l'a revend à la Gulf en 1927, mais la Gulf qui a signé le fameux accord de la ligne rouge, est tenue de partager ces droits avec ses partenaires de l'Iraq Petroleum, elle préfère les céder à la Standard Oil de Californie libre elle de tout engagement.

     

    Bahreïn à cette époque était un protectorat administré par fonctionnaire politique anglais, en conséquence seul pouvait y acquérir une concession, une compagnie enregistrée dans l'empire britannique, la Standard Oil de Californie, tourna la loi en fondant une filiale au canada, celui-ci faisait partie de l'empire, et en nomma à sa tête, un sujet britannique, ainsi la branche canadienne de la Standard puisse acquérir cette fameuse concession de Bahreïn.

     

    En 1930 en Arabie, un géologue américain Twitchell reçoit une mission de prospecter le sous sol saoudien dédaigné par Holmes, son rapport conclut à l'existence d'énormes gisements pétroliers dans la  région de Dhahran, malgré sa haine pour les anglais, Abdelaziz envoi son fils Fayçal leur offrir une concession.

     

    Dans les archives du Foreign Office, on trouve des instructions qui ont été envoyées à l'époque, à l'allégation anglaise de Djeddah, de remercier le roi et de décliner, le roi Fayçal m'a dit lui-même que à son avis, ce refus n'était pas dû à la stupidité d'un fonctionnaire borné, mais une conséquence d'un  accord de partage des marchés entre le Royaume Uni et les États-Unis, formé par une ligne qui était au nord de l'Iraq au Qatar laissant aux anglais tout ce qui est à l'est ( Koweït, Bahreïn ) et aux américains tout ce qui est à l'ouest ( essentiellement l'Arabie saoudite ).

     

    Devant le refus des anglais de s'intéresser à la concession, le roi Abdelaziz envisage  de créer une compagnie saoudienne de pétrole, dont il offre 20% au géologue Twitchell qui a fait le rapport, et en lui demandant de la développer, Twitchell qui est un technicien sans ambition, qui a envie de rentrer dans son pays, refuse.

     

    La Standard Oil de la Californie tout juste installée à Bahreïn, apprend la chose et embauche Twitchell à prix d'or à le renvoi à Ryad avec son directeur Hamilton.

     

    Ils ont mission de négocier l'achat la concession vacante, il y avait alors en Arabie saoudite un anglais arabisant, qui était devenu le conseiller du roi Ibn Saoud, cet homme s'appelait Harry Philby, ex agent de l'intelligence service en Arabie pendant la guerre, Philby qui parlait arabe couramment, s'était fixé à Djeddah comme concessionnaire des voitures Ford, il s'était fait musulman, le roi Ibn Saoud lui a offert un palais, mais Philby ne gagnait guerre d'argent en vendant des voitures Ford, aussi se laissait-il-acheter par la Standard Oil de Californie, il n'a pas été soudoyé, il a reçu des honoraires pour son entremise dans la négociation, Philby voulait que cette affaire soit fructueuse aussi bien pour le roi que pour la compagnie qui avait accepté l'idée.

     

    Philby combine une série de rencontres entre Hamilton et Sulaiman ministre des finances du roi Abdelaziz, les anglais se réveillent soudain, dépêchent un négociateur à la cour saoudite, Philby ne tardera pas à découvrir que les anglais ne voulaient la concession que pour empêcher les américains de mettre la main dessus, quand il s'est rendu compte, Philby favorisa les américains, sachant que du moins fera tout pour tirer du pétrole du sol, d'autant que Abdelaziz veut être payé en or, les anglais refusent,  on est en pleine crise de 1929, et le Royaume Uni a mis l'embargo sur l'or, les américains font savoir à Philby que ils sont eux prêts à satisfaire les désirs du roi.

     

    L'argument est décisif, en 1933 Hamilton et Sulaimane signent le traité qui accord la  concession à la strandard oil de californie.

     

    Les termes du contrat sont plus dures que ceux jadis accordées à Holmes, mais dérisoires comparés aux profits fabuleux que les américains tireront de leurs gisements, les 30 000 livres en pièces d'or exigées à la signature seront comptées au roi une à une, en outre la SOCAL lui a promis de lui verser chaque année une avance de 5000 pièces en or plus 15 000 à la première commercialisation du pétrole.

     

    À l'époque les États-Unis, ont eux aussi interdit toute sortie d'or, la légende veut que les pièces comptées à Abdelaziz étaient achetées en fraude en Angleterre par Hamilton.

     

    C'est un canard, c'est vrai que les États-Unis avaient suspendu la convertibilité du dollar en or, mais une compagnie américaine, voire un particulier pouvait en avoir, et l'utiliser pour ses affaires, à l'époque où la concession a été signée, le roi Abdelaziz n'était guerre optimiste, il aurait bien été si heureux si on lui avait foré des puits de l'eau potable.

     

    Les premières recherches débutent en 1934, intensivement mais dans des conditions terriblement dures, elles sont menées par une petite équipe américaine, que commande le géologue Max Steineke, mais en fin d'année.


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