• 7/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des règlements de comptes


    Troisième Quart ( 3 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-8157924255436204952&q=source%3A004309600438005547921&hl=fr


    Début :

    30 min

    Fin :

    45 min

     


    La colonne vertébrale du système pétrolier saoudien est Petromin, un organisme crée en décembre 1962 pour recenser, exploiter et développer toutes les ressources minières du pays.


    Petromin c'est l'office administratif saoudien qui gère le pétrole, c'est le tuteur saoudien de l'ARAMCO, le bras commercial de l'ARAMCO, l'agent représentant de l'ARAMCO si on peut dire, en fait c'est par Petromin qu'est commercialisé la production actuelle de l'Arabie Saoudite.


    Petromin a été une administration extrêmement puissante et autonome, mais il y a une reprise en main il y a quelques années et à l'heure actuelle, je dirais que Petromin est étroitement contrôlée.


    Chargé à l'origine de vérifier les contrats pétroliers, Petromin est devenue une organisation tentaculaire, ramifiée en 20 filiales qui couvrent toutes les activités relatives au gaz ou au pétrole, de l'exploration au transport, ou à la pétrochimie.


    Depuis 1972 Petromin est surtout devenue le seul et unique organisme chargé de commercialiser notre pétrole, à l'heure actuelle, personne d'autres ne peut le vendre, il y a toutefois une part de notre brut qui reste exportée par les 4 compagnies américaines qui étaient jadis les propriétaires de l'ARAMCO, nos contrats de fourniture de brut sont signés seulement pour 3 ans, nous refusons tout contrat à long terme, il ne comporte pas de clauses d'indexation mais un simple paragraphe qui stipule que le prix du pétrole est celui fixé par le gouvernement d'Arabie Saoudite.


    Chaque contrat comporte 2 clauses impératives : la première exige que le lieu précis de livraison de la cargaison soit certifié par une attestation des autorités douanières du port de destination, la seconde précise que le pétrole brut saoudien ne peut être revendu tel quel sauf avec notre autorisation express, et dans le passé nous n'avons jamais accordé cette permission, notre brut ne peut être raffiné que par le pays à qui nous l'avons vendu, il ne peut changer de propriétaire tant qu'il n'est pas raffiné, ainsi Petromin reste l'une des armes stratégiques de la politique saoudienne en matière de pétrole. Nous tenons compte du fait que pour des raisons politiques certains pays sont sur une liste noire.


    L'Afrique du Sud était bannie de tous les pays arabes ainsi qu'Israël, mais elle était bien obligée d'avoir du pétrole comme tout le monde, donc par l'intermédiaire des marchés parallèles, elle avait des contrats qui passaient par des pays neutres ou des pays voisins, Petromin a un contrôle du départ à l'arrivée mais Petromin après le raffinage n'a plus de contrôle, le pétrole peut être raffiné dans un pays, destiné à un autre pays et repartir dans un troisième.


    Il existe au niveau mondial un circuit truqué qui ravitaille l'Afrique du Sud, le pétrole arrive dans un autre pays, où il reste stocké un certain temps, quand il en repart, le pays producteur ne sait même plus ou était ce pétrole.


    Après le choc de l'embargo de 73, l'arme de pétrole s'avère un tel moyen de chantage politique que fin février 1975 à Viennes, lors d'une session de l'OPEP, un commando terroriste sous les ordres du sinistre Carlos n'hésite pas à tuer pour prendre en otage plusieurs ministres délégué arabes, les palestiniens jugent trop beau le soutien des États du golfe, ils veulent les forcer à décréter un nouveau embargo pétrolier pour ramener les occidentaux à faire pression sur les israéliens afin que ceux-ci évacuent les territoires occupés par eux depuis 67, l'opération échoue mais Carlos et sa bande tiendront un avion pour gagner l'Algérie puis la Libye où ils trouveront asile.


    A partir de 1975 les réunions de l'OPEP se succèdent de 6 mois en 6 mois avec une déprimante monotonie, la plupart se solde par de nouvelles hausses de pétrole censées compenser l'inflation, en 15 mois le prix du brut a quintuplé, en septembre 75,  nouvelle hausse de 10% puis 10% encore un an plus tard, malgré une baisse de la consommation qui oblige les pays de l'OPEP à réduire de 11%, puis de 20% leur production annuelle.


    Inquiète l'Arabie saoudite multiplie les efforts pour freiner les exigences de ses partenaires, début 1977 elle ira jusqu'à augmenter sa production d'un million de barils par jour pour empêcher de nouvelles hausses, ce ne sont pas seulement ces hausses qui menacent toute l'économie occidentale, mais aussi les monstrueux bénéfices baptisés Pétrodollars qu'accumulent les États arabes d'OPEP et qui s'investissent massivement dans les pays industrialisés dont ils alimentent l'inflation.


    Les arabes acquirent d'énormes intérêts immobiliers en France et en Angleterre. L'Iran prend une forte participation dans xxx , la firme américaine Lockheed manque peu de passer sous contrôle de koweitien mais ceux-ci raflent 14% des parts de Mercedes, 10% de Volkswagen et des participation dans nombre d'industries.


    Le danger que présente les pétrodollars c'est un autre mythe, un autre mythe avec lequel nous avons dû vivre et qui a des répercussions réelles sur le monde politique la plus grande partie des revenus pétroliers se concentrent sur les pays petroliers arabes, principalement 3 pays : l'Arabie Saoudite, les Émirats Unis et le Koweït, les autres pays n'ont pas de capitaux pétroliers, ils ont des revenus mais ils les dépensent : pour nourrir leurs population et pour développer leur économies, d'autres pays par contre, qui sont des pays à plus faible population, étaient réputés comme accumulant des capitaux qu'ils plaçaient dans des banques et ces placements leurs donnaient certains pouvoir de contrôle sur tel ou tel marché international.


    Le danger c'est que par la volonté politique, ils auraient pu bouleverser le système monétaire international, ils ne ont jamais utiliser ce pouvoir qui théoriquement existait, détenteurs d'importants capitaux liquides, ils ont été les premiers lésés , la manne de ces capitaux n'était pas tellement énorme, elle a été à une certaine époque de 400 milliards de dollars, à l'heure actuelle elle n'est pas supérieure à 200 milliards de dollars, à payer les énormes factures que ces pays pétroliers doivent régler, ce sont des pays qui doivent importer tout, depuis le blé jusqu'à l'ensemble des produits industriels, je parle du Koweït, de l'Arabie saoudite et des Émirats, qui en dehors du pétrole n'ont aucun système de production, plusieurs fois au cours de  la dernière décennie, le compte courant de l'Arabie Saoudite était en déficit.


    Vers la fin des années 70, alors que les pays de l'OPEP nagent encore en pleine euphorie, la situation commence à se dégrader sérieusement pour eux sur les marchés pétroliers mondiaux, les États qui exigent de nouvelles hausses voient chuter leurs commandes.


    Dés 1977 pour pouvoir continuer à financer la modernisation outrance de l'Iran, le Shah se voit contraint de négocier des accords de troc avec les États-Unis, pétrole contre matériel militaire, sans grand succès, l'Iran qui vient d'inaugurer à xxx au golfe, un nouveau et gigantesque terminal pétrolier, doit consentir des rabais de 20 à 30 cents (¢) par baril pour écouler son fuel lourd, le Venezuela et le Koweït doivent en faire autant, bien qu'en janvier 78 pour soutenir les cours du pétrole, l'Arabie Saoudite a plafonné sa production à 8,5 millions barils par jour et contingente son light, l'inquiétude saisit l'OPEP, en mai elle crée une super commission chargée désormais de définir par avance la stratégie de l'organisation.


    Nous sommes ainsi arrivé en 1978 au sein du comité de stratégie à long terme de l'OPEP dont je faisais partie, à un consensus sur la façon dont les prix du pétrole devaient être modifiés à l'avenir, ils devait augmenter très graduellement pendant un certain nombre d'années en fonction des coûts des énergies de remplacement, hélas, nous partions battus d'avance.


    De fait, la demande mondiale du pétrole dans les pays industrialisés est en train de chuter spectaculairement sous l'effet conjugué de diverses causes, l'industrie mondiale est en pleine récession, l'inflation galope, le chômage s'étend, les économies d'énergie imposées par les gouvernements commencent à produire leurs effets, mais aussi le développement de nouvelles énergies de substitution comme le solaire, le nucléaire ou la géothermie.


    Enfin surtout depuis 10 ans, les compagnies ont découvert et mis en exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de gaz particulièrement riches dans nombre de pays qui échappe à tout contrôle de l'OPEP.


    Ainsi dés 1967 le Mexique s'est lancé dans un gigantesque programme d'exploration méthodique de tout le territoire national, les résultats de cette prospection dépassent les espoirs les plus fous, dans la décennie de 70 on ne découvrira dans le monde entier que 3 nouveaux gisements hyper-géants c'est-à-dire donnant plus de 5  milliards de barils récupérables, tous les 3 sont au Mexique.


    Début 81 les réserves mexicaines d'hydrocarbures prouvées et exploitables, sont évaluées à presque 68 milliards de barils et si l'on y ajoute les réserves probables de gaz et de pétrole, le total atteint le chiffre fabuleux de 250 milliards de barils.


    Le Mexique a réussi à jouer un jeu très personnel sur les marchés pétroliers internationaux, il a vendu son pétrole le plus cher possible mais en évitant toujours de se lier à tous les consortiums qu'il s'agit du cartel des 7 sœurs ou de l'OPEP.


    Pourquoi se serait-il fait membre de l'OPEP alors qu'il profitait de toute hausse sans avoir la moindre obligation de se plier à nos décisions communes ? Il bénéficiait de tous les avantages sans avoir à en payer le prix.


    En 1977 se sont encore les années fastes, la Pemex a entamé une ambitieuse politique de développement accéléré de ses moyens de production, en 7 ans, celle-ci passe de 500 000 à 2,5 millions de barils par jour, du 10eme rang, le Mexique bandit au 4eme rang des producteurs mondiaux, en 4 ans la Pemex triple la capacité de ses raffineries, bâtit 37 gigantesques complexes de pétrochimie, porte de 5600 à 17 500 km son réseau d'oléoducs.


    C'est aussi à l'aube des années 70 que les premiers gisements de gaz et de pétrole découverts en mer du nord, au large de la Norvège et de l'écosse entrent en exploitation intensive.


    La chambre des communes a violement critiqué le gouvernement britannique pour n'avoir pas maintenu un contrôle plus rigoureux sur les gisements de la mer du nord, tant  il était anxieux de les voir produire vite, on lui a reproché d'avoir consenti des avantages fiscaux exagérés aux multinationales pétrolières, tant si bien qu'une grande partie du pétrole de la mer du nord est tombé entre les griffes des 7 sœurs grâce à des contrats particulièrement avantageux et un régime fiscal préférentiel, ce n'est que récemment que leurs impôts ont été relevés et que le pays en tire enfin un bénéfice.


    Le pétrole de mer de nord converge vers le Shetland où était bâti le plus grand terminal pétrolier européen.


    BP est le constructeur et maintenant l'operateur du terminal qui a été construit ici aux îles Shetland par les 30 sociétés anglaises, américaines, françaises, étrangères qui sont dans les gisements de mer de nord, en ce moments nous avons un peu pres 40 navires par mois qui viennent prendre le brut qui arrive par 2 pipelines sous-marins des gisements de la mer du nord.


    Environ un million de baril par jour passe par le terminal, la moitié de la production de toute la mer du nord, du secteur anglais est environ les 2/ 3 de la consommation de la Grande Bretagne, il y a 18 gisements qui sont en production dans le section anglaise, et sur ces gisements il y a environ 30 plateformes.


    Xxx Se trouve à environ 190 km de xxx,  la production c'est environ 2 millions de barils par jour, ca veut dire 100 millions de tonnes par an.


    3eme eldorado pétrolifère récemment rentré en exploitation, l'ALASKA, c'est en 1968 qu'Exxon et BP découvrent sur la cote arctique le plus grand gisement d'Amérique du nord.


    La plupart des sociétés pétrolières ne souhaitent pas voir se développer trop rapidement ces nouveaux champs de pétrole, leur exploitation risquait de provoquer une dangereuse surproduction, il y a eu même des pressions exercées sur Exxon afin qu'elle diffère son projet de construire un pipeline pour amener le pétrole de  l'ALASKA jusqu'à la cote ouest de États-Unis, c'est seulement plus tard que ces compagnies ont réalisé que le pétrole de  l'ALASKA pouvait les aider à briser le monopole de l'OPEP sur le marché pétrolier.


    Les compagnies se livrent alors à une vraie foire d'empoigne pour l'obtention de concessions, malgré des températures de 70 degrés sous le zéro, 8 sociétés vont en 9 ans mettre en exploitation ce fabuleux pactole (une source de richesse inépuisable) dont Exxon et BP se partagent plus de 50%.


    Les réserves sont estimés à 9,5 milliards barils de pétrole et 60 milliards mètre cube de gaz.

     


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  • 7/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des règlements de comptes


    Quatrième Quart ( 4 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-8157924255436204952&q=source%3A004309600438005547921&hl=fr



    Début :

    45 min

    Fin :

    60 min

     

     

    En 1972 après 5 ans de tractations, BP est chargée de la construction d'un pipe commun long de 1280 km, ce pipeline relira Prudhoe Bay à Valdez, un port libre de glace toute l'année, l'entreprise prendra 5 ans et coûtera 8 milliards de dollars, l'oléoduc franchit 800 torrents et rivières, comporte 41 stations de pompages qui communiquent entre elles par satellites, sur 650 km le pipeline est surélevé, le sol gelé ne permet pas son enfouissement, les supports s'enfoncent à 15 mètres de profondeur et il en faut 1200 au km, d'un diamètre de  1 mètre 20  (1,20 m) ce pipeline débite 100 millions de tonnes par an, en cas de séisme l'énorme tube flexible peut même se tordre en boucle sans se briser.



    Fin juillet 1977, le premier brut de Prudhoe Bay atteint Valdez, ainsi avant même le premier choc pétrolier de 73, la position de l'OPEP sur le marché mondial est elle déjà gravement menacée par les nouveaux gisements mis en exploitation dans le monde, une nouvelle crise va permettre très provisoirement aux pays producteurs de maintenir leurs pressions sur les prix.


    En 1978 la situation politique se dégrade catastrophiquement en Iran, où le despotisme du shah est de plus en plus mal supporté à l'intérieur mais aussi sur le plan international, les américains commencent par soutenir un régime qui leur ai tout acquis et qui constitue le bastion antisoviétique le plus puissant du Moyen Orient, mais les émeutes se multiplient en Iran, Khomeiny devient le leader de la subversion.


    Contre le fanatisme de l'Ayatollah refugié en France, les américains mobilisent leurs autres alliés au Golf, le roi d'Arabie Saoudite.


    Le président Carter a fait faire des pressions très fortes sur le roi Khaled pour qu'il fasse une déclaration de soutien en faveur du shah et immédiatement après les États-Unis ont lâché le shah et l'on laissé partir, une perte de face dont on trouve encore les symptômes dans les relations actuelles.


    Je ne suis pas d'accord, le roi veut partir lui même, les américains l'ont lâché au moment où le roi voulait partir, il m'a dit à plusieurs reprises que je part, je reste pas, et même quand j'étais premier ministre il m'a dit où je doit avoir le pouvoir ou je parts.


    Malade, le shah quitte l'Iran en janvier 79, l'émeute déborde rapidement le gouvernement libéral que le roi a laissé derrière lui et que préside Shapour Bakhtiar.


    Dites mort à Bakhtiar, dites mort à x à y, dites mort à tout le monde, manifestez comme vous voudrez, écrivez ce que vous voudrez mais quand vous lancez la grenade vous recevrez la grenade.


    L'agitation populaire redouble, incapable de maitriser la situation, malgré le soutien de l'armée qui espère un retour du shah comme en 1953, Shapour Bakhtiar se résine à rappeler Khomeiny exilé depuis 15 ans, l'ayatollah rentre à Téhéran en février en milieu d'un vrai délire de fanatisme, la révolution éclate, chasse Bakhtiar, Khomeiny s'arroge (s'attribuer illégitement) tous les pouvoirs, le chaos s'installe.


    Depuis le 26 décembre précédant, l'Iran qui a lui seul représente près de 20% de la production globale des pays de l'OPEP, a stoppé totalement ses exportations, et sa production est tombé de 2,5 millions de barils jours, à 400 000 barils.


    L'Arabie Saoudite, le Koweït et l'Iraq augmentent ensemble leurs productions d'un quart, en vain. Le subit tarissement d'une source d'approvisionnement aussi importante que l'Iran crée la panique dans tous les pays industrialisés.


    Le second choc pétrolier n'est pas réellement applicable à l'OPEP, parce sur  le marché mondial en 1979 l'approvisionnement en brut excédait largement la demande, si les prix se sont mis à flamber, c'est à cause du marché libre de Rotterdam au nord ouest de l'Europe, la plupart des pays industrialisés dans le monde occidental y compris le Japon, mais aussi de nombreuses compagnies pétrolières ont paniqué, par tout on a voulu constituer des stocks à n'importe quel prix de peur d'une interruption des approvisionnements, c'est ce mouvement considéré qui a déclenché la folle montée des prix du pétrole en 1979, il était difficile d'exiger des pays producteurs qu'ils gèlent leurs prix, alors que sur le marché libre, la spéculation les faisait grimper vertigineusement.


    Tout concours a aggravé ce nouveau choc pétrolier, les États-Unis n'ont aucune politique cohérente de production, au lieu de faire front commun, les pays des la communauté européenne font cavaliers seuls, fin janvier 79 les anglais haussent le prix de leur brut de mer de Nord de près de 16 dollars, prétexte que saisit l'OPEP pour augmenter le prix du sien à 15 dollars en février puis à 17 dollars en mai.


    L'Arabie Saoudite a refusé de suivre, mais en juin à Genève pour éviter un éclatement de l'organisation déchirée entre durs et modérés, elle accepte de s'aligner sur le prix de 18 dollars pour barils de light fixé par ses partenaires.


    Depuis mars, l'Iran a partiellement repris ses livraisons, Khomeiny a supprimé le consortium national crée en 1954, c'est la compagnie nationale iranienne qui monopolise désormais toutes les activités pétrolières, à l'été 79 la production retombe de moitié, au Spot Market le brut s'arrache 40% plus cher que son prix officiel, en octobre l'Iran exige 23,5 dollars par baril de light puis 28,5  $ en décembre, la Libye le Nigeria l'Algérie montent leurs prix à 30 dollars.


    Yamani avoue : nous avons perdu tout contrôle sur les prix, en 17 mois le light libyen a augmenté de 165 %, 40 % des exportations totales de l'OPEP se vendent au Spot Market, en juin 81 à Alger l'OPEP fixe le prix du baril brut à 32 dollars, il en valait 3 $ 7 ans plus tôt.


    Le comportement des pays industrialisés n'a pas peu contribué à la flambée des prix, dans tous les pays occidentaux on a constitué des stocks de pétrole à n'importe quel prix en 79 et dans la première moitié de 80, le pétrole était rare, les prix désastreux et nous avons encore aggravé la situation en gonflant artificiellement la demande à force de vouloir acheter des stocks, les responsabilités sont partagées je tiens à le dire.


    Pourtant dés 79, les pays du marché commun on jeté les bases d'une entente entre les pays consommateurs pour juguler ( arrêter le développement ) le Spot Market de Rotterdam, cet accord va se généraliser à Tokyo la même année.


    C'est la première conférence internationale dont laquelle les grands pays industrialisés ont pu parvenir à une attitude cohérence, sous forme d'engagement d'importation maximum pris par chacun des pays consommateurs , les États-Unis jusqu'au là était restée mal consciente ou bien allait penser que des intimidations politiques feraient l'affaire, et c'est seulement au sommet de Tokyo qu'ils ont constaté qu'ils étaient aussi dans le bain et que c'était légitime d'adopter une attitude cohérente.


    Pour effréner les gaspillages d'énergie et l'épuisement prématuré des puits américains, le président Carter, dés 1977 a renforcé le contrôle des prix et de la production aux États-Unis.


    Je ne crois pas que Jimmy Carter savait seulement ce qu'il faisait, il a commis sottise après sottise.


    Il en était arrivé à haïr les pétroliers, j'ignore si c'est pas démagogie ou par ignorance, mais il proféré un tas de déclarations ineptes.


    Les prix ont grimpé en flèche dés qu'il s'est mêlé de vouloir les mettre sous contrôle aux États-Unis.


    Courant 70, Carter tente de faire adopter par le Congres une série de mesures de taxations, en vain, non seulement il est battu, mais contraint de lever peu à peu les contrôles, et Reggan achèvera le travail.


    Le président Reggan a clairement montré qu'il préférerais la liberté des prix à tout système de contrôle sophistiqué du gouvernement, dans les 30 jours de son élection comme président, il a fait sauter la totalité des contrôles sur le pétrole aux États-Unis et aussitôt les prix se sont mis à redescendre, simplement parce que on a laissé le libre jeu de la concurrence s'exercer à nouveau.


    Comme jadis le secrétaire d'État Ickes dans les années 40, Jimmy carter a dû céder devant le fameux lobby pétrolier américain, hostile à toute ingérence gouvernementale ...


    ...qui jouissent d'une réelle influence sur la politique américaine à l'étranger comme à l'intérieur sans les indépendants.


    Actuellement il y a 15 000 producteurs indépendants de gaz et de pétrole aux États-Unis, ils feront un peu près 80% des puits d'exploration dans ce pays, les indépendants suivant le cas pompent de 5 barils à 100 000 barils par jour.


    Habituellement un indépendant n'a pas sa propre raffinerie ni ses pipelines, il se contente de forer et de vendre son brut, aux États-Unis on n'est pas seulement propriétaire de la surface du sol, on est aussi propriétaire du sous sol et de tout ce qu'il contient, c'est le seul pays au monde où une telle loi existe, par tout à ailleurs c'est le gouvernement qui est propriétaire des richesses du sous-sol.


    Indépendants et grandes sociétés travaillent ensemble, les compagnies ne pourraient pas opérer sans les indépendants, et ceux-ci ne pouvaient pas s'en passer d'elles.


    Le problème en Amérique est qu'un champs de pétrole peut appartenir en commun à des centaines de gens, si chacun pompe à son gré, il risque de tarir le gisement, le Texas a donc fixé des quotas de production, mais on a prétendu que ce contingentement était un moyen déguisé de contrôler les prix.


    Les indépendants constituent le secteur le plus puissant de l'industrie pétrolière.


    Ils ont une grande influence sur les parlementaires locaux qu'ils font élire au Congres, ceux-ci en retour sont très soucieux des intérêts de leurs états d'origine.


    Nous aurons toujours un lobby pétrolier dans ce pays, de même qu'il y un lobby de lait ou un lobby d'acier, c'est indispensable à cause de notre système de gouvernement.


    Nous subissons un taux d'imposition plus haut que n'importe quelle autre industrie aux États-Unis, 51% des taxes sur nos bénéfices, tous les autres secteurs américains sont taxés à 26%.


    Le centre nerveux du lobby pétrolier est l'Association des Producteurs Indépendants Américains à Washington, (en Anglais : Independent Petroleum Association of America (IPAA))


    L'APIA a été fondue en 1919 pour normaliser les rapports entre le gouvernement et l'industrie pétrolière, mais surtout pour aider une activité naissante à devenir une très grande industrie, 300 grandes compagnies pétrolières adhérent à l'APIA et un nombre considérable de plus petites entreprises, c'est nous qui représentons l'industrie pétrolière américaine dans toutes les négociations avec le gouvernement.


    Notre rôle à Washington est très dur, il nous faut démocratiquement préserver la liberté des producteurs de gaz et de pétrole.


    En augmentant considérablement leurs production, en découvrant de nouveaux gisements, les pétroliers indépendants américains vont contribuer efficacement à atténuer l'impact du second choc pétrolier, et infligea à l'OPEP un brutal coup d'arrêt, mais ceci fera l'objet de notre prochaine émission.


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  • 8/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des scandales


    Premier Quart ( 1 / 4)

     

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    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

     


    En 1979 la prise du pouvoir en Iran par l'ayatollah Khomeiny et l'assaut chaotique que subit désormais la production de l'un des principaux États pétroliers du Moyen Orient inflige aux pays industrialisés un second choc pétrolier.


    En septembre 1981 la guerre qui éclate entre l'Iraq de Saddam Hussein et l'Iran fanatisé de Khomeiny ne fait qu'aggraver la crise, l'Iraq lui aussi constitue l'une des sources majeures d'approvisionnement du monde occidental.


    Pour les 2 belligérants le pétrole représente l'essentiel de leurs ressources financières, aussi c'est sur leurs installations pétrolières que l'un et l'autre concentre mutuellement tous leurs efforts de destruction.


    En Iraq la raffinerie géante de Bassora, le terminal de Fao, les installations de Kirkuk et les pipelines qui par la Syrie et la Turquie acheminent le brut vers la méditerranée subissent de terribles bombardements.


    Coté iranien, les terminaux de Kharg et de Bandar-Khomeiny la raffinerie de Tabriz et le complexe géant d'Abadan qui a lui seul fournissait 600 000 barils par jour sont écrasés sous les bombes, la production iranienne qui avait repris s'effondre à nouveau, celle de l'Iraq 3eme fournisseur mondial se trouve amputé de 175 millions de tonnes, du jour au lendemain c'est 10% de l'approvisionnement mondial en pétrole qui vient à manquer sur le marché.


    Le prix du pétrole doubla puis redoubla, les multinationales possédaient d'énormes stocks qui du coup prirent une valeur considérable, ceci provoqua un scandale politique à Washington, ces plus-values se réalisaient alors que le public souffrait le plus durement de la pénurie, les profits des compagnies dépassèrent des sommets jamais atteints.


    Nos bénéfices ont augmenté vertigineusement de 1972 à 1974 puis de nouveaux de 1978 à 1980, rien que de 72 à 74 ils ont dépassé les 17 milliards de dollars, mais nous avons réinvestis entre 20 et 100% de nos profits chaque année, contrairement à ce que certains pensent nous nous l'avons pas thésaurisés, nous l'avons pas caché sous notre matelas ou quoi que ce soit de semblable.


    Pour ne parler que de 79, le groupe Shell a réalisé le plus gros bénéfice de son histoire, plus de 3 milliards de livres, mais ce n'était que une réévaluation de nos stocks, et cet argent nous était nécessaire pour les remplacer une fois vendus.


    On a jamais cessé de prétendre que l'industrie pétrolière américaine empêchait la sortie de carburateurs miracle qui auraient permis aux voitures de rouler sans essence, rien que avec de l'eau, durant la pénurie de 79, le bruit a couru que les pétroliers attendaient au large des côtes que les besoins s'aggravent et provoquent de nouvelles hausses de carburant, mais on n'en a jamais surpris un seul.


    On a souvent prétendu que les sociétés pétrolières avaient provoqué la crise parce qu'elles avaient fait d'énormes stocks qu'elles allaient vendre bien plus cher, c'est tout simplement ridicule pour la simple raison que matériellement nous nous pouvons stocker que des quantités limitées de pétrole.


    La cascade de scandales où sont impliqués les sociétés pétrolières partout dans le monde durant les années 70, déchainent contre elles l'animosité du public durement frappé par les séquelles des 2 chocs pétroliers alors que les multinationales encaissent de monstrueux bénéfices, aux États-Unis le Congres les accuses d'utiliser leurs fonds secrets à des fins politiques.


    La puissance de ces sociétés était telle qu'elles pouvaient dissimuler ces fonds, les compagnies pétrolières ont secrètement subventionné la réélection de Nixon escomptant qu'il leurs concéderait des avantages fiscaux et espérant aussi s'attirer la sympathie de ses amis arabes contre le lobby juif, la révélation de leur magouille politique occulte leur fit grand tort, la société Gulf fût même forcée de licencier son Directeur parce que trop mouillé dans la distribution de ses fonds secrets.


    Dés la fin de 1973 les enquêtes sénatoriales se multiplièrent et les 8 plus compagnies pétrolières américaines furent poursuivies pour violation des lois antitrust, la commission fédérale du commerce les accusaient d'ententes illicites et secrètes pour éliminer ou absorber les petites sociétés indépendantes de raffinage et de distribution, mais ces procès trainèrent et n'aboutirent jamais, par réaction il y a eu  nombre de tentatives au Congres pour briser la puissance des trusts pétroliers.


    Au Congres le sénateur Ted Kennedy et de nombreux autres parlementaires ont mené compagne pour démanteler les grands empires pétroliers, leur but était d'empêcher qu'une compagnie cherchant et extrayant du pétrole soit aussi celle qui contrôle son raffinage et son transport, ils voulaient que des compagnies différentes assurent chacune de ses activités, c'est ce qu'on appelé l'éclatement vertical, ils réclamaient également un éclatement horizontal, c'est à dire une société productrice de pétrole ne puisse plus avoir en même temps des intérêts dans le charbon, l'uranium ou quoi que ce soit d'autres.


    On a proposé de nombreux plans d'éclatements verticaux ou horizontaux, aucun ne tenait le bout, ils étaient trop compliqués.


    Durant les années 70, par spéculation ou par peur de la pénurie, les stocks du pétrole partout dans le monde se disputent à grand renfort de bakchich et de pots de vin.


    Une corruption est xxx assez ouvertement au Nigeria, au Mexique au Venezuela et même dans des pays plus à l'abri de la xxx on n'a pas pu éviter que d'énormes sommes soient dépensées pour acheter des complicités dans tous les secteurs.


    La France elle même ne sera pas épargnée, en 19xx ... seront poursuivis pour refus de vente et entente illicite contre Roger Bodourian, un revendeur indépendant de Marseille, qui cassait les prix et concurrençait leurs propres stations de services.


    Les enquêteurs ont été amenés à remonter jusqu'à Paris, à procéder à des perquisitions,  et à découvrir les preuves qu'il existait au plan national une entente dont l'objectif était de se partager le marché pour éviter la concurrence, mener une action sur les prix à la hausse et enfin s'entendre pour mettre en couple les marchés publics de fournitures de produits pétroliers, ils avaient constitué un fichier de ces 45 000 marchés publics, 15 jours avant la date de clôture des soumissions, les pétroliers se réunissaient autour d'une table et déterminaient marché par marché qui devait obtenir le marché, le prix d'obtention du marché était fixé et des indications étaient données aux concurrents pour qu'ils soumissionnent à des prix supérieurs pour faire croire qu'il y avait véritable soumission alors qu'en réalité tout à été truqué, c'était une véritable escroquerie, on peut imaginer l'ampleur de la fraude et l'incidence sur les finances publiques, les ententes qui étaient complètes et totales, visaient et les compagnies multinationales dont les sièges se trouvent à l'étranger et les compagnies à capitaux majoritairement français.


    Les administrations chargées de vérifier la concurrence ont découvert des démonstrations de l'existence d'ententes, c'est vrai.


    Cette affaire a été plaidée, on a montré que c'était sur des instructions formelles plus que sur des feux verts encore, que cette entente avait existé de façon générale dans la profession, des sociétés pétrolières françaises et étrangères ont obéit aux directives du ministère de l'industrie, de ne pas se disputer entre elles.


    Il est acquis par la procédure disciplinaire dont j'étais l'objet que des instructions précises ont été données pour que la loi ne soit pas appliquée.


    13 années de procédés dilatoires, de transactions avec le fisc et d'amnisties fort portunes, ont permis aux pétroliers d'éviter tout jugement définitif, sans doute en sera-t-il de même du scandale vrai ou faux des avions renifleurs dénoncés en 1983, il pose en tout cas le problème de contrôle des compagnies pétrolières même étatiques.


    Mais ces 10 dernières années, c'est l'Italie qui a battu le record toutes catégories des scandales pétroliers, le premier a éclaté en hiver 73 à Gennes où les écoles manquaient tragiquement de fioul pour le chauffage.


    On ouvrit une enquête pour savoir si vraiment les produits pétroliers manquaient ou si les compagnies les dissimulaient pour faire monter les prix.


    Non seulement les pétroliers ne manquaient pas de fioul comme ils le soutenaient, mais leurs cuves gorgeaient de carburant caché, l'Italie était la proie d'une vaste manœuvre de spéculation.


    Les enquêteurs ont découvert toute une organisation de compagnies pour rafler abusivement un maximum de subventions à l'État, avec la complicité des partis politiques de la  majorité, à qui elles ristournaient 5% que ceux-ci se partageaient suivant leurs importances.


    Ce sont des centaines de milliards de lires que les multinationales pétrolières pour la plupart américaines à cette époque, ont ainsi escroqué à l'État et aux consommateurs italiens grâce à leurs fructueuses combinaisons avec les partis politiques au pouvoir, leurs astuces étaient innombrables, ainsi après la fermeture du Canal de Suez, l'État défrayait ( décharger des frais ) les pétroliers importateurs de pétrole arabe dont les cargaisons doivent désormais contourner toute l'Afrique, mais tout le monde touche même les compagnies qui importent du pétrole américain ou directement d'Afrique du Nord, et les politiciens encaissent 5 milliards de lires au passage.


    Elles spéculent aussi sur la faculté qu'elles ont  de ne payer que avec 90 jours de retard les taxes perçues aux pompes, 82 milliards sont détournés frauduleusement sur la taxe de solidarité instituée sur l'essence en faveur des sinistrés d'un tremblement de terre, l'attribution des emplacements des stations de service sur les autoroutes fera l'objet d'un trafic xxx et rapportera 150 millions de dollars à certains parties, avec leurs raids actifs les compagnies pétrolières frauderont la TPA et certains impôts pour un montant de 138 milliards de lires rien qu'en 1972.


    C'était devenu un trafic presque légal, désormais automatiquement sur chaque autorisation ou concession accordée, il fallait ristourner obligatoirement 5% aux partis politiques.


    La part du lion 60 à 70% allait à la Démocratie Chrétienne, le reste au PSI et au Parti Social Démocrate.


    Le scandale est tel qu'on l'apprenant le Président de la république Pertini éclate en sanglot et que l'on craint un coup d'État.


    Les personnages et parmi eux le ministre Andreotti déferaient à la commission d'enquête que le parlement italien a mission de juger les ministres et les parlementaires, étaient tous des ministres de la finance et de l'industrie de l'époque, l'enquête a été bâclée dans moins d'une semaine et c'est terminé par une absolution ( pardon) générale, il n'y a eu qu'une seule condamnation, celle d'un xxx de l'union pétrolière, aucun politicien n'a été poursuivi.


    Durant toutes les années où les compagnies pétrolières ont escroqué à l'État italien des subventions de 93 à 140 milliards de Lires, elles ont eu le culot de produire des bilans affichant des pertes.


    À l'époque c'était essentiellement les 7 sœurs qui étaient en cause, Esso en tête, l'affaire a eu des répercussions aux États-Unis, où les multinationales notamment Esso, ont dû avouer qu'arroser les partis politiques était une pratique courante, non seulement en Italie mais aussi dans d'autres pays.


    En 79 à la suite du second choc pétrolier, un scandale politico-financier encore plus énorme impliquant l'ENI ébranle la péninsule.


    En 1979 l'ENI avait réussi à signer un accord d'approvisionnement en brut avec l'Arabie Saoudite, la conclusion de ce contrat était liée et ceci résulte des documents officiels, au payement de commissions de 7%, le destinataire de ce bakchich, on l'a su plus tard était un prince de la famille royale : Mohamed ben Fahd, au bout de quelques mois, l'accord fut dénoncé et un énorme scandale éclata, le scandale Petromin a été dénoncé pour la première fois par une lettre anonyme qui manifestement émanait des bureaux de l'ENI, elle révélait que les commissions payées à l'intermédiaire arabe était en fait reversée à des hommes politiques italiens et qu'un groupe appartenant à la Démocratie Chrétienne en accord avec une fraction du Parti Socialise avait utilisé ces fonds pour soudoyer une grande partie des journaux italiens.


    Toutes les informations, toutes les références fournies par cette lettre étaient exactes, les personnes, les banques, les sociétés financières, les dates, les chiffres...tout était indiscutable, Petromin a dénoncé son accord de fourniture, faute de brut saoudien, l'AGIP au plus fort de la crise a dû acheter du pétrole ailleurs et beaucoup plus cher, ses comptes en 80/81 accusaient d'énormes pertes.


    Le Président de l'ENI négociateur de l'accord de Petromin est forcé de démissionner, également est gravement compromis le ministre du commerce extérieur Stamatis qui a entériné le contrat et autorisé le payement des commissions.

     

     


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  • 8/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des scandales


    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

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    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min


     


    Un rapport secret de Stamatis sur la destination de ces fonds et le dossier complet de l'affaire Petromin seront retrouvés dans la villa du fameux Licio Gelli chef de la loge maçonnique p2 qui comptait parmi ces 950 membres de nombreux ministres, parlementaires, hauts magistrats, préfets et banquiers.


    La loge maçonnique de Licio Gelli est une véritable association de malfaiteurs opérant sur le plan des affaires et de la politique, Gelli contrôlait toutes les structures de l'État et leurs imposait ses volontés et plus il était puissant puis il recrutait.


    C'est probablement Mazzanti le président de l'ENI qui a transmis le dossier Petromin à Licio Gelli, en échange celui-ci lui avait promis l'aide de la loge P2.


    Il y avait eu 5 enquêtes différentes : une administrative, une judiciaire, une des services secrets, une de la police financière, une de la cour des comptes et une parlementaire, toutes ont conclu qu'il n'existait aucune preuve du reversement des commissions en Italie.


    Tous les ministres, tous les parlementaires incriminés furent blanchis, aucune des enquêtes n'est pu même établir où était finalement allé l'argent des commissions, d'autant que pour raison secret d'État, toute publication de leurs conclusions a été interdite.


    Les vagues du scandale Petromin n'étaient pas retombées qu'une affaire encore plus énorme allait réveiller à l'Italie horrifiée la corruption des plus hauts responsables de la Guardia di Finanza (police financière) jusqu'à là considérée comme l'organisme le plus intègre de l'État.


    Tout commence en 78 quand 3 juges de Trévise, ouvrent une enquête sur les agissements frauduleux de certains pétroliers.


    A l'origine il semblait s'agir d'une escroquerie mineure commise par des personnages de peu d'importance de la région de Venise, de petits raffineurs indépendants, des grossistes de Venise, de Trévise, Turin, Milan ...mais rapidement l'enquête s'est étendue à 20 autres villes et a mis en cause toutes les sphères de l'État, des centaines de personnes ont été inculpées et le montant global de la fraude a été évalué à 2500 milliards de lires, c'est énorme, ca représentait 1,5 % du total du revenu de l'Italie.


    Les mécanismes de la fraude étaient simples, il s'agissait d'évasions fiscales, on faisait passer un produit pétrolier pour un autre, ce qui évitait de payer certaines taxes.


    Certains inculpés faisaient sortir des dépôts de fioul domestique et le revendaient comme gazole, ils se mettaient dans les poches la différence de taxes que le fisc aurait dû encaisser, un autre système consistait à entreposer du pétrole de contrebande dans des dépôts clandestins puis à l'écouler grâce à des documents douaniers falsifiés.


    Le cerveau de l'organisation qui se ramifie sur toute l'Italie est Bruno xxx un pétrolier indépendant consul général du chili, il est étroitement lié aux plus grands noms de la Démocratie Chrétienne mais aussi a Bettino Craxi, leader du Parti Socialiste à qui il a offert une voiture blindée, les enquêteurs découvrent qu'il a bénéficié de complicités effarantes au plus haut niveau de l'État :


    Celle du général Giudice chef de la police financière, de son chef d'État majeur le général Donato Lo Prete, de nombreux autres officiers généraux, complice lui aussi le ministre de l'industrie le sénateur xxx et d'autres, notamment les plus importants directeurs des douanes et pour finir xxx secrétaire particulier de Alto Moro pendant 20 ans, xxx reversait une part des pots de vins qu'il recevait des pétroliers à la caisse politique de l'honorable Moro et de ses amis.


    C'est à cette fin que le général Giudice fut mis en place, sa nomination n'avait rien de hasard, tout a été combiné d'avance.


    On a décidé de nommer au plus haut poste de la police financière c'est-à-dire de l'organisme chargé de contrôler les rentrés fiscales sur le pétrole des complices des fraudeurs, ces 2 généraux Giudice et Lo Prete étaient à la fois chefs des contrôleurs et chefs des contrebandiers.


    Lo Prete était en fuite, arrêté, condamné l'ex général Giudice a déjà été libéré.


    Il y avait bien des morts étranges dans cette affaire, celles de beaucoup de gens très étroitement liés au trafic du pétrole.


    On a relevé la mort de nombreux camionneurs qui transportaient le Pétrole en usant de faux reçus fiscaux fabriqués de toutes pièces, tous ces routiers qui en savaient trop ont été tués dans des accidents bizarres et restés inexpliqués.


    Également lié aux scandales pétroliers, le mystérieux assassinat du journaliste Mino Pecorelli en mars 79, il dirigeait un journal de chantage l'OP (l'opinion publique) qui avait entamé la publication de révélations sur les fraudes pétrolières.


    On a émis beaucoup d'hypothèses, il a été probablement exécuté par les services secrets, Pecorelli était en possession d'un document confidentiel qui émanait des services secrets italiens.


    Ce dossier concernait une fourniture de pétrole en provenance de Libye par le biais de personnages qui n'appartenaient pas à l'industrie pétrolière, ce pétrole n'était pas destinée à l'Italie, et on ignore pour quel motif le gouvernement libyen l'avait cédé au services secrets italiens.


    Cette cargaison était sans doute liée à un trafic d'armes commandées par la Libye.


    Comme tous les autres scandales pétroliers, la mort de Pecorelli est directement liée aux inquiétantes activités de la loge P2.


    Gelli chef de la fameuse loge maçonnique secrète P2 était en contact étroit avec les chefs de la police financière Giudice et Lo Prete, avec une habilité diabolique il avait réussi à recruter dans sa loge secrète des personnalités situées à tous les niveaux de l'État, des ministres  et des ministrables (Susceptible de devenir ministres comme xxx et xxx, des affairistes comme xxx, des banquiers d'États ou de banques privées, des amiraux, des généraux, des gens des plus hautes administrations de l'État, les chefs de tous les services secrets appartenaient à la loge P2.


    Arrêté et incarcéré en Suisse, Gelli s'en été évadé d'une façon xxx et reste introuvable depuis.


    La raison de ces scandales est évidente, il a y a xxx dans l'industrie pétrolières est très complexe, elle laisse trop de possibilités de frauder et paradoxalement ne prévoit aucun moyen d'enquêter sur les bilans des grandes compagnies.


    Dramatique pour les pays industrialisés, le fort emballement des prix du pétrole après les 2 des chocs de 73 et 79, s'avère un désastre pour les pays non producteurs du tiers monde, leurs factures pétrolières accroit vertigineusement leur endettement.


    Les pays membres de l'OPEP ont réparé les dommages qu'ils avaient provoqués, ils ont crée un fonds d'aide de l'OPEP, et ils ont versé des milliards de dollars au pays non producteurs de pétrole en voie de développement, alors que dans le même temps, les pays hautement industrialisés eux haussaient honteusement les prix de leurs marchandises du fait de l'inflation sans rien faire pour réparer les dégâts qu'ils causaient.


    Au cours de l'année 1981 le prix des produits pétroliers continue à grimper, on octobre, le baril de brut atteint un record absolu de hausse :  36 dollars et il n'ira pas plus loin.


    Les victoires qu'a remporté l'OPEP en doublant et redoublant les prix du pétrole ont fini par se retourner contre elle, la récession mondiale provoquée par la double crise pétrolière d'abord en 74 puis en 79 a forcement amené une diminution considérable de la consommation des produits pétroliers, dans le même temps le pétrole extrait des nouveaux gisements non contrôlés par l'OPEP, qu'il s'agisse de la Mer de Nord, de l'Alaska ou d'ailleurs a totalement bouleversé l'équation.


    La part de marché que représente l'OPEP est dégringolé de 52 à 30% et même moins de 30% actuellement.


    Nous avons commis beaucoup d'erreurs, surtout dans la fixation des prix de notre pétrole à la fin de l'année 1980 et début 81, nous avons beaucoup trop et trop brutalement augmenté nos prix, du coup nous avons crée un grave problème pour le monde entier, mais aussi pour nous même et maintenant nous payons les pots cassés, peut être profiterons nous de la leçon, je l'espère car dans tout ca, c'est l'Arabie Saoudite qui a été la victime.


    Des l'hiver 1981 malgré les efforts méritoires des saoudiens pour imposer une réduction générale de production et freiner les hausses que les durs de l'OPEP persistent à exiger, d'énormes excédents pétroliers engorgent le marché mondial, certains membres, le Nigeria, le Venezuela, la Libye outrepassent les quotas de production imposés par l'organisation et pratiquent clandestinement des rabais importants sur les prix officiels.


    Le marasme s'accroit, les nouveaux pays pétroliers non affiliés à l'OPEP ont fortement augmenté leurs productions pour profiter des hausses et engranger des dollars.


    Parallèlement la consommation mondiale baisse d'un quart entre 1980 et 1982, l'Europe consomme 45 millions de tonnes en moins.


    Depuis que le président Carter a commencé à supprimer les contrôles, et que Reagan a achevé le travail, la consommation pétrolière des États-Unis, a diminué annuellement de 15 à 20% et nos besoins journaliers ont chuté de 21 millions de barils à 16.


    Jamais la consommation n'avait baissé à ce point dans toute l'histoire des États-Unis, nous n'importons plus que 30% de notre pétrole contre la moitié il y a 3 ans, nous extrayons de nos propres puits la plus grosse part du brut que nous utilisons, aucune compagnie américaine ne contrôle plus de 10% du marché, il y une énorme concurrence.


    La production intérieure américaine connaît un boom sans précédent, 90 422 puits forés rien qu'en 1982.


    En février sans même avertir l'OPEP, l'Iran en 1 mois baisse 3 fois le prix de son light qui tombe de 34 à 30,20 $, le Venezuela, l'Égypte le Mexique l'imitent.


    Le premier mars, anglais puis norvégiens réduisent le prix du brut de Mer de Nord de 4$, le Nigeria baisse le sien de 5$.


    L'URSS entre dans la danse avec des prix encore plus bas, il reste de loin le premier producteur mondial de pétrole, mais jusqu'au là ses propres besoins et  ceux des pays de l'est ont absorbé l'essentiel de ses ressources, la mise en exploitation de fabuleux gisements de gaz surtout, découverts en Sibérie et dans le Kazakhstan procurent à l'union soviétique de gigantesques surplus qu'elle veut écouler à tout prix pour se procurer de devises fortes, partout les excédents de pétrole s'accumulent.


    Les prix s'effondrent, à mi mars 82 à Rotterdam, le brut de Mer du Nord se brade 2,5 $ en dessous du cours, et le fioul arabe à 26 au lieu de 32, les États-Unis et le canada renoncent à extraire du carburant des schistes bitumineux et du charbon.


    En décembre à Vienne, les 13 pays de l'OPEP décident de plafonner leur production globale à 18,5 millions de barils par jour.


    Ils ont désespérément tenté de s'imposer des quotas de production fixés noir sur blanc, mais jamais il ne eut un véritable accord, l'OPEP n'est pas un cartel au vrai sens du terme, c'est juste une association de pays très différents, dont l'unique point commun est qu'ils exportent du pétrole, beaucoup d'entre eux sont même des ennemis en politique et sur tous les plans, il restent ce qu'ils ont toujours été : des producteurs concurrents, alors c'est chacun pour soi.


    A Genève en janvier 1983,  de nouvelles tentatives d'accord échouent par la volonté des saoudiens qui jugent exorbitant certaines exigences de leurs partenaires et veulent sauver de l'éclatement l'OPEP en plein discorde.


    Nous avons tout fait pour établir un barème raisonnable de hausse des prix et adopter une stratégie commune à long terme, nous n'avons pas réussi.


    Bien que membre de l'OPEP, le Nigeria au bord de la catastrophe financière et économique brade (vend à prix très bas) son pétrole, baisse le prix du baril de 5,5 $.


    En février 83 aux abois il expulse tous les travailleurs étrangers africains travaillant sur son territoire, la situation est aussi désastreuse au Venezuela à qui les baisses de productions coûtent 150 milliards de francs par an.


    Après de dramatiques marchandages y compris avec les anglais et les mexicains, l'OPEP tiens fin mars 83 une conférence de la dernière chance, ses 13 membres s'engagent à tenir le prix moyen de 30 $ le baril, serment vite oublié, malgré la reprise américaine la consommation stagne, la surproduction continue, de 83 à 85 le prix du baril chute inexorablement à 27 $ prix OPEP, à 22 $ à Rotterdam, malgré d'incessantes et draconiennes réductions de production du Koweït et de l'Arabie saoudite.


    Le Koweït a toujours restreint sa production même avant que se pose ce problème, nous avons au Koweït une loi très importante appelée loi de conservation qui préserve nos richesses nationales et organise leurs production, cette loi fixe l'extraction maximum du pétrole à 1 million et quart de barils par jour, le Koweït est aujourd'hui très en dessous de ce chiffre, la production saoudienne elle aussi a chuté.


    À présent elle est moins de 4 millions de barils par jour malgré nos énormes besoins financiers.


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  • 8/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des scandales


    Troisième Quart ( 3 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-6590822255904006639&q=source%3A004309600438005547921&hl=fr


    Début :

    30 min

    Fin :

    45 min

     

     

     


    Pour faire face aux dépenses entrainées par ces plans d'équipements gigantesques, l'Arabie Saoudite a pu jusqu'au ici compter sur les énormes réserves accumulées durant les années fastes, privilégiant ses investissements intérieurs elle s'est doté à Riyad surtout, d'équipements qui feront pâlir d'envie les américains eux-mêmes, la capitale dispose du centre de radiotélévision le plus puissant du moyen orient.


    Pour affirmer sa position de leader du monde arabe, Riad s'est doté de nombreux palais voués aux rencontres internationales comme ce somptueux palais des congres.


    Des dizaines de milliers de logements sociaux aux aménagements luxueux ont été construits mais restent désespérément vides bien que parfaitement entretenus, une université gigantesque qui sera l'une des plus modernes au monde est actuellement en construction aux portes de Riad, reste à savoir d'où viendront les nués d'étudiants qu'elle pourra abriter.


    Le Koweït est la suisse du golf, c'est le pays qui possède le plus haut revenu du monde par tête d'habitant, toute la population, immigrés compris, participent au partage des profits du pétrole.


    Le Koweït a investi des sommes considérables dans ses équipements publics, bien que son territoire soit minuscule, il s'est doté d'une radio télévision de grande puissance.


    Chaque famille a droit à un appartement ultra moderne pratiquement gratuit, elle ne paye ni eau, ni gaz, ni électricité et aucun impôt.


    Ce pays jadis sans eau douce, n'en manque plus grâce à la désalinisation de l'eau de mer, et son réseau d'autoroutes est aussi dense que celui d'une métropole américaine.


    Pour compenser l'érosion de ses revenus menacés par les réductions de production et par l'inflation mondiale, le Koweït a dépensé des milliards de dollars pour diversifier et moderniser ses infrastructures pétrolières, créer sa propre industrie pétrochimique, rendre sa compagnie nationale capable d'opérer comme n'importe quelle multinationale étrangère, au point d'exporter aujourd'hui son savoir faire et sa technologie ailleurs dans le monde.


    Le Koweït a eu aussi une politique agressive d'investissement à l'étranger durant ces dernières années, et ces investissements constituent maintenant une part importante de ses revenus, ainsi le Koweït n'est plus uniquement dépendant du pétrole, il y a le pétrole et il y a les affaires, le Koweït est devenu un centre commercial et bancaire de premier plan dans la zone du golf.


    Dans les investissements étrangers, le Koweït à l'heure actuelle doit disposer d'un capital allant de peut être 80 milliards de dollars, des dollars qui sont investis d'une façon toute à fait raisonnable ...


    ...dans les raffineries.... distribution aux Pays-Bas mais également en Scandinavie et dispose de concessions dans le monde entier, rien que les intérêts de ses investissements doivent représenter la moitié du budget annuel du Koweït.


    Cette prospérité maintenue par le Koweït et l'Arabie Saoudite reste fragile, d'autres dangers la menacent, en premier lieu l'intégrisme musulman qui dénonce violement le laxisme et la corruption des familles royales arabes, 2 tentatives d'insurrections religieuses l'une à la Mecque, l'autre à Koweït city n'ont été maitrisées que de justesse.


    Il y a aussi le problème du sous-prolétariat immigré de plus en plus nombreux auxquels saoudiens et koweïti ont dû recourir pour mener à bien leurs gigantesques travaux d'équipements, en Arabie Saoudite, il excède largement celui des nationaux et il est massivement concentré dans les villes, la situation est pire au Koweït.


    Notre pays compte un million et demi d'habitants, mais les 2/3 c'est-à-dire un million ne sont pas des citoyens koweitiens.


    Les nationalités très différentes de ces travailleurs immigrés les ont empêché de constituer une masse homogène, mais ils sont infiltrés tant par des fanatiques musulmans chiites que par des agitateurs marxistes, une politique de très haut salaires et la poing de fer de leurs employeurs arabes ont jugulé jusqu'ici toute subversion, il n'en sera surement pas de même en cas d'une brutale déstabilisation politique militaire ou économique du Moyen Orient qui pourrai résulter d'un effondrement des cours du pétrole.


    L'OPEP qui a son apogée extrayait 32 millions de barils par jour à début 85 réduit sa production de plus de moitié et a abaissé le prix du brut de 34 à 28 $ mais on trouve du light à Rotterdam à 24 $, tous les membres de l'OPEP trichent avec les quotas, même l'Arabie Saoudite qui troquent du brut contre des avions militaires américains.


    Nous consommons environ 60 millions de barils de pétrole par jour dans le monde entier, mais les capacités de raffinage des pays occidentaux sont de 80 millions de barils par jour, un tiers de trop par rapport à nos besoins.


    Il n'y a pas de rush à la porte pour trouver du pétrole, le pétrole vous savez autant que moi, il y en a trop.


    C'est pourquoi la guerre entre l'Iraq... paralyse 2 pays dangereux pour la stabilité de tout le Moyen Orient et les États pétroliers parce qu'une reprise massive de la production iraquienne et iranienne jetterait de tels surplus sur le marché que le cours du pétrole s'effondrerait définitivement.


    Une soudaine et très forte chute des prix aurait des effets désastreux sur l'économie du monde entier, le drame des pays qui produisaient du pétrole cher et en énorme quantités est qu'ils ont emprunté des sommes fabuleuses en tablant sur les revenus de leurs pétroles pour résoudre leurs problèmes sociaux et créer de nouvelles industries.


    Espérant inconsidérément que les prix du pétrole allaient continuer à grimper, ils se sont endettés catastrophiquement et les prix ont chuté.


    Un grave effondrement des cours ne ruinera pas seulement les nombreux pays qui ont tout misé sur leur production pétrolière, il signifierait l'arrêt de tous les plans en cours dans les pays occidentaux pour trouver de nouveaux gisements pétroliers ou des sources d'énergies nouvelles.


    Le garde fou de l'économie mondiale est le prix du pétrole, et le problème fondamental est celui de sa stabilité.


    Beaucoup de pays industrialisés à l'ouest s'inquiètent du sort de leurs propres investissements et de la sécurité future de leurs approvisionnements pétroliers, si il y avait engorgement du marché et effondrement catastrophique des prix, même les pays qui dépendent dramatiquement de leurs importations du pétrole réalisent qu'un pétrole très bon marché créera une situation économique dangereuse parce que très instable, c'est pourquoi certains pays ont passé des marchés fondés sur des prix stabilisés mais le problème de la stabilité du prix du pétrole est en fait celui des gouvernements, il doit être résolu mondialement entre pays producteurs et consommateurs de pétrole et pas par les compagnies, celles-ci cherchent toujours à déstabiliser les prix à cause de la concurrence féroce qu'elles se livrent entre elles et de leurs intérêts personnels très complexes.


    Les pays producteurs qui n'appartiennent pas à l'OPEP doivent coopérer avec les pays membres, il est de l'intérêt du monde entier qu'un organisme international contrôle le mécanisme des prix, et l'OPEP est le seul qui le puisse le faire.


    Si la demande du pétrole ne remonte pas rapidement, il va devenir pratiquement impossible au sein de l'OPEP de définir des quotas de production, de s'y conformer et de maintenir une quelconque stabilité des cours du pétrole.


    Un peu partout dans le monde, il existe encore de fabuleuses réserves de pétrole, rien qu'au Moyen Orient où il y en a plus que dans n'importe autre région du monde, il resterais plus de pétrole et de gaz à extraire dans le futur que tout ce qu'on a pu pomper jusqu'ici.


    À elle seule les réserves prouvées de l'Arabie Saoudite sont estimées à 136 milliards de barils, et le Koweït ne risque pas non plus de manquer de pétrole.


    Au Koweït il nous reste des ressources appréciables, disons de 150 à 200 ans de pétrole selon le niveau où se situera notre production.


    Les Émirats Arabes disposent eux aussi d'énormes réserves offshores.


    Le dernier gisement d'Abu-Dhabi en production dans l'heure actuelle, dans l'état actuel de la consommation doit sortir 250 000 barils par jour pour 100 ans.


    Le chiffre officiel des réserves pétrolières de la Chine est de 20 milliards de barils, l'Union Soviétique est toujours le premier producteur mondial avec 12 millions de barils par jour, ce qui représente 20% de la production mondiale qui est de 60 millions de barils par jour, les principaux gisements soviétiques de pétrole et de gaz se trouvent aujourd'hui en Sibérie occidentale, en fait 90% des réserves connues de brut de l'Union Soviétique sont dans sa partie asiatique et c'est le problème crucial qui frêne leur mise en exploitation, mais les russes ont déjà enregistré des succès, ils ont doublé leurs extractions de pétrole en Sibérie et c'est pareil pour le gaz.


    Aux États-Unis, il nous reste plus de pétrole ou de gaz que nous avons extrait jusqu'à ici.


    Il y a d'immenses secteurs en mer qui sont sous le contrôle du gouvernement des États-Unis et qui peu à peu sont affirmés aux petroliers par le département de l'intérieur.


    Seulement 4% de ces zones ont été concédées par le gouvernement américain, en mer, sous l'eau, au large des États-Unis et de l'Alaska, nous estimons qu'il reste plus de la moitié de nos réserves de pétrole.


    Les réserves prouvées de l'Alaska continentale se chiffrent à 7 milliards de barils de brut et à 700 milliards de mètre cubes de gaz encore inexploités, le quart de ces réserves appartient à Exxon.


    Nos puits ont encore de solides réserves, disons de 75 à 100 ans de production et probablement plus longtemps pour ce qui est du gaz, d'autre part le gouvernement a décidé de stocker un milliard de barils en Alaska et en Louisiane pour des cas d'urgence future.


    Les réserves norvégiennes de gaz dépassent 1350 milliards de mètres cubes, celles du Royaume-Uni 675 milliards et celles de l'Union Soviétique 2700 milliards de mètres cube.


    Il faut y ajouter les 1350 milliards de mètres cube de gaz encore enfouis en Iran, les gigantesques champs de pétrole récemment découverts en Mexique, les gisements d'Algérie, de Libye, du Venezuela, du Nigeria, d'Indonésie, du Gabon et d'Angola, sans parler de ceux des Inde, de l'Australie, du Soudan, du Pakistan, d'Égypte et du Zaïre, le monde entier regorge de gaz et de pétrole.


    La technologie évolue si vite que de soudains progrès dans les méthodes d'extraction peuvent modifier le panorama des réserves accessibles.


    En l'espace de 20 ans, en effet les progrès fantastiques des techniques d'exploration ont ouvert des perspectives presque illimitées à la prospection, grâce à l'électronique et à de nouvelles méthodes sismiques, désormais inoffensives pour la faune sous-marine, la localisation des gisements offshore a atteint une précision et une fiabilité quasi-totale.


    Jusqu'ici on ne pouvait pas forer sous une profondeur d'eau plus de 300 mètres, à présent les navires à positionnement dynamique c'est-à-dire équipés outre leurs ancres énormes d'hélices latérales commandées électroniquement, peuvent se maintenir rigoureusement à la verticale des forages, ils opèrent par 1700 mètres de fond, on envisage même pour bientôt des forages sur 3000 mètres d'eau.


    Toutes les grandes compagnies ont mis en service des stations sous-marines de pompage automatique surveillées et réparées par des robots électroniques programmés par ordinateurs.


    Le rendement des gisements s'est aussi considérablement amélioré, jusqu'ici on extrayait au mieux 25 à 30 % du pétrole contenu dans une poche, tout le reste était perdu, l'injection de vapeur sous pression permet à présent de sortir 20% de pétrole en plus, à l'échelle mondiale, 500 000 barils supplémentaires sont ainsi récupérés quotidiennement.


    Les laboratoires des grandes sociétés ont mis au point des méthodes qui permettraient de récupérer 10% de pétrole supplémentaire par injection de gaz ou de produits chimiques, tout cela a profondément modifié la physionomie de l'industrie pétrolière.


    Il y a eu une période dans l'histoire où les 7 plus grandes compagnies possédaient presque tout le pétrole et faisait la loi, c'est fini, les sept sœurs ça n'existe plus.


    Elles s'entendent toujours sur les prix, se consultent et quand elles le peuvent tendent de reprendre le contrôle des ressources pétrolières du monde et de leurs bénéfices.


    Leurs profits sont toujours minces, elles ont fait de telles pertes qu'elles doivent se restructurer pour affronter les nouvelles conditions du marché.


    Elles ont beaucoup plus d'argent qu'avant en général, mais elles sont obligées aujourd'hui de chercher du pétrole dans des zones beaucoup plus difficiles où il faut investir  beaucoup plus d'argent.


    Les gouvernements britannique et américain, taxent à 85% les bénéfices de la production pétrolière et donc elles ne rapportent plus guerre, leurs raffinages connaît une crise épouvantable et la vente également, la plupart des sociétés font des pertes catastrophiques dans ces 2 secteurs, au point que de plus en plus de compagnies vendent et ferment leurs raffineries, nous vivons une période de repli.

     


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