• 5/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le règne despotique des 7 sœurs


    Premier Quart ( 1 / 4)

     

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    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

     

     

    En 1942, le futur maréchal Leclerc au cours de sa remontée victorieuse du Tchad jusqu'à Tripoli a pris grand soin de laisser derrière lui de petites garnisons dans les oasis du sud libyen, Leclerc est sans doute l'un des rares chefs français qui ont eu connaissance des rapports du géologue Conrad Kilian.

     

    Depuis 1930 et après 2 expéditions au Hoggar, celui-ci affirme qu'il existe du pétrole dans le sud algérien mais aussi dans le Fezzan en Libye, aussi Leclerc va-t-il défendre ardemment l'idée d'un rattachement du Fezzan au sud algérien au titre des réparations de guerre, il prend même certaines mesures conservatoires dès avant la fin du conflit.

     

    Mais le 28 novembre 1947, alors qu'il parte précisément inspecter les confins algério-libyens, son avion s'écrase près de Colomb Béchar, on retrouvera 13 cadavres dans l'avion, pourtant le manifeste de bord ne mentionne que 12 noms, le 13éme corps ne sera jamais identifié et jamais réclamé par personne, mais il disparaitra mystérieusement au cours du rapatriement des cercueils à Oran, et nul ne s'en inquiétera, aussi beaucoup de gens restent ils persuadés que Leclerc a été victime d'un attentat, à cause de sa volonté d'assurer à la France le pétrole que pouvait receler le sous sol libyen.

     

    Toujours est-il que toute visée française sur la Libye sera dés lors repoussée et qu'a l'ONU en novembre 1949 l'Angleterre fera voter la création d'un royaume libyen indépendant, dont le souverain : Idriss 1er est une de ses créatures, et la France s'inclinera.

     

    Si On a signé un traité de paix avec la Libye, le gouvernement français s'assura l'ouverture de relations commerciales, d'autant plus qu'à l'époque, le roi Idriss était bien disposé à l'égard de la France.

     

    Sitôt couronné, Idriss 1er manipulé par les conseillers hautement corrompus qui l'entourent, paie sa dette aux anglo-saxons, il concède à l'US Air Force la base aérienne de Wheelus, et d'importants permis de recherches pétrolières aux américains et aux anglais.

     

    En 1955 le pétrole jaillit en Cyrénaïque, c'est le meilleur du monde : le light libyen est un produit presque pur, 6 majors et 8 compagnies indépendantes se ruent sur les 47 concessions offertes, se sont les sociétés américaines et notamment l'Occidental Petroleum de richarde Hamer ( Armand ) , qui en rafle la plus grosse part, ce milliardaire rouge américain est le meilleur agent commercial de l'URSS aux États-Unis depuis 1921, pas un accord économique américain aux soviétiques qui se soit signé sans lui depuis l'époque de Lénine.

     

    La Compagnie Française des Pétroles a pris des permis en libye mais il est bien évident qu'elle n'aurait pas pu bénéficier de la loi pétrolière si la France n'avait pas signé ce traité qui rendait l'administration de Fezzan au nouvel État libyen.

     

    Fin 1955 le roi Idriss édicte une loi pétrolière, mais ce sont les avocats des trusts pétroliers américains qui l'ont rédigé, certes les compagnies payeront 50% de l'impôt sur leur bénéfice plus 12 cents par baril, mais ce sont elles qui en fixent le prix, leur redevance est déductible de leurs impôts sans parler d'autres privilèges fiscaux, en 1961 un amendement leur permet même de déduire tous leurs frais de leurs redevance sans limitations, les abus sont tels qu'un plafond est fixé, mais celui-ci ne s'applique à aucun des contrats déjà signés.

     

    Un autre conflit illustre à cette époque l'insolence des trusts, depuis 1953 l'Angleterre a un protectorat sur l'émirat de Abou Dhabi, jadis nid de pirates et de trafiquants d'esclaves, au début des années 50, c'est le Cheikh Chakhbut Bin Sultan qui règne sur Abou Dhabi, tous ses prédécesseurs ont été assassinés.

     

    Je l'ai rencontré en 1956, à cette époque on n'avait trouvé aucun pétrole à Abou Dhabi, c'était un endroit misérable, le lieu le plus répugnant du monde, je l'ai rencontré à l'intérieur d'une forteresse en bois séché, le seul bâtiment dans tout le pays, Chakhbut siégeait dans cette forteresse, cette région du monde est connue sous le nom de côte des pirates, j'ai demandé à Cheikh Chakhbut : quel est l'étendu de Abou Dhabi ? Il m'a  fixé et m'a demandé : à marrée basse ou à marée haute ? Je lui ai dit : Cheikh Chakhbut est il vrai qu'on y fait le trafic des esclaves ? Il m'a détaillé et a ricané : n'ait pas peur, vous êtes trop vielle et trop maigre.

     

    Depuis 1950, suite aux pressions exercées sur lui par le haut commissaire britannique d'Abou Dhabi, Chakhbut a accordait à l'Iraq Petroleum le monopole de la recherche du pétrole dans l'émirat, moyennant versement d'une rente annuelle de 20 millions de livres.

     

    La production n'avait pas encore commencé mais lui touchait déjà sa redevance en or, un jour je suis allé voir sa favorite Myriam dans son harem, il y avait un grand lit, et j'ai vu de grands sacs d'or sur ce lit, il n'avait aucune confiance, ni dans les banques, ni dans la monnaie papier, il exigeait de l'or.

     

    Chakhbut a aussi concédé à l'Iraq petroleum l'exploitation pétrolière de Buraimi une oasis perdue que lui dispute l'émir d'Oman et de l'Arabie Saoudite, soutenu par le gouvernement américain, l'ARAMCO conteste cette concession accordée aux anglais, en s'achemine vers un laborieux arbitrage quand soudain le conflit s'envenime.  

     

    Les gens de l'ARAMCO en Arabie Saoudite s'étaient rendu compte que l'oasis cachait un fabuleux champs de pétrole, elle le convoitait, alors ils ont persuadé les saoudiens que Buraimi était vraiment un territoire à eux, un territoire saoudien, et l'armée saoudienne a débarqué dans l'oasis transportée par les camions de l'ARAMCO, ce qui prouve clairement que l'ARAMCO était bel et bien impliquée dans l'affaire.

     

    C'est vrai que les cartes utilisées par les saoudiens étaient celles de l'ARAMCO, mais toutes les seules cartes de la région étaient celles que a du dressé l'ARAMCO pour situer les frontières, l'armée britannique a couru aussitôt pour protéger les intérêts des compagnies anglaises, et la bataille a faillit éclater entre l'ARAMCO et l'Anglo Iranian Company, il fallut d'énormes efforts de la part de la CIA et le gouvernement britannique pour empêcher les hostilités de se déclencher pour de bon, on persuada les saoudiens d'évacuer l'oasis, et une interminable série de procès internationaux commença à Genève compliqué par d'incroyables coups fourrés en coulisses.

     

    Nous avons aidé les saoudiens qui avaient besoin d'avocats internationaux, nous étions concernés et nous avons censés sauter sur le dos des britanniques pour ces frontières soient fixés avant que quelqu'un trouve du pétrole parce que après c'est une autre paire de manche.

     

    On a même dit que l'ARAMCO aurait tenté de faire renverser Chakhbut par son frère Saïd, en vain, Saïd est loyal, et les anglais veillent.

     

    Finalement les choses se sont arrangées, et l'oasis de Buraimi était partagée  entre les émirats d'Oman et Abou Dhabi, entretemps l'exploitation pétrolière a commencé à Abou Dhabi, le gisement se révèle fabuleux, sous le lit de Chakhbut, l'or s'empile, mais il refuse d'en distraire même une minime partie pour ravitailler son peuple en eau potable, son avarie lui sera fatale.

     

    Il refusait de partager avec son peuple, or un chef de tribu en Arabie doit partager, son manque de générosité a provoqué une classique réaction tribale, son peuple a donné le pouvoir à son jeune frère Saïd, qui lui a eu l'intelligence de tout partager.

     

    L'exploitation se développe intensivement, de nouvelles concessions sont attribuées aux larges des côtes à BP et à la Compagnie Française des Pétroles associées au sein d'une compagnie locale de pétrole : Abou Dhabi Marine Areas Prospection, les forages entamés au large de l'île de Das se révéleront très riches, mais les explosions sous marines et les premiers jaillissements pollueront la mer et provoquerons une vrai catastrophe écologique dénoncées par Coustou.

     

    Si il est un pays en Europe à qui tout avenir pétrolier semble à jamais refuser sortir de la guerre, c'est bien l'Italie.

     

    Après la guerre, l'AGIP était comme l'Italie, à moitié détruite, l'Italie avait été coupée en 2 parce que les armées alliées avaient été arrêtées dans le sud, ceci avait provoqué l'éclatement de l'AGIP  avec une société à Rome et une autre à Milan, ce qui a crée d'énormes problèmes, on identifia l'AGIP  avec le régime fasciste, ce qui lui valait une profonde antipathie des alliés, démonter l'AGIP  c'était mettre fin à un survivant du fascisme, par chance les forces de la résistance qui avaient libéré Milan ont nommé à la tête de l'AGIP  un commissaire qui n'avait aucune intention de démanteler quoi que ce soit, Enrico Mattei, général des forces catholiques combattantes.

     

    Né  en 1906 Mattei est le fils d'un sous brigadier , famille très nombreuse et très pauvre,  à 14 ans Mattei quitte l'école, entre en apprentissage dans une tannerie, à 19 ans il en est sous directeur, il devient alors représentant en Italie d'une firme allemande, il crée ses propres affaires : une huilerie de poissons et un atelier de matériel électrique qui l'enrichisse, arrêté emprisonné en 1943 après avoir lâché le fascisme auquel il adhéré sans convictions, il s'évade, rejoint la résistance et devient le chef des forces catholiques opérant dans le nord, il participe à la libération de Milan, où il est nommé commissaire du gouvernement à l'AGIP, il ne connaît rien au pétrole.

     

    En prenant ses fonctions, il découvre les dossiers relatifs aux forages secrètement entrepris dans le nord à la fin du régime fasciste, ces documents le persuade qu'il existe bien du pétrole et du gaz en Italie, au lieu de liquider l'AGIP, ce qui est sa mission, Mattei entame une ardente compagne pour la sauver, il mobilise ses amis politiques, se bat pour convaincre le gouvernement et les parlementaires de confier à l'AGIP  le monopole de l'exploitation pétrolière en Italie.

     

    C'est alors que commença la longue guerre menée par l'AGIP pour sa survie, d'abord il fallait vérifier la réalité des richesses du sous sol italien, ensuite si vraiment elles existaient, déterminer qui les exploiterait, des sociétés italiennes, des sociétés étrangères ou l'AGIP ? En Italie l'AGIP  ne pourra pas pour son propre compte mais pour celui de l'État, Mattei mène ces dures batailles en homme d'État, il était l'un des dirigeants les plus influents du parti catholique et c'est une carte qu'il joua à fond, il ira jusqu'à se faire élire député en 1948, ses ennemis l'accusent d'être l'éminence grise de la démocratie chrétienne, on dit qu'il en alimente la caisse noire mais aussi celle du parti communiste avec les fonds secrets de l'AGIP, sa première désillusion fût de découvrir qu'il n' y avait pas de hydrocarbures en Italie, et lors le seul pétrole sur lequel Mattei pouvait compter c'était les surplus de la BP, la British Petroleum incapable d'écouler tout le pétrole qu'elle produisait confia à l'AGIP ses ventes en Italie où elle ne possédait pas de réseau de distribution, mais d'être réduit à cette sous gestion, n'augmente guerre le poids de Mattei.

     

    Il n'y avait pas de brut dans la vallée du Pau, mais il y avait une certaine quantité de gaz naturel, et ce gaz naturel a donné la chance à Mattei de financer le développement de cette entreprise.

     

    Jusqu'au là en Europe il n y avait aucun précédent d'exploitation du gaz sur une grande échelle, il y en avait eu en Amérique mais nul ne connaissait rien, il fallait créer de toute pièces une industrie, cela suscita une série de bagarres et de procès, ce qui n'empêcha pas Mattei de mettre en exploitation des gisements le plus vite qu'il pouvait, la production se développa en pleine bataille, il fît poser des gazoduc, pousser le rendement des puits et multiplier le forage en recourant à tous les systèmes imaginables.

     

    En 2 ans 6000 km de gazoduc couvre toute l'Italie de nord, ce réseau alimente 2,5 millions de foyers et 2000 usines , fait économiser du charbon pour 60 milliards de lires et ce malgré les coûts fourrés et tous les obstacles suscités contre Mattei.

     

    Les pires ennemis de Mattei n'étaient pas les grandes compagnies américaines, mais les intérêts privés italiens, lui voyait partout les américains mais ceux-ci ne semblent pas s'être engagés à fond.

     

     


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  • 5/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le règne despotique des 7 sœurs


    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

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    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min

     

     

    En 1953 soutenu par le ministre des finances, son ami dans la résistance  Mattei obtient la création de (ENI) L'Ente Nazionale Idrocarburi, l'office national des pétroles, un holding qui en Italie contrôlera désormais toutes les activités nationales liées au pétrole.

     

    Mattei avait clairement compris que il fallait chercher du pétrole ailleurs que en Italie, mais ça c'était une autre affaire, les grandes compagnies avaient accaparé un peu prés tout celui qui était disponible.

     

    Pour alimenter le formidable complexe pétrolier dont il est en train de doter l'Italie, Mattei n'hésite pas à s'attaquer au cartel des grandes compagnies et c'est en Iran qu'aura lieu le premier heurt.

     

    En 1945 la conférence de Postdam a rendu sa pleine souveraineté à l'Iran, forcé d'évacuer l'Azerbaïdjan qu'ils occupent depuis 1941, les russes y montent une dissidence, avec l'aide des anglais et des américains, les iraniens reconquièrent ce territoire.

     

    Malgré le chaos qui règne dans leurs pays, la production pétrolière n'a cessé de s'accroitre, véritable État dans l'État, l'Anglo Iranian Oil Company suscite une colère grandissante parmi les iraniens, le parlement la presse exige la révision du traité pétrolier de 1931.

     

    L'origine du problème qui agitait tout le Moyen-Orient tenait à ce que les cours de l'or avaient étés gelés à la fois par la grande Bretagne et par les États-Unis, or toutes les redevances pétrolières étaient calculées en or, le cours de celui-ci étant bloqués arbitrairement, les pays producteurs avaient vu dégringoler le montant réel des ressources qu'ils encaissaient, et se considéraient comme spoliés, et c'est vrai que ils ne percevaient plus guerre que 20% ou 25% des bénéfices bruts de leurs pétrole, ils ne pouvaient plus le supporter.

     

    À bon droit ( légitimement ) , en 1950 l'Anglo Iranian Oil Company va encaisser 150 millions de livres de bénéfices net plus 40 millions renversés en impôts en Grande Bretagne, l'Iran devra se contenter de 32 millions de livres, le 1/7 du revenu global de son pétrole, dés 1949 pressentant la catastrophe, l'Anglo Iranian a par un accord additionnel concédé quelques minces satisfactions aux iraniens, fin 1950 elle offre un accord fifty-fifty au premier ministre Razmara, mais l'exaspération du parlement, l'anglophobie du peuple paralyse le gouvernement, le Docteur Mossadegh, chef de l'opposition exige la nationalisation pure et simple du pétrole.

     

    Ce que dénonçait le Docteur Mossadegh c'était l'aliénation des ressources nationales de l'Iran aux anglais, aux russes ou à  qui ce fût, son exaspération ne visait pas l'Anglo Iranian en particulier, mais il ne voulait pas que la principale richesse du pays fû entre les mains des étrangers.

     

    Mossadegh se sent soutenu par un véritable soulèvement populaire, les manifestations se multiplient, de plus en plus violentes, en février 1951 les députés iraniens refusent tout accord avec les anglais, l'agitation tourne à l'émeute, enflamme le pays.

     

    En mars, le premier ministre Razmara qui rejette toute idée de nationalisation est assassinée, le 29 avril , Mossadegh est porté au pouvoir par un raz de marrée populaire, auquel le shah n'ose pas s'opposer, aussitôt Mossadegh fait voter à l'unanimité la nationalisation de l'Anglo Iranian et la création d'une compagnie nationale, la National Iranian Oil Company, Mossadegh  refuse toute discussion avec l'Anglo Iranian.

     

    Il a été poussé par les nombreux encouragements de tous ceux qui avaient intérêt à voir l'Anglo Iranian déboulonnée de ses positions en Iran.

     

    Le gouvernement américain était le premier intéressé à voir les compagnies américaines s'installer en Iran, d'abord pour y supplanter la toute puissance compagnie nationale britannique, puis pour y créer un environnement international plus propice à un accord politique avec l'Iran.

     

    L'ambassadeur américain à Téhéran joue les médiateurs, très vite, les anglais le soupçonnent d'être à la fois l'agent de la CIA et des pétroliers américains, ils l'accusent de double jeu.

     

    Mais l'heure n'est plus aux négociations, le drapeau iranien a été hissé sur les installations d'Abadan et la nationalisation déchaîne la liasse populaire.

     

    La réaction du gouvernement britannique et de  l'Anglo Iranian à la nationalisation a été un véritable choc, nul n'avait jamais imaginé que le gouvernement iranien puisse adopter des mesures aussi extrêmes, à court terme la nationalisation s'avéra désastreuse pour la compagnie, la grande majorité de ses approvisionnements venait de l'Iran, et le plus clair de son potentiel de raffinage se trouvait installé à Abadan, enfin elle devait honorer des contrats de livraison de longue durée, quant au gouvernement britannique, il a été obligé de protéger une compagnie où il détenait la majorité, problème épineux, tant sur le plan politique que sur le plan économique.

     

    Les anglais tentent en vain de renouer le dialogue avec les iraniens, aux États-Unis, le lobby pétrolier s'inquiète, l'exemple de l'Iran risque d'être contagieux de s'étendre aux pays arabes où opèrent des compagnies américaines notamment l'ARAMCO, celles-ci forcent alors le Président Truman à dépêcher Avrell Harriman comme médiateur à Téhéran en juin 1951, son arrivée est saluée par de terribles émeutes montées par le parti communiste Tudeh dans le but de fournir aux soviétiques un prétexte à intervenir en Iran, en préalable Mossadegh exige de Harriman que l'Anglo Iranian accepte la nationalisation et verse à l'Iran 140 millions de dollars.

     

    Le gouvernement britannique et l'Anglo Iranian portent plainte devant la cour internationale de la Haye, les iraniens n'y délèguent que 2 observateurs qui refusent de comparaitre, c'est devant leurs sièges vides que l'Angleterre  réclame des mesures conservatoires.

     

    Les délégués iraniens dénient à quiconque le droit de se mêler des affaires intérieures de leur pays.

     

    La cour fera sienne ( va adopter ) cette position, elle se déclare incompétente, se borne à souhaiter les juste compensations pour les anglais, décision accueillie à Téhéran par manifestations hostiles au retour des 2 observateurs, entre temps la Grande Bretagne a saisi l'ONU et le conseil de sécurité, Mossadegh vient en personne y plaider le droit souverain de son pays à disposer librement de ses richesses, l'URSS et le tiers monde le soutiennent, et les États-Unis gênées par le rôle colonialiste de l'affaire lâche les anglais.

     

    Brutalement la Grande Bretagne toute relation avec l'Iran, et l'Anglo Iranian décrète l'arrêt de toute exploitation pétrolière, les 3000 techniciens anglais de la compagnie quittent le pays, Mossadegh leur a offert de travailler pour la nouvelle compagnie nationale, pas un n'a accepté, Mossadegh fait occuper par l'armée toutes les installations de l'Anglo Iranian, mais les techniciens iraniens sont trop peu nombreux et trop inexpérimentés pour les maintenir en activité, la plupart des puits ferment.

     

    Mossadegh laisse alors s'organiser librement à Téhéran de violentes émeutes anti anglaises, en représailles, le gouvernement britannique annule tous les privilèges de change accordés à l'Iran, et gèle toutes les redevances pétrolières non encore versées, on est au bord de la guerre, un croiseur anglais vient mouiller face à Abadan dont il évacue les derniers techniciens anglais, expédié à chypre, la sixième brigade parachutiste n'attend plus que l'ordre de sauter sur les installations pétrolières les plus importantes d'Iran.

     

    La grande Bretagne masse des troupes en Iraq sur la frontière iranienne, mais elle renoncera vite à intervenir militairement, les États-Unis lui refusent tout appui, l'union soviétique déploie des divisions en Azerbaïdjan, le monde arabe se mobilise, les anglais vont alors user d'un moyen autrement efficace : Ils ont immédiatement décrété un embargo total sur le pétrole iranien, et ils ont averti les pays du monde entier que s'ils achetaient du pétrole iranien, ils acquerraient des biens volés et seraient poursuivis en justice.

     

    Les britanniques ont ressuscités les accords secrets signés jadis à Achnachary, toutes les compagnies ont fait bloc avec eux, à l'époque il y avait trop de pétrole, d'énormes surplus sans acquéreurs sur tous les marchés, nul n'avait besoin du pétrole iranien, toutes les compagnies ont cessé d'en acheter et graduellement le pétrole de l'Iran disparaît sur tous les marchés du monde.

     

    En Italie, il eut une tentative de profiter de la crise iranienne, un pétrolier italien arriva avec une cargaison, mais le navire fut aussitôt saisi sur plainte des grandes compagnies et l'affaire s'arrêta là.

     

    Une autre tentative menée par une petite compagnie italienne échoue aussi, alors en 1951, Mossadegh fait appel à Enrico Mattei achète l'essentiel du pétrole de l'AGIP à l'Anglo Iranian, Mattei toujours à court de pétrole, et viscéralement (profondément) anticolonialiste, avait suivi avec sympathie la révolution de Mossadegh.

     

    Mossadegh lui promet que une fois chassé les anglais, les italiens prendraient leurs place en Iran, mais Mattei décline après une entrevue secrète avec le président de l'Anglo Iranian, Mattei a reçu de celui-ci l'assurance formelle comme contrepartie et il recevrait de substantielles compensations.

     

    En 1952 l'Iran est au bord du désastre, faute d'entretien, les incendies se multiplient dans les puits, il faut à prix d'or faire venir des spécialistes texans pour les éteindre, même au quart du prix, la Compagnie Nationale Iranienne ne trouve pas acheteur pour son pétrole, de 54 millions de tonnes en 1950, les ventes tombent à 130 000 tonnes en 1952, tous les marchés sont contrôlés par le cartel.

     

    Aux États-Unis Eisenhower a été élu président, il offre un compromis à Mossadegh, l'Anglo Iranian acceptera la nationalisation contre dédommagements et l'Amérique renflouera l'économie iranienne, Mossadegh refuse avec arrogance et exige un prêt à ses propres conditions, en cas de refus, il fera appel aux russes, Eisenhower diffère sa réponse d'un mois, et charge la CIA de régler le problème.

     

    Cette décision fût surtout motivée par la crainte de voir le parti Tudeh  prendre le contrôle de l'Iran, avec l'aide des soviétiques, ce fût une opération défensive, le parti Tudeh prosoviétique menait l'agitation, Mossadegh abandonne la rue aux émeutiers de Tudeh, à la suite d'un referendum triomphal pour lui, il perd toute mesure, menace de faire sauter les puits de pétrole, le shah le révoque puis appliquant le plan de la CIA, fuit l'Iran et se refugie à Rome.

     

    Mossadegh proclame l'abolition de la dynastie, l'émeute grond à Téhéran où on brise les statuts de Rezah shah, entre temps la CIA s'emploie à rétablir l'empereur de l'Iran sur son trône.

     

    La CIA a secrètement pris contact avec tous les groupes favorables au shah, et a organisé avec eux un coup d'État, infiltrés, manipulés par les agents américains, l'armée et la police appellent le peuple à la contre révolution.

     

    Le 18 aout 1953 à Téhéran, un gigantesque déferlement populaire orchestré par la CIA réclame le retour du shah, c'est l'émeute.

     

    Mossadegh est arrêté, son palais a été incendié et 300 hommes de sa garde massacrés, le soir même tout le pays est aux mains des monarchistes, le général zahidi nouveau premier ministre rappelle le shah.

     

    3 jours après l'avoir quitté, Mohamed Pahlavi regagne son pays où il est accueilli avec un enthousiasme délirant, mais la situation économique y est si catastrophique que les États-Unis doivent immédiatement avancer 40 millions de dollars pour le gouvernent iranien, à leur grande stupeur, le shah refuse d'abroger la loi nationalisant l'Anglo Iranian Oil Company.

     

    Les américains mobilisèrent leurs meilleurs cerveaux pour aider les britanniques à régler leur conflit avec l'Iran, ils envoyèrent à Téhéran Herbert Hoover junior fils de l'ancien Président Hoover, il travaillait à la fois pour le département d'État et pour la CIA.


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  • 5/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le règne despotique des 7 sœurs


    Troisième Quart ( 3 / 4)

     

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    Début :

    30 min

    Fin :

    45 min

     

     

     

    Le shah s’opposait absolument à ce que les britanniques reviennent en Iran en tant que seul propriétaire, voire même  comme simple majoritaire dans les affaires pétrolières, il en voulait aboutir à un accord, qu’il fallait amener d’autres compagnies dans la course.

     

    Herbert Hoover s’est adjoint à Howard Page de la Standard Oil of New Jersey qui a négocié tous les grands accords pétroliers de l’époque, Page sait que les iraniens sont à bout de résistance, leur production pétrolière est presque tombée à zéro.

     

    Il nous fallait trouver une astuce qui puisse nous permettre de conclure un accord mais sans que celui-ci incite aussitôt tous les autres pays producteurs de la région à nationaliser leurs pétroles, nous nous sommes donc débrouillés pour que les iraniens ne puissent pas se vanter d’avoir remporté une victoire en nationalisant, les soviets ont tout fait pour empêcher nos négociations, ils publiaient dans les journaux des masses d’articles de propagande et leurs radios diffusaient des émissions dénonçant la scélératesse ( la malfaisance ) des  compagnies pétrolières.

     

    3 mois et demi d’âpres discussions aboutissent enfin à un accord, l’Iran sera seul maitre de son pétrole, celui-ci sera exploité par un consortium international, l’Anglo Iranian en resettera membre mais minoritaire, en dédommagement de ses installations ses partenaires lui verseront 200 millions de livres et l’Iran 10 annuités de 2,5 millions,  pour son pétrole l’Iran recevra la moitié du chiffre d’affaires réalisé par le consortium : plus de 500 millions de dollars par an.

     

     

    Aucun des nouveaux membres américains du consortium ne souhaitait vraiment y entrer, l’ARAMCO constituait une source de pétrole plus que suffisante pour les 4 compagnies qui en étaient actionnaires, le Kuwait ravitaillait la Gulf, il n’y avait aucune raison de chercher ailleurs, toutes ces compagnies extrayaient déjà plus de pétrole qu’elles ne pouvaient en écouler, entrer dans le consortium, aller les forcer à réduire les quantités de pétrole qu’elles enlevaient dans les autres pays, Kuwait et Arabie Saoudite surtout,  mais des considérations stratégiques amenaient Hoover à faire appel à elles.

     

    Dean Acheson et le département d’État voulaient que les compagnies pétrolières américaines fassent bloc au sein du consortium pour maintenir en Iran l’influence américaine, le consortium est crée fin octobre 1954, l’Anglo Iranian qui devient la British Petroleum, détient 40% des parts, la Shell 14%, la Compagnie Française des Pétroles 6%, Esso New Jersey, Chevron, Mobil Texaco et Gulf chacune 8%, mais ces dernières doivent rétrocéder un total de 5% à un groupe de 9 sociétés américaines indépendantes, c’est une exigence du lobby pétrolier.

     

    Grace à l’appui déterminant du gouvernement américain, le consortium s’est emparé du second plus grand producteur de pétrole du Moyen Orient, des clauses secrètes cachées au gouvernement iranien, organisaient entre compagnies un contrôle très strict de la production, ainsi les sociétés pétrolières du consortium, pouvaient maintenir à leur gré l’équilibre entre l’Iran et l’Arabie saoudite dont les productions se faisaient concurrence, les 7 plus grandes compagnies pétrolières mondiales contrôlaient déjà les gisements d’Arabie Saoudite, du Koweït et des autres pays du golf, grâce au consortium iranien, ces mêmes trusts ajoutaient à leur formidable empire les ressources pétrolières de l’Iran et pouvaient régler souverainement toute la production du Moyen Orient pour les années 50 et 60.

     

    Cette époque a marqué l’apogée de la puissance des 7 sœurs, 5 des trusts qui constituaient ce cartel étaient américains, les 2 autres étaient européens :

     

    Les sœurs européennes étaient la Shell et la BP ( la British Petroleum )

    Les sœurs américaines étaient la Standard Oil of New Jersey devenu Exxon, la Standard Oil of California en abrégé SOCAL devenue Chevron, la Mobil et les sociétés texanes : Texaco et la Gulf jadis fondées par la banque Mellon.

     

    J’ai pour la première fois entendu ce terme de 7 sœurs dans la bouche d’Enrico Mattei à Rome alors qu’il organisait sa compagnie italienne pour briser le pouvoir des trusts pétroliers.

     

    Le cartel des 7 sœurs était si puissant et disposait de tant d’argent qu’il pouvait évincer n’importe quel pétrolier du marché.

     

    L’Iran comme l’Iraq étaient sous la domination du  monopole regroupant toutes les sociétés pétrolières et qui était la propriété de toutes ou de quelques unes des sept sœurs.

     

     

    Ces compagnies fixaient souverainement le prix du pétrole sans que les pays producteurs aient droit au chapitre, si bien que redevances et taxes encaissées ces pays étaient calculées sur une base qui échappait à leur contrôle.

     

    En défendant le consortium dans le parlement, j’ai dit que c’est pas d’idole tout peuple iranien , mais vu les circonstances, à ce moment là on ne peut pas faire mieux.

     

    Il y avait un personnage étroitement impliqué dans tous les rebondissements de l’affaire iranienne et qui était furieusement mecontent, les américains avaient promis à Mattei et aux italiens que ils seraient inclus dans tout arrangement avec les iraniens, mais au dernier moment ils renièrent leurs parole.

     

    Les compagnies américaines et particulièrement Exxon firent barrage pour empêcher Mattei de faire partie de leur club, et lui fou de rage se jura de briser la puissance des 7 sœurs comme il les nommait.

     

    De la lui viens l’idée de proposer aux pays producteurs, un type d’accord totalement différent de ceux que leur consentait toutes les grandes compagnies, dans son projet : 75% des profits allaient aux pays producteurs au lieu de 50% habituels.

     

    Court-circuitant le consortium,  Mattei se rend à Téhéran, négocie directement avec le shah la création d’une compagnie italo-iranienne, où pour la première fois un pays producteur participera pour moitié à la recherche et à la production de son propre pétrole.

     

     

    Bien entendu nous n’avons pas digéré cet accord 75–25, aucun de nous n’aurait accepté de payer de tel pourcentage à l’époque, qu’elle est  ou non  prise au sérieux l’initiative de Mattei était une menace pour les compagnies, un tel accord 75-25 pouvait inciter le gouvernement iranien ou un autre à nous faire subir d’inacceptables pressions.

     

    Le choc le plus dur entre l’AGIP  et l’ENI de Mattei et les multinationales eut lieu sur le marché européen, ce marché comportait des régions encore libres où une nouvelle compagnie pétrolière avait toutes chances pour pouvoir se développer, le premier de ces secteurs était la XXX que Mattei considérait comme l’un des pôles de l’Europe, il estimait plus censé d’amener le pétrole du moyen orient jusqu’en méditerranée à Gennes, puis par l’oléoduc, vers le nord, que de l’amener du Moyen Orient à l’Atlantique, de lui faire contourner l’Europe jusqu’à XXX  et de là de l’envoyer par pipeline jusqu’en Bavière, c’était l’évidence même.

     

    Ce projet développé par l’ENI fut ressenti par les grandes compagnies comme une agression, c’était une grave menace pour leur marché le plus jalousement gardé, celui de l’Europe centrale, une lutte féroce s’engagea, 2 pipelines concurrents furent construis l’un à partir de Gennes, l’autre à partir de Trieste, mais tous 2 partaient d’Italie, ce qui prouvait l’exactitude des calculs de Mattei, les 2 oléoducs, celui de l’ENI et aussi bien  celui des grandes compagnies traversaient l’Italie.

     

    Mattei s’avise alors que un autre marché est à prendre, l’Afrique avec tous ses pays en voie de développement, il va implanter l’AGIP dans 23 d’entre eux construire 5 raffineries sur le continent noir, à l’époque il y a des surplus de pétrole, Mattei les rachète à bas prix, il peut ainsi vendre moins cher que les grandes compagnies tenues par leurs contrats avec les producteurs et obligés de soutenir les cours, il les surplaces sur le marché africain.

     

    Bien entendu les grandes compagnies voyaient tout cela d’un très mauvais œil, cela déclencha de nouveaux heurts des conflits ouverts, les compagnies entendaient maintenir un contrôle exclusif sur le marché comme elles avaient toujours fait.

     

    À l’époque où Mattei s’implante en Afrique, une rébellion dont l’une ne prévoit encore les suites tragiques vient d’éclater en Algérie, en Algérie où justement la France vient de découvrir du pétrole.

     

    Il y a toujours une odeur du pétrole dans tous les grands événements politico-militaires du monde moderne, pour ce qui de la guerre d’Algérie, personnellement ça m’a parait toujours évident , je peux faire état de l’opinion exprimée devant moi et un certain nombre des membres de son cabinet par le ministre des affaires étrangères de l’époque, M. Christian Pineau, à qui on demandait si il pensait que il y avait un rapport entre l’explosion de novembre 1964 et la découverte du pétrole en Algérie , c’est surement pas un hasard si le début de la rébellion a suivi de quelques mois la concrétisation des espérances de découvertes pétrolière en Algérie, un certain nombre de faits sont venus confirmer cette impression avec les contacts entre les représentants d’un certain nombre de grandes compagnies pétrolières américaines, italiennes, Mattei et le FLN.

     

    j’ai accompagné des représentants de compagnies pétrolières américaines qui ont visité Hassi Massoud et Edjeleh, j’ai su que certains d’entre avaient déjà joué la carte de l’indépendance, ils avaient entretenu également des contacts avec des représentants d’organisations extérieures comme on disait à l’époque, ce qui prouve que xxx à la fois, la seule société dont la politique était de ne pas travailler avec français pendant les années où ils sentaient la souveraineté française fragile à cause de la guerre en Algérie, c’est l’AGIP.

     

    On a  tenté de convaincre Mattei de s’intéresser au pétrole algérien, il a refusé en public à Paris dans une déclaration fameuse où il a dit : qu’il ne pouvait exiger de ses techniciens qu’ils travaillent de la mitraillette à la main, en Italie cette position l’a rendu très populaire parce que la guerre d’Algérie était très très mal vue, d’ailleurs si l’affaire algérienne s’était bien terminée pour la France, celle-ci se serait bien garder de partager avec l’Italie,  ça j’en suis sûr.

     

    Mattei avait tout à fait raison de ne pas accepter la position d’un paravent pour le pouvoir français, Mattei voulait obtenir ce qu’il pouvait avoir directement du nouveau régime algérien, ne pas tâcher d’aider le régime français qu’il voyait se désintégrer.

     

    Il est indéniable qu’il entretenait des rapports avec les rebelles du FLN, on a dit que il s’est forcé de fournir un soutien à l’armée algérienne, difficile de savoir à quel point, on a sans doute un peu exagéré son aide,

     

    On arme je n’en sais rien, je n’ai pas d’indices ni de preuves, en argent j’en suis un peu prés persuadé, le FLN n’a en aucun moment manqué de ressources, ce ne sont pas uniquement les pays arabes qui lui ont fourni l’essentiel de ses moyens, pour nombre de gens c’était une contre-assurance.

     

    La rébellion n’empêche pas la France de poursuivre les recherches entamées en Sahara en 1952, en 1956 les découvertes se succèdent, d’énormes gisements de pétrole à 3000 mètres de profondeur à Hassi Massoud et à Edjeleh  et du gaz à Hassi Rmel, l’exploitation commence intensément, en 1959 Hassi Massoud compte déjà 50 puits en activité, pour acheminer son pétrole et son gaz saharien jusqu’à la méditerranée, la France construit des pipelines dés 1957, l’un des tracés soulèvent de furieuses polémiques, celui de l’oléoduc qui reliera Edjeleh  à Skira à travers la Tunisie que l’armée considère comme peu fiable.

     

    Il y a eu deux pipelines de liquides et un pipeline de gaz sous la souveraineté française, mais malgré les oppositions de politique locale, politique des français d’Algérie, politique de l’armée, il était très sage de faire sortir une partie du pétrole par la Tunisie.

     

    Un premier oléoduc long de 665 km et débitant 15 000 tonnes par jour relis Hassi Massoud au port algérien de bougi où on a construit un terminal pétrolier ultra moderne doté de 18 cuves de 35 000 mètres cubes chacune, 2 tankers  de 50 000 tonnes peuvent y faire le plein ensemble en 10 heures, en décembre 1959, l’Altair le plus grand pétrolier français de l’époque embarque à bougie la première cargaison de pétrole algérien à destination de Marseille.

     

    La production algérienne double en 1 an, dés 1963 elle couvrira les besoins français et ensuite en 1965 la France devient exportatrice, mais la commercialisation du pétrole algérien pose des problèmes à cause de son prix de revient élevé, il est plus cher que le brut des pays arabes.

    Si on avait pu concevoir que le pétrole produit en Iraq soit imposé à la consommation française, il était encore plus naturel de dire le pétrole de la France en Algérie doit être imposé d’une certaine façon aux raffineurs français, ceux qui ont émis ça ce n’est pas vrai, mais il était normal que le gouvernement français avec sa direction des carburants y poussa.

     


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  • 5/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le règne despotique des 7 sœurs


    Quatrième Quart ( 4 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-2187760377643945216&q=source%3A004309600438005547921&hl=fr

     

    Début :

    45 min

    Fin :

    60 min

     

     

     

     

     

    Toutes les compagnies qui disposaient de sources de pétrole brut, les compagnies anglo-saxonnes bien entendues mais également la Compagnie Française des Pétroles n’étaient pas très enthousiastes pour reprendre ce pétrole, pour elles c’était autant que il n’était pas écoulé à partir des gisements que possédaient ces compagnies. Nous  nous efforcions de faire en sorte naturellement et le contester que les prix soient à juste prix, juste prix mais pas forcement avantageux.

     

    Il n’y a eu de la part du FLN aux différents stades de la guerre aucune tentative réelle de saboter ce qu’on peut appeler aujourd’hui instrument de travail : ni les pipelines ni même les puits de pétrole de Hassi Massoud ou de Hassi Rmel,  je suis persuadé que il y a eu un certain nombre d’accommodements, d’échange de garantie, une espèce de consensus que le FLN considérait que ça faisait partie des infrastructures qui jouerait un rôle important dans le développement du pays sur lequel il comptait bien y mettre la main.

     

    La création de l’État d’Israël et sa première victoire sur l’Iraq, l’Égypte et la Syrie ont transformé le Moyen Orient en baril de poudre, dés 1948 l’Iraq a coupé la branche nord du pipeline Mossoul méditerranée dont le terminal à Haïfa est désormais en territoire israélien, seul fonctionne encore sa branche sud qui aboutit à Banias en Syrie.

     

    En 1956 les États-Unis refusent au Président Nasser le prêt qu’il a demandé pour construire à Assouan un barrage gigantesque qui doit assurer l’irrigation permanente de la vallée du Nil.

     

    Dépité (déçu) Nasser accepte l’aide financière, technique mais également militaire que les soviétiques lui proposent sans contrepartie, décision qui déchaine l’inquiétude et la fureur des américains, Nasser proclame alors que l’Égypte financera elle même Assouan, il va s’en donner les moyens, le 26 juillet, soutenu par l’unanimité du monde arabe, Nasser nationalise le canal de Suez aux énormes revenus duquel l’Égypte n’a jamais eu la moindre part depuis son ouverture.

     

    En représailles la France et l’Angleterre montent secrètement avec Israël une opération militaire contre l’Égypte, ce sont les israéliens qui la déclenchent le 19 octobre, ils foncent vers le canal de Suez à travers le Sinaï, écrasent l’armée égyptienne, capture 6000 prisonniers et un énorme matériel, 36 heures plus tard, français et anglais qui ont concentré à Chypre d’énormes moyens, lancent aux 2 belligérants un ultimatum fait pour pousser Nasser à un refus, ce qui justifiera leurs interventions, le 05 novembre les para français sautent sur Ismaïlia, les britanniques sur Port Saïd : porte du canal sur la méditerranée, après un violent bombardement, les forces franco-britanniques débarquent mettent en déroute l’armée égyptienne.

     

     

     

    Nasser fait couler dans le canal de nombreux navires chargés de ciments, cette voie d’eau essentielle pour le ravitaillement pétrolier de l’Europe restera bloquée jusqu’à 1957,

     

    …tandis que les forces franco-britanniques se ruent vers le sud, s’emparant du canal de suez jusqu’à alkantara, l’opinion mondiale se mobilise contre cette opération de pur style colonialiste, l’ONU la condamne solennellement, l’URSS menace la France et l’Angleterre de représailles nucléaires, l’Amérique leur refuse toute aide, les prive de pétrole et les somme de se retirer, la pression internationale est devenue insoutenable, alors que l’Égypte est au bord de l’effondrement, Franco-britanniques et Israéliens, doivent arrêter net leurs offensive, ils évacueront le pays en décembre.

     

    Faisant bloc avec Nasser, les pays arabes producteurs ont mis l’embargo sur tout le pétrole destiné à l’Angleterre et à la France, et la fermeture du Canal de Suez provoque en Europe un début de panique.

     

    Les arabes ignoraient à quel point la civilisation occidentale est tributaire du pétrole, quand ils décrétèrent l’embargo, ils étaient persuadés que celui-ci leur serait plus préjudiciable que les occidentaux, à leur grande stupéfaction la rupture des approvisionnements ébranlera l’industrie européenne, stoppa les voitures et provoqua la rationnellement du carburant, pour la première fois, les arabes réalisèrent la puissance de l’arme du pétrole.

     

    Mais le bloc arabe manque alors de cohésion, l’embargo mal observé et inefficace sera bientôt levé, par contre la fermeture du Canal de Suez compromit gravement le ravitaillement en carburant de l’occident, les navires qui convoient le pétrole des pays du Golf vers l’Europe et les États-Unis doivent désormais contourner toute l’Afrique, leur trajet s’en trouve démesurément prolongé, et le coût du transport grimpe en flèche car il y a pénurie de tankers, cette situation va profondément modifier la politique du transport pétrolier.

     

    Même rendu à la navigation en 1957 le Canal de Suez n’apparaît plus fiable pour les grandes compagnies, toutes ont mis en chantier une nouvelle génération de pétroliers géants, dont le tonnage atteint, voire dépasse les 300 000 Tonnes, même en faisant le tour par le  cap, ces monstres robotisés dont l’équipage  se limite à  une poignée d’hommes transportent leurs cargaisons à meilleurs marché que les pétroliers ordinaires empruntant le canal.

     

    La CFP a modifié sa stratégie, cela aussi l’a certainement poussé à développer des productions ailleurs, notamment en Afrique du nord, cela a joué pour un développement du gisement de Hassi Massoud, de même que le développement des gisements pétroliers découverts au large d’Abu Dhabi qui ont donné de très bons résultats.

     

    Si l’Affaire de Suez a provoqué dans tout le monde arabe des manifestations contre la France, l’Angleterre et les États-Unis, ces émeutes ont été d’une violence terrible en Iraq.

     

    Les oléoducs ont été sabotés, les installations de L’Iraq petroleum Company attaquées et détruites, les techniciens européens molestés (maltraités) , la production pétrolière chute catastrophiquement aggravant encore les difficultés économiques et financières du pays, l’agitation empire.

     

    En juillet 1958, sous la pression croissante des nationalistes, le roi Faysal et le premier ministre Nour Essaid réclament la révision de l’accord Fifty Fifty de 1951, pour seule concession, l’Iraq Petroleum promet de doubler sa production dans les 2 ans, la minceur de ce résultat, déchaine la fureur populaire qui accuse le roi de complaisance envers les pétroliers et Nour Essaid de corruption.

     

    Les compagnies pétrolières depuis longtemps usaient généreusement de leurs fonds secrets pour acheter tous ceux qui pouvaient servir leurs politiques, au Moyen Orient c’était pratique courante pour toutes les compagnies, le 14 juillet 1958 à la tête d’une poignée d’officiers, le colonel Karim Abdul Qasim soulève l’armée, le palais royal est cerné , attaqué par le régiment révolté, le jeune roi Faysal, sa mère, ses deux sœurs, ses cousins sont sauvagement massacrés, Nour Essaie sera égorgé 2 jours plus tard, alors qu’il tente de fuir déguisé en femme et son cadavre trainait à travers les routes, bagdad est à feu et à sang, de nombreux étrangers dont 3 américains sont abattus, à l’aube tout le pays est aux mains de l’insurrection, son chef Qasim qui ne cache pas ses sympathies soviétiques est porté au pouvoir.

     

    Les tragiques événements d’Iraq créent une situation explosive au Moyen Orient, alors uni dans la même haine contre les anglo-saxons amis des juifs, à la demande du gouvernement de Beyrouth, les marines américains débarquent en force au Liban, quand aux anglais ils expédient des renforts en Jordanie où des troubles ont éclatés, et mettent en alerte leurs troupes basées en Aden.

     

    Inquiet malgré le soutien inconditionnel de toutes les nations arabes, Qasim  jure à un envoyé d’Eisenhower qu’il respectera tous les engagements conclu par l’Iraq avec les sociétés pétrolières.

     

    Qasim était un des plus grands bailleurs de fonds du FLN (Front de libération nationale) et ses fonds il les demandait à l’IPC, dans l’IPC la France via la CFP disposait de 23,75 %, donc grosso modo, les fonds donnés par Qasim au FLN étaient à 23,75 % , c'est-à-dire le quart venant de France qui était en guerre contre le FLN.

     

    En janvier 1959 des envoyés de l’IPC débarquent à Bagdad, d’âpres discussions s’engagent, l’Iraq est aux abois, Qasim exige que l’IPC double sa production, mais l’IPC s’accroche à son contrat et il y a déjà surproduction générale de pétrole, c’est l’impasse,  en pleine négociation pour faire plier Qasim, l’IPC réduit sa production du tiers, fou de rage, Qasim  exige une refonte totale de l’accord de 1951.

     

    Il ne voulait même plus discuter, il exigeait tout ce que nous ne pouvons pas lui accorder, bien que l’IPC ait maintenu sa production, elle ne pouvait en tout cas pas l’augmenter parce que Qasim s’est mis à lui confisquer tous les gisements qui à ce moment là n’avaient pas été mis en exploitation, on ne pouvait donc pas trouver d’avantage de pétrole, de fait le 11 décembre 1960, Qasim  a promulgué la loi 80 qui resituait à l’Iraq 90% des gisements concédés à l’IPC.

     

    La vrai raison pour laquelle en 1960 Qasim en est arrivé à dépouiller la compagnie de 90% de ses champs de pétrole est qu’il avait la conviction que l’Iraq Petroleum Company ne pousserai jamais sa production jusqu’au où lui il voulait, il avait donc tout avantage à en charger une compagnie pétrolière nationale iraquienne avec l’aide d’experts engagés pour l’aider, et il reçut effectivement l’assistance décisive d’une nuée d’experts soviétiques du pétrole.

     

    À l’appel de l’Iraq Petroleum Company, les sept sœurs font bloc une fois de plus et boycottent le pétrole iraquien.

     

    L’Iraq sombre dans une crise économique catastrophique, Qasim qui s’obstine à refuser tout arbitrage international est renversé en 1963 par des extrémistes musulmans, sa tête sera exhibée à la télévision, durant 7 ans et tandis que d’éphémères dictateurs se succèdent à la tête du pays, les gisements confisqués aux anglais de l’IPC resteront inexploités, aucune compagnie au monde n’a voulu les acheter.

     


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  • 6/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des magouilles


    Premier Quart ( 1 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-49008983439205340&q=source%3A004309600438005547921&hl=fr

     

    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

     

     


    Juin 1958, enlisé depuis 4 ans dans la guerre d'Algérie dans la France se lasse,  la IVème république s'effondre, rappelle De Gaules comme un sauveur, les solutions successives qu'il propose du : Je vous ai compris du juin1958 à l'Algérie algérienne de juin 1960 en passant par xxx et l'autodétermination ont fait long feu.


    Et je le crois, c'était déjà levé, vive la république, vive la France ! Alors par referendum le 08 janvier 1961, le Général obtient plein pouvoir pour faire la paix, ni le putsch des généraux ni les fureurs meurtrières de l'OAS (Organisation armée secrète) ne l'arrêterons plus.


    En mars 1962 après de laborieuses prémices, des pourparlers s'engagent à Évian entre la France et le FLN, coté français les principaux négociateurs sont les ministres : De Broglie, Joxe et Buron, la délégation du FLN est conduite par Belkacem Krim, la question du Sahara et de ses gisements de pétrole et de gaz naturel où la France a investi d'énormes budgets s'avère le problème le plus épineux.


    Le FLN l'a revendiqué,  le Sahara dans sa totalité,  il n'avait pas beaucoup d'illusions sur la possibilité de l'obtenir et je pense qu'une des erreurs fondamentales de la France a été d'admettre cette position. Le Sahara n'avait  jamais été algérien ni avant ni après 1930, ni à aucun des stades de l'histoire de l'Algérie, on a cédé beaucoup trop rapidement à la suite de l'appréciation erronée que les négociateurs d'Évian ont porté sur leurs interlocuteurs et sur leurs chance de négociation. xxx toujours fait prévaloir l'idée qu'il n'y avait aucune espèce de possibilité de réussite de la négociation si on ne cédait pas sur tous les points.


    Xxx qui joua un rôle actif dans la négociation d'Évian était tout à fait exagérément pressé d'aboutir, le Général l'était aussi, mais on lui a donné très vigoureusement l'impression que c'était une des clés de la réussite de la négociation, alors que d'autres possibilités s'ouvraient, que même un certain nombre de pays riverains du Sahara avaient manifesté tout à fait ouvertement leur préférence pour l'une autre solution : une espèce de condominium Franco-africain sur l'ensemble saharien facilitant l'ensemble du développement de cette partie de l'Afrique, ce qui aura en même temps permis à la France de conserver des sources pétrolières à l'origine de la découverte desquelles elle l'était indirectement.


    Je n'ai jamais très bien compris comment pouvait marcher une unité économique qui était travaillée par des forces aussi centrifuges, beaucoup de solutions ont été apportées, même les militaires nous ont apporté un projet des militaires, un projet de sortie par avion, c'était inimaginable , pour exporter du pétrole il faut un port, or le Sahara algérien n'a pas d'autres ports que ceux d'Algérie, et à partir du moment où le Sahara n'avait pas d'issue sur la mer, la souveraineté d'Alger sur le Sahara, à mon avis ne pouvait pas durablement être mise en cause.


    Toujours est t-il que De Gaules et son gouvernement pressés, certains disent manipulés par les négociateurs d'Évian cèdent sur toute la ligne, l'accord est signé le 18 mars 1962, le lendemain le cessez-feu est proclamé, l'Algérie a obtenu pleine souveraineté sur le Sahara et ses richesses moyennant quelques garanties relatives au pétrole qui seront bientôt oubliées.


    Le traité d'Évian maintient quoi que la souveraineté algérienne des droits français et même les droits de certains de nos associés au Sahara, un traité postérieur négocié par Olivier Wormser qui était Directeur des affaires économiques au Quai d'Orsay, a modifié notre présence en Algérie en créant une association coopérative avec la société algérienne et jusqu'à 1971 nous avons pu exploiter dans le cadre de ce traité.


    Après l'indépendance de l'Algérie nous nous sommes retrouvés en possession de plusieurs sociétés françaises, les unes assez grosses comme la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine, d'autres plus petites, chacune d'entre elles était incapable de figurer internationalement, en outre des rivalités injustifiées stérilisait une partie de l'activité des dirigeants, mais avait comme même un potentiel d'hommes tout à fait remarquable, tout à fait compétent,  un potentiel de matériel qui peut être utilisé en recombinant tout cet ensemble en lui donnant de l'homogénéité, on pouvait en faire une des premières compagnies mondiales, j'ai donc proposer au président Pompidou en septembre 1964 de procéder à cette opération qui a débouché sur la création du groupe Elf, et le premier janvier 1966 le groupe Elf a été créé, Pierre Guillaumat en a été nommé Président.


    Il était le seul homme qui pouvait fédérer cet ensemble humain de premier ordre à cette époque, la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine qui disposait de gisements et qui avait un énorme cash-flow s'était déjà organisée en société de plein exercice, et dans la première forme que nous avons donné au groupe Elf, nous lui avons laissé sa personnalité et nous nous sommes attachés surtout à fusionner tout le reste du dispositif, tout en ménageant un rapprochement progressif qui a été achevé lorsque le groupe Elf a pris sa forme actuelle en 1975/1976.


    Au début des années 60, une industrie pétrolière italienne vit des moments difficiles du fait de la fermeture du canal de Suez et l'arrêt de production en Iraq, trouver assez de brut pour faire tourner les gigantesques raffineries et le réseau de distribution international dont il a doté l'Italie, devient l'obsession permanente de Enrico Mattei, pour s'en procurer il va en pleine guerre froide braver le bloc occidental et traiter avec les soviétiques.


    L'incident du pétrole russe a éclaté dans les années 60, il s'est déclenché en 1959, puis s'est poursuivi avec des rebondissements de plus en plus grotesques jusqu'à fin 60, les soviétiques s'efforçaient alors à prendre pied sur le marché européen, et offraient du pétrole à des prix beaucoup plus bas que les autres pays producteurs, Mattei qui en manquait dramatiquement et qui nourrissait de nouveaux plans de développement pour ses entreprises, trouva tout à fait logique d'en acheter aux conditions les plus avantageuses, l'affaire présentait un autre intérêt, les soviétiques acceptaient d'expédier des flux de pétrole à bas prix et d'acheter en échange une impressionnante quantité de biens de consommation et d'usines clés en main, l'offre était trop belle pour être refusée.


    Mattei disait : On m'accuse de mener moi la politique étrangère de l'État italien mais je suis obligé à le faire car on fait pas une politique étrangère, il se déclarait un serviteur de l'État même si son action n'était pas l'action d'un serviteur de l'État, il y avait une énorme contradiction entre ce qu'il disait et ce qu'il faisait.


    Son contrat avec les russes provoqua une vraie levée de bouclier dans les pays occidentaux, Mattei a du affronter une opposition politique extrêmement dure et fût accusé de miner l'unité du bloc occidental, il fût obligé de faire face à une cascade de procès intentés par l'OTAN et par l'OCDE à Paris contre ce contrat, parce que on le cataloguait comme un homme de gauche et parce que l'Italie était alors considérée comme le  maillon faible du système de défense sud européen de l'OTAN, cette hostilité représentait pour lui une menace qu'il ne pouvait pas traiter à la légère, Mattei pourtant surmonta habillement cette crise parce que dans les structures politiques italiennes, il occupait une situation inexpiable dont plus ne pouvait plus le déboulonner.


    Pour les italiens, il est devenu un héros national, à la fois parce qu'il baisse le prix du carburant et ose défier directement les sept sœurs.


    Enrico Mattei est devenu la bête noire des grandes compagnies, d'abord parce qu'il écoulait du pétrole soviétique acheté en dessous du prix, ensuite parce qu'il les concurrençait auprès des arabes avec des contrats plus avantageux.


    Sur les marchés d'Europe que la Standard Oil s'est forcé de dominer en pratiquant des baisses, Mattei lui cassait le travail par son pétrole russe meilleur marché.


    Il nous a fait perdre bien des affaires à nous et aux autres compagnies avec son pétrole soviétique, il pratiquait un vrai dumping.

    Il construisait des stations services que les compagnies n'avaient pas besoin d'avoir, et il fallait montrer que la Compagnie Nationale Italienne était meilleure que les autres, et ça a coôté aux concurrents beaucoup d'argent parce qu'ils devaient la suivre.


    Avec tous ces mauvais tours, Mattei leur a coûté près d'un milliard de dollars, tout ça parce qu'ils avaient renié leurs promesses et les avait évincé des accords signés en Iran.


    Pour tenter de neutraliser ce gêneur, et le véritable État dans l'État dans l'Italie, les services secrets étrangers mais aussi les agents des sept sœurs mènent contre Mattei une virulente compagne de désinformation dans la presse à scandale, on l'accuse de partager les faveurs xxx de 200 000 lires la nuit avec ses amis de la démocratie chrétienne.


    Le scandale de Mattei n'a jamais eu lieu, parce qu'il était trop circonspect (prévoyant et prudent), il aimait les femmes, mais sa vie privée était saine, il ne dépensait pas d'argent et il vivait très simplement.


    Les services secrets pas seulement des États mais des compagnies... des grandes compagnies industrielles, n'auraient rien appris sur la vie privée de Mattei qui pouvait compromettre sa bonne réputation


    Son seul vice est la pêche à la truite, faute d'avoir pu le piéger, les américains s'avouent enfin vaincus, ils l'ont alors invité aux États-Unis pour discuter et tenter d'aboutir à un accord, Mattei commençait à mette sur pied avec Exxon un contrat autrement plus important que celui qui le liait avec les soviétiques, et pour le mener à bonne fin, il projeta une visite aux États-Unis au cours de laquelle il devait être fait docteur honoris causa et surtout rencontrer John Kennedy, cet arrangement était pratiquement conclu avec Exxon, c'est si vrai qu'il a été signé sans problème après la mort de Mattei, ce qui prouve qu'il ne subsistait plus de différend entre lui et les américains.


    Le 27 octobre 1962 peu avant son départ pour les États-Unis, Mattei décolle à bord de son avion personnel pour une brève inspection en Sicile, William McHaleHale, la météo est détestable mais son pilote, le major Bertuzzi, est un as, à 18h55 alors qu'il descend vers la piste de Milan, son Morane Saulnier décroche inexplicablement, s'écrase au sol, ses trois occupants sont tués. un reporter américain l'accompagne, sa tournée est triomphale, le lendemain Mattei repart pour Milan toujours avec


    On a fait une série d'hypothèses et de suppositions, des hommes politiques ont fait des déclarations claires sur leur sureté que l'accident de Mattei était un sabotage.


    La loi italienne a institué une commission de l'aéronautique qui procède à une minutieuse enquête sur tout accident aérien à partir de la reconstitution débris par débris de l'avion sinistré, ça était fait dans le cas de Mattei, j'ai lu le rapport officiel qui concluait à l'impossibilité de déterminer les causes réelles de l'accident, l'avion de Mattei a percuté le sol alors que ses moteurs tournaient à plein régime, une panne du moteur est donc à écarter, en fait la commission a conclu à un accident due à une cause inconnue, car elle est formelle, elle n'a pas pu déceler la moindre trace d'un sabotage.


    Il parait que l'avion soit resté quelques minutes sans surveillance sur la piste de l'aéroport de Catane, le pilote personnel de Mattei a été appelé au téléphone, il y avait personne et il parait que pendant ces 2 ou 3 minutes il y avait quelqu'un en uniforme des lieutenants de la police avec deux mécanos s'approcher de Morane Saulnier de Mattei et ont provoqué un mécanisme de sabotage mais il parait...


    A qui pouvait servir la mort de Mattei à cette époque là ? D'après moi surement pas aux multinationales, à supposer que les multinationales n'ont jamais mené une politique aussi hasardeuse, ce qui reste à prouver.


    Il n'y avait pas de raisons particulières à ce moment là pour vouloir la mort de Mattei, mais d'après monsieur xxx par exemple, c'est les services secrets français qui ont organisé le sabotage, ça c'est qui le dit et qu'il écrit, il l'a dit dans mon film, et il l'a écrit dans le livre.


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