• 2/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des complots

    Premiere Moitié ( 1 / 2)

     

    Cette partie ne figurait pas dans le documentaire video 2 mis sur google video , elle était coupée, mais j'ai trouvé un autre lien sur dailymotion qui l'inclut dans la video, j'ai crée son transcript et je l'ai mis en ligne, la partie manquante dure 5 minutes, une fois vu, vous pouvez voir la suite sur google video, elle se trouve juste apres dans cet article.

    lien de la partie manquante : 


    http://www.dailymotion.com/video/x90sbx_lhistoire-secrete-du-petrole-e28-e1_news

     

    Le premier gouvernement des soviets s'installe à l'institut Smolni, et Lénine proclame l'abolition de la propriété capitaliste.

     

    Dans les exploitations pétrolières de Bakou, des grèves s'éclatent, arguant (invoquant) de ce que le gouvernement soviétique a engagé des pourparlers de paix avec les allemands, les détachements anglais de l'armée du Moyen Orient, marchent vers les champs de pétrole du Caucase.

     

    La proclamation d'indépendance des pays voisins de Bakou, c'est-à-dire de l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Arménie deviennent indépendants et à ce moment là les anglais ont pris Bakou, l'exploitation continue alors que la révolution fait rage dans le nord, et c'est une période relativement de paix, il y a une grande activité dans le domaine du pétrole, les Rothschild notamment développent d'abord leurs entreprises de Bakou puis sentant l'avance des troupes rouges, ils vendent leurs actions à ESSO, la Shell elle par la xxx succursale hollandaise de la Shell achète de grands intérêts à Grozny.

     

    À l'ouest, les offensives victorieuses de l'été 1918, contre une Allemagne exsangue (Qui a perdu beaucoup de sang) et au bord de la révolution, ont donné la victoire aux alliés, le 11 novembre c'est l'armistice.

     

    L'entente sacrée scellé durant le conflit va se désagréger rapidement, le désastreux traité de Versailles en 1919 ouvre le champ aux convoitises des vainqueurs qui se disputent âprement les dépouilles des vaincus.

     

    Ce sont les années folles, l'engouement pour l'automobile pulvérisent toutes les prévisions, il y a 2 millions de voitures dans le monde jusqu'avant 1914, 18 millions en 1922, rien qu'en France on compte 600 constructeurs et Citroën sort déjà 200 autos par jour.

     

    Tandis que se multiplient les raids aériens, les premières lignes commerciales régulières se développent tentaculairement, la consommation mondiale d'essence 6 millions de tonnes à la veille de la guerre, va décupler ( x10)  en 15 ans, les besoins mondiaux deviennent gigantesques et la lutte pour les champs de pétrole augmente.

     

    Les accords Sykes-Picot signés en 1916 entre la France et l'Angleterre pour le partage du Moyen Orient sont devenus caducs, les territoires dévolus à la France ont été occupés par le général Allenby lors de son offensive vers Bagdad en 1918.

     

    De son coté le colonel Lawrence ennemi juré des français entretient une sourde agitation chez les bédouins de Fayçal, à qui il a promis un royaume.

     

    1917 1918 on a renégocié sur une nouvelle base, cette fois la France ne s'intéressant pas aux minorités chrétiennes dans la Mésopotamie mais bien à la part allemande du pétrole de Mésopotamie.

     

    La terrible situation où il s'était trouvé à la fin de la guerre avait convaincu le gouvernement français qu'il lui fallait prendre des mesures radicales pour assurer désormais ses approvisionnements en pétrole.

     

    Calouste Gulbenkian a joué certainement un rôle essentiel et principal, on peut dire que sans Gulbenkian la France probablement ne se serait pas intéressé au pétrole du Moyen Orient.

     

    Gulbenkian représentant la Shell auprès du gouvernement français durant la guerre, a mesuré le péril où  la pénurie du carburant a plongé l'armée en 1917, or en 1914 les anglais ont saisi les parts allemandes de la Turkish Petroleum, Gulbenkian suggère à son ami le ministre Bérenger d'exiger ses parts comme butin de guerre, ce que fait Bérenger mais les anglais font trainer 2 ans les négociations.

     

    Le colonel Lawrence xxx, manipulé par lui et  plébiscité par un congrès national syrien, l'émir Fayçal se proclame roi de Syrie et annexe le Liban, la Jordanie et Mossoul aux mépris des mandats attribués à la France, celle-ci réagit violement.

     

    Le 25 avril 1920 le traité international de San Remo confirme à la France ses mandats sur le Liban, la Syrie et la région de Mossoul et lui attribue les parts jadis détenus par la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum.

     

    Dés juillet, le général Gouraud haut commissaire français au levant occupe le Liban et la Syrie ...


    http://video.google.fr/videoplay?docid=7643541267410776324&hl=fr

     

    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     


    ...Le haut commissaire français au levant occupe le Liban et la Syrie, privé du soutien anglais, après San Remo, Fayçal feint d'abord de se soumettre puis tente un coup de force, écrasé par les français, il se refugie en Iraq, territoire sous mandat britannique.

     

    Pour apaiser l'opinion arabe, l'Angleterre lui offre la couronne d'Iraq, et Lawrence le fait élire le 23 aout 1921 par 98% des suffrages.

     

    Fayçal paye aussitôt sa dette à l'Angleterre, par un deal secret, il s'engage à confirmer à la société qui remplacera la Turkish Petroleum, toutes les concessions pétrolières, jadis accordées à celles-ci en Iraq, par l'ex empire Ottoman.

     

    Machiavéliquement l'Angleterre le pousse secrètement à exiger en outre le rattachement à l'Iraq du riche territoire de Mossoul sur lequel la France a mandat mais que revendique aussi la Turquie.

     

    Une fois de plus, les anglais ont réussi à rouler les français, les anglais savaient que ce territoire dévolu à la France et en bordure de leurs frontières, était celui des feux eternels, ils y pénétrèrent clandestinement, forèrent des puits d'exploration, puis demandèrent aux français une rectification des frontières, les français tombèrent dans le panneau, c'est ainsi que les  britanniques mettent la  main sur les fabuleux gisements de pétrole de Mossoul en Iraq.

     

    En 1925 à la suite d'un plébiscite truqué par les agents anglais, la société des nations a prévu définitivement Mossoul à l'Iraq, en dépit des stipulations formelles des accords de San Reno, la France s'incline, elle a besoin du soutien des britanniques pour occuper Laos ???

     

    Les accords de San Remo prévoyaient simplement la possibilité pour la France, de succéder à la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum Company, ce qui veut dire, la possibilité pour la France d'acheter des parts de la Deutsche Bank, et l'accord stipulait que cette acquisition peut soit se faire directement par le gouvernement français, soit par une société désignée par lui, il n'y avait pas de sociétés puisque il n'y avait pas de véritables sociétés pétrolières en France, Raymond Poincaré le président du conseil s'est adressé à un homme d'affaire assez remarquable qui s'appelait Earnest Mercier et qui a constitué la Compagnie Française de Pétrole en 1923/1924, on a dit à la CFP vous remplirez le rôle que on veut bien que la France tient au Moyen Orient en matière de pétrole, ça sera une entreprise indépendante, mais cette société, ne sera pas une société tout a fait libre.

     

    Et c'était tellement vrai que dans les conventions qui lient la CFP à l'État, il est bien dit que la CFP ne pourrait en aucun cas aligner ses participations sans bien entendu l'autorisation de l'État.

     

    Français et anglais réunis à San Remo, s'étaient repartis le Moyen Orient, oubliant que ils avaient un allié durant la guerre : les États-Unis eux aussi très concernés par les affaires du pétrole, quand elles apprirent l'accord franco-anglais les compagnies pétrolières américaines alertèrent Washington et protestèrent violement auprès du gouvernement des États-Unis, ce qui  amena celui-ci à réagir.

     

    Le département d'état s'est estimé spolié (dépossédé)  et a demandé lui aussi une participation dans ce consortium  où il n'y avait que des français et des britanniques.

     

    C'est seulement quand la pression des américains s'est faite menaçante pour le gouvernement à Londres que les anglais se sont enfin décidés alors à leur donner satisfaction, mais ils n'ont donné aux américains qu'une participation minimum dans le pétrole du Moyen Orient.

     

    Les marchandages vont durer 7 ans, et c'est une fois de plus, l'irremplaçable Gulbenkian qui élabore un compromis acceptable par tous.

     

    C'est la découverte du pétrole à Baba Gurgur en 1927 qui précipita la décision de conclure enfin l'accord d'Exploitation, sans lui, aucun des partenaires ne peut exploiter ce gisement, l'accord définitif est signé à Londres, en 1928, l'ex Turkish Petroleum devint l'IPC ( Iraq Petroleum Company ). Un ¼ va à l'Anglo Persian , un second ¼ à la Royal Dutch Shell, un troisième ¼ à la Société Française des Pétroles, et le dernier ¼ à un groupe de compagnies américaines principalement à la Standard Oil of New Jersey.

     

    Gulbenkian que on a essayé d'évincer, a réussi à sauver ses 5%, il était stipulé que les membres du consortium s'engageaient à ne pas se concurrencer mutuellement pour l'acquisition éventuelle de nouveaux  gisements dans l'ex empire Ottoman.

     

    Si jamais l'IPC ou tout membre de l'IPC négociait avec un autre gouvernement de la région, une nouvelle concession, cette nouvelle concession sera accordée aux autres associés de l'IPC et sur les mêmes bases, le gros problème était de savoir où s'arrêtait l'empire Ottoman d'autrefois, les frontières étaient évidement indécises.

     

    C'est encore Gulbenkian qui avec un crayon rouge sur la carte du moyen orient, se charge de tracer le contour de l'ancien empire Turc, le traité constituant l'IPC s'appellera désormais l'accord de la ligne rouge, dans ces limites, les partenaires devront tout partager, mais tout n'est pas réglé, il faudra que la CFP attaque l'Anglo Persian et la Shell devant la cour de Londres pour être reconnu comme un associé à part entière.

     

    Depuis juin 1924, des forages ont été effectués dans la région de Mossoul, le 14 octobre à Baba Gurgur. Le pétrole jaillit de 450 mètres de profondeur avec une telle violence, que le jet a fait 5 morts, et que il pleut du pétrole à 15 km à la ronde, il faudra 9 jours pour le maitriser,  ce seul puits donnera 12 500 tonnes par jour.

     

    Le grand problème est de faire sortir le pétrole d'Iraq par la méditerranée, les gisements de Kirkuk sont plutôt situés au  nord de l'Iraq, mais la ligne nord, c'est-à-dire la Syrie et le Liban, autrement dit le contrôle français et évidement la Grande Bretagne entendait bien contrôler la sortie du pétrole, elle se défiait du mandat que les français aller exercer sur la Syrie et le Liban, le tracé nord s'est avéré être le plus économique, ce qui n'a pas empêché par ailleurs, parait-t-il quand des géologues se sont rendu sur place pour connaître le tracé, des nomades d'attaquer les géologues pour bien montrer que la zone nord était très incertaine, les dit nomades avaient été excité par certains agents de vous deviner quelle puissance.

     

    Les négociations n'ont finissaient plus, les américains toujours des gens pratiques, ont reconnu que c'était assez comme ça, on va construire 2 lignes, une ligne nord et une ligne sud à partir le la frontière occidentale de l'Iraq, et c'est ainsi que une première ligne a été construite au nord, qui aboutit à Tripoli au Liban, et celle du sud aboutit a Haïfa, c'est celle du nord qui a été achevée d'ailleurs la première.

     

    ( voir carte 2 au début de texte ou la rubrique photo sur le menu )


    A l'époque, c'est l'oléoduc le plus long du monde, il court sur 1000 km, et coûtait si cher que malgré son débit, il ne sera pas amorti avant la seconde guerre mondiale.


     

    Il ne cessera jamais de faire l'objet de sabotages, et sera coupé maintes fois.

     

    La compagnie française de pétrole n'a eu sa part en 1930 de plaider à l'IPC la mise en production extrêmement rapide, et le  développement des gisements de l'Iraq, ce à quoi aspirait évidement le roi d'Iraq, il n'est pas du tout sûr les intérêts du roi d'Iraq étaient conformes au intérêts de certains groupes Anglo Saxons ou américains, car ces groupes étaient bien saturés du pétrole , les uns au États-Unis, au Venezuela, en Indonésie, en Perse qui allait devenir l'Iran, et par conséquent , le pétrole de l'Iraq ne pouvait être pour eux que des réserves pour plus tard.

     

    Le pétrole n'a jamais été exploité normalement, sa production à été placée sous contrôle non pas celui d'une seule société, mais d'un cartel.

     

    Le roi Hussein, qui s'est opposé aux forces françaises, devait se rendre compte que son allié objectif était finalement la France et spécialement la compagnie française de pétrole, on dit  même que Mercier aurais rencontré à Paris secrètement, peut de temps avant sa mort d'ailleurs le roi d'Iraq.

     

    De plus en plus rétif (désobéissant) à l'égard des anglais, Faiçal proclame l'indépendance de l'Iraq en 1933, mais au terme d'une tournée en Europe, il meurt subitement et d'une façon suspecte dans un hôtel de Berne, sa dépouille mortelle sera précipitamment acheminé vers un port italien, où un croiseur britannique l'amènera en Iraq.

     

    Le roi Faiçal était un gêneur, on a dit que peut être il y a des mains qui ont aidé à sa disparition brutale, c'est possible.

     

    Son successeur, Ghazi 1er acceptera docilement de se comporter comme une simple marionnette aux services des britanniques en Iraq.

     

    En jouant de la peur causée par la révolution pour rafler à bas prix en Russie les gisements pétroliers menacés, Deterding a pris des risques, car si la Shell est désormais le premier producteur pétrolier russe, elle en ai aussi largement tributaire, le calcul de Deterding est simple, ou les soviets sont balayés, et le nouveau régime reconnaitra les droits de la Shell, ou ils gardent le pouvoir, et ils devront traiter avec les grandes compagnies qui contrôlent le marché mondial et la technologie.

     

    Déchirés par la guerre civile, le pays se disloque, mais Trotsky organisateur de l'armée rouge, a entamé par la force sa réunification, elle sera longue et elle a connu d'épouvantables massacres.

     

    La Russie en plein chaos, sombre dans une misère épouvantable, la famine est telle que Lénine troc du blé avec le pétrolier américain Hammer, contre des trésors d'arts et le peu de pétrole dont il dispose, pour sauvegarder leurs énormes intérêts économiques en Russie, français et anglais appuient activement les armées blanches qui multiplient les tentatives militaires pour renverser le régime bolchévique.

     

     

    De 1917 à 1919, les armées blanches déferlent sur la Russie, reconquièrent d'énormes parties du territoire, puisement dotés en trains blindés, en artillerie, en automitrailleuses, elles reprennent Kiev et Toula et atteignent les faubourgs de Petrograd (Saint-Pétersbourg actuellement).

     

    D'abord battu et repoussé partout, l'armée rouge galvanisée par Trotsky se ressaisit, arrête l'ennemi, le met en déroute, Deterding lui ne relance pas.

     

    Deterding espère un effondrement du système soviétique, et il prend les devants en rachetant des droits qui ne valent plus rien avec l'espoir, le jour où la Russie redeviendra un système économique libéral, pour pouvoir exploiter les gisements de Baku et autres gisements, donc il cherche un maximum d'actions et lorsque les russes envahissent les états indépendants de Géorgie, d'Azerbaïdjan et d'Arménie, réoccupe tous ces territoires qui appartenaient à l'empire russe, tout est perdu.

     

    Le 21 janvier 1919, Gérard Wrangel qui a reconquis tout le sud de la Russie,  est forcé de retraiter et de rembarquer les débris de ses troupes, l'armée rouge occupe Baku, d'où les anglais ont dû décrocher eux aussi.

     

    En 1920 le gouvernement soviétique décrète la nationalisation sans indemnisation de toutes les concessions pétrolières en Russie, pour la Shell, le coup est rude, 50 % de son pétrole venait du Caucase.

     

    Esso et Shell tentent alors de traiter séparément avec le gouvernement soviétique, il y a pénurie mondiale de carburant, et chacune des 2 compagnies se bat pour sauver ses approvisionnements en pétrole russe, Esso joue la fermeté.

     

    Deterding feint d'approuver mais négocie en secret avec Leonid Krasin commissaire du peuple aux exportations, Deterding s'est épaulé par le gouvernement français et par le premier ministre de la Grande Bretagne, Lloyd Georges.

     

    Deterding propose à Krasin de créer un bureau international pour la vente du pétrole russe, la Shell et l'union soviétique s'en partageraient les parts, cet organisme financerais la remise en route de la production russe, et dédommagerai les victimes de nationalisation.

     

    Début 1922, Krasin et Deterding signent un premier accord.

     

     

     


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  • 2/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des complots

    Deuxième Moitié ( 2 / 2)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=7643541267410776324&hl=fr

     

    Début :

    15 min

    Fin :

    35 min

     

     

     

     

    Le 10 avril 1922, s’ouvre à Gènes une conférence internationale proposée par Lloyd Georges, pour tenter de restaurer l’économie et les finances européennes, pour la première fois, les soviétiques y participent, c’est alors qu’éclate la révélation des négociations secrètes, menées entre bolchéviques et capitalistes Anglo Hollandais.

     

    La russe ou la journaliste en liaison avec les soviets, publiait le contrat conclu entre le Royal Dutch et le gouvernement soviétique, le contrat existe, mais c’est un contrat préliminaire.

     

    Le scandale est énorme, d’autant que Deterding a rencontré en mars à New York, Walter Teagle président de la Standard Oil of New Jersey pour lui proposer d’entrer dans l’association avec les soviétiques, Teagle accepte, craignant sinon, que la Shell inonde le marché avec le pétrole russe à bas prix, d’autant que les soviétiques ont mis en exploitation de nouveaux gisements.

     

     Américains et anglais étaient bien décidés à rester maîtres du marché mondial du pétrole, par conséquent ils se sont forcés par le biais de leurs agents traitant avec la Russie soviétique, de garder un certain contrôle sur la production de celle-ci.

     

    La maladie de Lénine fait trainer en longueur les pourparlers entre Deterding et URSS, jusqu’en 1926, Shell et la Standard Oil ont acheté les surplus soviétiques, la mort de Lénine, l’avènement de Staline, dont Deterding se méfie, arrête tout cela, car en plus la désorganisation de l’industrie pétrolière russe, a fait grimper le coût des ses produits au dessus des cours mondiaux, avec des techniciens américains, qu’ils payent en pétrole, les soviétiques tentent d’améliorer leur rendement, ils décident de vendre eux même leurs production, du coût , Shell et la standard Oil boycottent le pétrole soviétique, Deterding finance de violentes compagnes de presse, contre ce pétrole volé, volé à ces anciens propriétaires.

     

    Est-ce que Deterding était contre le bolchévisme comme philosophie  politique ? Alors là je crois que la réponse est que Deterding n’était pas du tout un homme politique.

     

    Deterding s’est terriblement et personnellement mouillé dans tous les mouvements contre l’union soviétique, il avait des contacts avec les russes blancs par sa femme, il avait épousé en seconde noces la fille d’un général du tsar, qui avait une énorme influence sur lui, et haïssait les bolchéviques, on dit même que Deterding aurait trompé dans le parachutage de faux roubles sur l’URSS, pour y provoquer une inflation incontrôlable.

     

    Selon des historiens, c’est une histoire qui n’est pas vrai, qui provient de la propagande soviétique, pour mettre en mauvaise humeur les grandes sociétés du pétrole capitalistes.

     

    Le boycott impitoyable du trust pétrolier, force les russes à brader à brader à bas prix sur le marché mondial le pétrole sur lequel ils comptaient pour financer leurs premiers plans  quinquennaux, pour l’écouler malgré le blocus, ils font appel à un spécialiste, l’indispensable Monsieur 5%, Gulbenkian.

     

    Le premier marché européen que leur ouvre l’arménien est l’Espagne, pour y promouvoir une économie qui est la plus arriérée d’Europe, le dictateur Miguel Primo de Rivera a en 933 nationalisé la vente du carburant désormais confiée à une société d’État.

     

    Le gouvernement espagnol a mis cette société nationalisée, qui détenait un monopole, il n’y avait pas de concurrence, en représailles, toutes les sociétés pétrolières étrangères bloquent leurs livraisons à l’Espagne, l’essence manque, son prix grimpe, Ironie du sort, Primo de Rivera leader de l’extrême droite n’a d’autres issues que d’acheter le pétrole soviétique, que lui propose Gulbenkian.

     

    Gulbenkian agent pour la Russie, la France, l’Italie et l’Espagne a probablement offert aux espagnols le contrat aux termes plus avantageux que les autres groupes ont offert, Deterding a dit que c’était le consommateur espagnol, qui allait payer pour ça, ce qui est arrivé c’est que le pétrole en Espagne, était de mauvaise qualité avec un prix plus élevé.

     

    Les grands pétroliers jouent contre la peseta sur les marchés financiers internationaux, l’économie espagnole s’effondre, accablée par une presse étrangère soudoyée, Primo de Rivera sera bientôt renversé.

     

    Si Gulbenkian a accepté de commercialiser le pétrole soviétique, c’est pour se venger de Deterding, son partenaire de 20 ans, devenu  son ennemi, depuis que il a obligé à démissionner de tous ses postes d’administrateurs dans le groupe Shell.

     

    Deterding n’a pas pardonné à l’arménien d’avoir contesté sa gestion dans l’exploitation des nouveaux gisements acquis par Shell au Venezuela.

     

    C’est à l’époque de la première guerre mondiale, que la production a commencé au Venezuela, que les premières grandes découvertes y ont été faites, c’était les temps du cartel international du pétrole, le temps des accords secrets entre l’ancien trust Rockefeller devenu le groupe Standard Oil et la Shell.

     

    Esso et Shell étaient alors les principales sociétés explorant et produisant au Venezuela, le Venezuela était à cette époque confiné au simple rôle de percepteur d’impôt, l’autorité du gouvernement était  pratiquement réduite à zéro, comme bien d’autres pays producteurs du tiers monde, le gouvernement n’avait rien à dire en matière de pétrole.

     

     

    Le gouvernement n’avait pas le moindre contrôle, ni sur les prix, ni sur les quotas de production, durant des années et des années même après la guerre, toutes les décisions étaient du ressort des seules compagnies pétrolières internationales.

     

    De son coté, le Mexique a depuis en 1917 un nouveau président Carranza qui promulgue enfin la nouvelle constitution que chacun attendait.

     

    L’article 27 de cette constitution de 1917 stipulait que le sol appartient à son propriétaire, mais que le sous-sol appartient à la nation, par conséquent les produits de ce sous-sol et notamment le pétrole appartient eux aussi à la nation.

     

    Cette loi mettait en situation précaire les sociétés pétrolières étrangères qui exploitaient du pétrole au Mexique, la promulgation de la constitution de 1917, provoqua une réaction violente et unanime aussi bien des compagnies anglaises que américaines, des lors elles se sont forcés avec tous les moyens saboter l’autorité du gouvernement de Venustiano Carranza.

     

    La chute brutale de la production pétrolière mexicaine à partir de 1917, fut la conséquence directe de ce fameux article 27 de la constitution, qui privait les sociétés pétrolières de tous les droits que elles possédaient jusqu’au là sur le sous-sol mexicain,

     

    Carranza a augmenté considérablement les taxes frappant les compagnies et a assujetti leurs bénéfices à un contrôle financier rigoureux, enfin la baisse de la production mexicaine résultat des facilités et des exemptions fiscales que son voisin le Venezuela accordait, il était beaucoup plus attrayant pour le grand capital de s’investir là-bas que au Mexique où les lois se trouvaient trop sévères.

     

    Deterding profite du marasme pétrolier au Mexique, pour y agrandir l’empire de la Shell, en 1918, le plus gros producteur mexicain, Weetman Pearson devenu lord Cowdray, décide de vendre sa compagnie l’Aguila à la Standard Oil, Londres le lui interdit, Cowdray n’a plus que à traiter avec Deterding, celui-ci rêve alors de fonder sous sa direction et grâce à des subtiles échanges de parts entre sociétés, un unique et colossal trust pétrolier britannique regroupant toutes les compagnies de l’empire, notamment la Shell, et l’Anglo Persian, majoritaires dans l’IPC ( l’Iraq Petroleum Company).

     

    L’amirauté et Wilson Churchill se sont inquiétés du grand pouvoir que la direction d’un tel trust donnerait à Deterding, ils font échouer son projet.

     

    Entre temps, au Mexique Carranza a été renversé et assassiné, il ne faut pas  plus, malgré l’anarchie qui s’instaure pour 10 ans pour relancer spectaculairement la production pétrolière.

     

    En 1921 le Mexique devient le second pays au monde producteur du pétrole avec un débit de 540 millions de barils par jour, tout de suite après la première guerre mondiale, l’anxiété s’est emparée des États-Unis devant la chute croissante de leur propre production en pétrole.

     

    La pénurie menaçait malgré une intensification de l’exploitation des puits vénézuéliens, mais en 1930 à Kilgore au Texas, Dad Joiner un foreur indépendant fait jaillir dans un terrain un fantastique jet d’or noir qui donne 7000 barils par jour.

     

    On découvre que tout l’est du Texas regorge du pétrole, la nouvelle déclenche une folle ruée vers l’or noir, forêt de derricks et villes champignons poussent comme en Pennsylvanie 50 ans plus tôt, on pompe à tort et à travers des flots de pétrole, ils s’additionnent aux énormes surplus dus à la mise en exploitation des gisements en Moyen Orient.

     

    Les prix tombent à 10 cents le baril de 159 litres, pour écouler leurs essences, les stations services américaines doivent offrir des poulets en prime, des 1929 l’institut américain du pétrole propose de bloquer la production, en vain.

     

    En 1931, le Texas et l’Oklahoma mobilisent la garde nationale pour empêcher les forages sauvages, le Texas finit par interdire toute extraction supérieure à ses besoins, et impose des quotas aux producteurs, mais ceux-ci exportent clandestinement leurs surplus.

     

    En 1935 une loi fédérale, le Hot Oil Act réprimera la spéculation et les ventes illicites du pétrole, en attendant les trusts pétroliers se livrent à un dumping suicidaire.

     

    Des tentatives ont été faites pour remettre de l’ordre dans la production mondiale, il était capital pour les compagnies de stopper le désastreux effondrement des prix, et le gaspillage d’énergie qu’il entrainait.

     

    Deterding était dans la position pour dire au américains de ne pas lui gâcher ses marchés d’exportation, la Royal Dutch Shell qui contrôle des richesses de pétrole énormément plus grandes que la Russie et les États-Unis, mais également avec un prix du revient beaucoup plus bas.

     

    Deterding ne bluffe pas, la Shell à cette époque est la compagnie la plus puissante au monde, elle extrait du pétrole partout, ses réseaux commerciaux couvrent le globe, États-Unis y compris, Deterding menace Teagle patron de la Standard Oil.

     

    Deterding affirmait : Ce que vous faites dans votre pays c’est une chose, mais pour gâcher les prix dans les marchés de l’Europe et de l’Asie, nous pouvons vous tuer avec du pétrole beaucoup moins cher que le votre, ca ne sert à rien, alors je vous demande de venir, en Angleterre, en écosse, à Achnacarry, pour discuter le problème.

     

    En septembre 1928 au château d’Achnacarry propriété de Deterding, un sommet secret réunis les 3 pétroliers les plus puissants au monde, Henry Deterding qui représente la Royal Dutch Shell, Sir John Cadman, qui négocie au nom de l’Anglo Persian Company dont il est président, et Walter Teagle qui a remplacé Rockefeller à la tête de la Standard Oil.

     

    C’est pour une partie de chasse que ils se sont retrouvés dans le châteaud’Achnacarry, officiellement c’était pour entre autres le délassement de leurs épouses, en fait, ils étaient là pour se partager le Moyen Orient, pour s’accorder secrètement sur le prix mondial du pétrole, pour se repartir marchés et gisements et pour y éliminer tout ce qui cherchent à s’y introduire.

     

    L’accord d’Achnacarry a marqué la naissance du moderne cartel des pétroliers, son but était d’assurer aux trois plus grandes compagnies le contrôle mondial de la production du pétrole, et pour éviter de continuer à se concurrencer, ces compagnies se sont partagés le monde.

     

    Ce cartel devait aussi unir ces efforts pour soutenir au plus haut les prix du pétrole, et décourager toute possibilité de les casser.

     

    En cette période difficile, les signataires de l’accord s’assuraient ainsi que des surplus incontrôlés de pétrole ne risquaient plus d’envahir le marché, ils ont mis sur pied un système occulte qui est devenu le cauchemar de toute la période d’entre guerre, cette entente parfaitement illicite a été tenue secrète jusqu’au années 50, où pour la première fois, elle a été relevé sur à une enquête menée à Washington, jusqu’au là ni les gouvernements intéressés, ni les consommateurs n’ont jamais su que les compagnies ont mis entre elles ce système de contrôle.

     

    Au terme des années 20, la France compte prés de 1 million d’automobiles, Citroën est le premier constructeur d’Europe, toujours hanté par la crise de 1917, l’État après d’interminables polémiques s’efforce de se doter d’une loi organique sur le pétrole.

     

    En 1926 la loi de finances avait décidé que l’importation du pétrole était réservée à l’État seul, mais plus tard , elle interprétera cette formule en disant à l’État ou aux personnes morales ou physiques désignées par lui, et là autour de cette formule que s’articulera la fameuse loi du 30 mars 1928 qui organise l’importation du raffinage en France, le système est simple, l’État a le monopole de l’importation, mais elle le délégué à des personnes que elle juge capable d’importer ou de traiter du pétrole ou des produits raffinées, cette loi sera votée rapidement et dans difficulté en mois de mars 1928.

     

    Cette loi portera le nom de son auteur, le ministre Mercier qui est aussi président de la CFP.

     

    Pour traiter le brut que elle va recevoir de l’Iraq au titre de sa participation dans l’Iraq Petroleum Company, la compagnie française du pétrole, encouragée par l’État décide de créer ses propres raffineries, mais quand son président sollicite les apports financiers nécessaires auprès de ses grands actionnaires, il se heurte au veto de certains, ceux qui dirigent en France les filiales des grandes sociétés pétrolières étrangères et qui ont pris des parts dans la CFP à sa fondation, en finançant maintenant la création d’une compagnie française de raffinage, ils créeront une concurrence directe aux trusts internationaux dont ils distribuent les produits pétroliers sur le sol national.

     

    Dès décembre 1928, Mercier qui a compris que il ne pouvait compter sur ces actionnaires, suggère au gouvernement français de prendre une participation importante dans le capital de la CFP, Poincaré président du conseil accepte, fait établir une convention d’accord.

     

    Cette convention de mars 1929 a été soumise au parlement français, ce qui a donné lieu à une bataille formidable qui a duré 3 ans, des groupes au parlement avaient pensé que le pétrole devait être importé, raffiné, distribué même par une régie nationale, ou par un service d’État, plusieurs députés socialistes , je pense se sont met en doute pour accuser le gouvernement français, en créant la CFP et lui confiant le droit d’accéder à la Turkish Petroleum va aliéner une partie du patrimoine, cette transmission d’un droit de l’État à une société privée…

     

    Traitant un million de tonnes de brut par an, et de ravitailler un quart du marché français, elle entrera en service en 1938, époque bénie où la France dispose de plus de pétrole qu’elle n’en peut consommer.

     

    C’est peut être pourquoi, nul ne s’intéressera à la découverte de Conrad Kilian un jeune géologue de génie, qui en 1922 et en 1929, explore seul et au risque de sa vie, l’effroyable désert de Hoggar aux confins de la Libye, après avoir étudié ses structures géologiques, il en ramène la certitude qu’il existe d’importants gisements de hydrocarbures dans la région de Hassi Massoud, là où précisément 30 ans plus tard, on découvrira un fabuleux champs de pétrole, il est vrai que dans les années 30, les moyens d’atteindre et d’extraire ce pétrole, n’existent guerre et qui coûtaient trop cher, les moyens de communication étaient très difficiles, et je crois que plusieurs équipes de géologues qui se sont aventurés, dans le sud du Sahara, l’ont pas fait ca sans risque, 1 ou 2 géologues qui sont morts de soif, par ailleurs les méthodes de prospection, n’avaient pas fait des progrès considérables, ( une nouvelle technique est découverte après la guerre ), cette méthode permettait de détecter les pièges de pétrole qui a Hassi Massoud sont situés à  plus de 3000 mètres de  profondeur.

     

    Kilian ruinera sa santé et son patrimoine en vains efforts pour persuader les successifs gouvernements français de la réalité de sa découverte, seuls les agents secrets anglais s’y intéresseront.

     

    Vingt ans durant, sa voix sera étouffée par un lobby français, aux ordres du cartel des pétroliers internationaux.

     

    Le lobby des pétroliers était très puissant, le lobby du pétrole est un mot dont les français ont peur, mais il existe, alors pour le  pétrole, il est effectivement plus puissant parce il a plus d’argent que les autres professions.

     

    Il fera une autre victime, Yvan Makhonine un savant russe richissime refugié en France, il est l’inventeur d’un carburant synthétique révolutionnaire, tiré des déchets du charbon, ce carburant offre l’inappréciable avantage d’être inflammable accidentellement, testé avec un succès total par la marine et l’aéronavale française, jamais il n’obtiendra l’homologation officielle pour avoir le permis de sa commercialisation.

     

    Après la seconde guerre mondiale, le carburant Makhonine subira de nouveaux tests aussi probants, en vain, Makhonine mourra dans la misère, remportant avec lui le secret de son carburant.

     

    Une invention qui pouvait sauver de la fermeture tous les charbonnages français, éviter le chômage à des milliers de mineurs, et épargner des fortunes en dollars.


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  • 3/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des batailles pour l'or noir

    Premier Quart ( 1 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-3214916356618888657&hl=fr  

     

    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

      

    Au début des années 30, les premiers craquements ébranlent l'empire pétrolier le plus orgueilleux du Moyen Orient, celui de l'Anglo Persian Oil Company, en perse Reza Khan, un officier de cosaque formé par les soviétiques, profite de la faiblesse du dernier représentant de la dynastie Qajar, marche sur Téhéran en 1921 à la tête de ses troupes et prend la direction du pays.

     

    En 1924 renonçant à proclamer la république, il dépose le dernier Qajar et se fait couronné empereur sous le nom de Reza shah, à l'époque les turbulents tribus Qashqai et Bakhtiar ont pratiquement fait cession.

     

    L'autorité centrale n'avait aucun pouvoir et dans les régions du sud il y avait du pétrole, et comme le gouvernement a été faible, il ne peut pas imposer sa décision à la compagnie.

     

    La conduite de l'Anglo Iranian Company envers des iraniens était emprunte d'un orgueil insupportable  pour une race qui se glorifiait de son passé et regardait avec confiance son brillant avenir.

     

    Avant l'avènement de Reza shah et l'instauration de l'autorité centrale dans les provinces, petit à petit on a commencé à critiquer et à demander la modification de cette  concession.

     

    En premier lieu le Shah avait la volonté de rénover et de régénérer son pays,  la source essentielle des revenus de celui-ci était le pétrole, en second lieu le Shah voulait que la Perse reprenne elle-même en mains ses destinées, et des lors la présence dans son pays de compagnie contrôlée par des étrangers, et associée avec le gouvernement britannique, était en contradiction avec le nouveau statut que il souhaitait pour la Perse.

     

    L'Anglo Persian Company est le reflet de l'intervention étrangère dans l'Iran, cette entreprise qui dispose des plus grandes ressources de l'Iran, et qui en tirent des millions de profit, en contrepartie d'une modique somme, se conduit avec une independence vis-à-vis du gouvernement de l'Iran, que celui-ci ne pouvait tolérer de la part d'aucun chef de tribu quelque soit sa puissance.

     

    On trouvait légitime d'exploiter les ressources du pays dont lequel on se trouvait, et on le sait bien sûr que le minimum de revenus sur place en s'assurant le maximum de bénéfices.

     

    Les compagnies abusaient de la situation, elles agissaient suivant l'esprit de cette époque, cette attitude n'était pas particulière à l'industrie pétrolière, elle régnait partout.

     

    En 1932 un député perse prouve que l'Iran n'avait pas perçu le moindre revenu de son pétrole de 1901 à 1919, et que depuis il n'encaissait que 10 millions de livres, une somme dérisoire comparée aux fabuleux profits réalisés en une seule année  par l'Anglo Persan.

     

    Reza Shah exige donc la révision du contrat, John Cadman président de l'Anglo Persian se défend pied à pied, les discussions vont durer 5 ans.

     

    La négociation a duré tellement que Reza shah était irrité, et a demandé au gouvernement d'annuler unilatéralement la concession de pétrole.

     

    Cette annulation fût une décision personnelle du Shah, il a été traumatisé par l'incapacité de ses ministres à négocier un compromis, et surtout en découvrant que les revenus de 1931/1932 avaient chuté dramatiquement, l'année précédente les revenus du gouvernement perse avaient atteint 1 200 000 livres  et en 1932 les revenus prévus pour l'année s'élevait seulement à 300 000 livres, évidement le Shah ne pouvait être que très mecontent.

     

    Reza Shah avait en outre découvert que la compagnie tenait une double comptabilité, les livres comptables que on lui présentait, n'affichaient guerre que des pertes, mais il y avait à Londres d'autres livres, les vrais, qui eux relevaient que la compagnie faisait d'énormes bénéfices, quand il réalisa que il a été roulé, le shah monarque absolu qui il était décida d'annuler simplement la concession, c'est là que le fameux accord secret d'Achnacarry produisait son plein effet, l'Anglo Persian somma ses partenaires de ne pas se mêler de l'affaire et surtout de refuser d'acheter le moindre pétrole perse, les autres membres du cartel se conformèrent rigoureusement à cette demande, et font un front commun avec les anglais.

     

    Les exaspérations du gouvernement britannique vis-à-vis de la perse atteignent bientôt un paroxysme ( un peak, le plus haut degré ) , grâce à ses navires et ses soldats, l'Angleterre était à même faire de la pression sur les iraniens pour les amener à la composition.

     

    C'est de justesse que une intervention militaire sera évitée, mais l'Anglo Persian porte une plainte devant la Société des Nations, début 1933 celle-ci désigne un médiateur, Edward Benes alors ministre tchécoslovaque des affaires étrangères, qui réussit enfin à faire accepter un compromis aux 2 parties, fin avril 1933, un nouveau accord est enfin signé, il renouvèle le monopole des anglais sur le pétrole d'Iran, l'Anglo Persian qui devient, l'Anglo Iranien Oil Company, versera 4 livres en plus par tonne et 20% de ces bénéfices à Reza Shah.

     

    Mais le calcul était tel que ça serait vraiment difficile pour contrôler le bénéfice exact de la compagnie, bref Reza Shah s'est contenté et l'accord a été signé.

     

    Plus au sud une autre erreur politique va coûter aux anglais les champs de pétrole les plus riches du monde, en 1922 en Arabie, Abdelaziz Ibn Saoud, chef d'une tribu bédouine, se proclame sultan, conquiert l'ouest du pays, et fait de Riad sa capitale, il se heurte au roi Hussein d'Iraq, créature des anglais, qui tient la moitié nord d'Arabie et toutes ses villes saintes, la Mecque, Djedda et Médine.

     

    De 1922 à 1930, Abdelaziz mène une série de guerres victorieuses contre Hussein que soutient les anglais, Abdelaziz ne pardonnera jamais à ceux-ci d'avoir pris la partie de son ennemi, avec l'aide du clergé musulman intégriste, il finit par écraser Hussein, et se couronne lui-même roi d'Arabie, mais d'aucun ne s'intéressent déjà aux richesses du sous-sol arabe.

     

    La première concession octroyée en Arabie saoudite, l'a été par le roi Abdelaziz à un majeur néozélandais, Holmes qui travaillait pour le compte d'intérêts anglais, ça concernait des gisements qui se sont relevés par la suite être les principaux réserves de la région, et c'était un accord modeste qui prévoyait une redevance de 2000 livres or payables par an.

     

    Holmes cesse de payer au bout de 3 ans, après avoir en vain tenté de céder ses droits aux américains, il ne demandait que 30 000 livres pour sa concession,  mais nul à l'époque n'a été prêt pour payer autant pour le pétrole d'Arabie saoudite.

     

    En 1938 après 3 années d'annuités impayées, le roi Abdelaziz a annulé la concession, Holmes en fait avait obtenu, une autre concession dans l'Émirat du Bahreïn en 1925, il l'a revend à la Gulf en 1927, mais la Gulf qui a signé le fameux accord de la ligne rouge, est tenue de partager ces droits avec ses partenaires de l'Iraq Petroleum, elle préfère les céder à la Standard Oil de Californie libre elle de tout engagement.

     

    Bahreïn à cette époque était un protectorat administré par fonctionnaire politique anglais, en conséquence seul pouvait y acquérir une concession, une compagnie enregistrée dans l'empire britannique, la Standard Oil de Californie, tourna la loi en fondant une filiale au canada, celui-ci faisait partie de l'empire, et en nomma à sa tête, un sujet britannique, ainsi la branche canadienne de la Standard puisse acquérir cette fameuse concession de Bahreïn.

     

    En 1930 en Arabie, un géologue américain Twitchell reçoit une mission de prospecter le sous sol saoudien dédaigné par Holmes, son rapport conclut à l'existence d'énormes gisements pétroliers dans la  région de Dhahran, malgré sa haine pour les anglais, Abdelaziz envoi son fils Fayçal leur offrir une concession.

     

    Dans les archives du Foreign Office, on trouve des instructions qui ont été envoyées à l'époque, à l'allégation anglaise de Djeddah, de remercier le roi et de décliner, le roi Fayçal m'a dit lui-même que à son avis, ce refus n'était pas dû à la stupidité d'un fonctionnaire borné, mais une conséquence d'un  accord de partage des marchés entre le Royaume Uni et les États-Unis, formé par une ligne qui était au nord de l'Iraq au Qatar laissant aux anglais tout ce qui est à l'est ( Koweït, Bahreïn ) et aux américains tout ce qui est à l'ouest ( essentiellement l'Arabie saoudite ).

     

    Devant le refus des anglais de s'intéresser à la concession, le roi Abdelaziz envisage  de créer une compagnie saoudienne de pétrole, dont il offre 20% au géologue Twitchell qui a fait le rapport, et en lui demandant de la développer, Twitchell qui est un technicien sans ambition, qui a envie de rentrer dans son pays, refuse.

     

    La Standard Oil de la Californie tout juste installée à Bahreïn, apprend la chose et embauche Twitchell à prix d'or à le renvoi à Ryad avec son directeur Hamilton.

     

    Ils ont mission de négocier l'achat la concession vacante, il y avait alors en Arabie saoudite un anglais arabisant, qui était devenu le conseiller du roi Ibn Saoud, cet homme s'appelait Harry Philby, ex agent de l'intelligence service en Arabie pendant la guerre, Philby qui parlait arabe couramment, s'était fixé à Djeddah comme concessionnaire des voitures Ford, il s'était fait musulman, le roi Ibn Saoud lui a offert un palais, mais Philby ne gagnait guerre d'argent en vendant des voitures Ford, aussi se laissait-il-acheter par la Standard Oil de Californie, il n'a pas été soudoyé, il a reçu des honoraires pour son entremise dans la négociation, Philby voulait que cette affaire soit fructueuse aussi bien pour le roi que pour la compagnie qui avait accepté l'idée.

     

    Philby combine une série de rencontres entre Hamilton et Sulaiman ministre des finances du roi Abdelaziz, les anglais se réveillent soudain, dépêchent un négociateur à la cour saoudite, Philby ne tardera pas à découvrir que les anglais ne voulaient la concession que pour empêcher les américains de mettre la main dessus, quand il s'est rendu compte, Philby favorisa les américains, sachant que du moins fera tout pour tirer du pétrole du sol, d'autant que Abdelaziz veut être payé en or, les anglais refusent,  on est en pleine crise de 1929, et le Royaume Uni a mis l'embargo sur l'or, les américains font savoir à Philby que ils sont eux prêts à satisfaire les désirs du roi.

     

    L'argument est décisif, en 1933 Hamilton et Sulaimane signent le traité qui accord la  concession à la strandard oil de californie.

     

    Les termes du contrat sont plus dures que ceux jadis accordées à Holmes, mais dérisoires comparés aux profits fabuleux que les américains tireront de leurs gisements, les 30 000 livres en pièces d'or exigées à la signature seront comptées au roi une à une, en outre la SOCAL lui a promis de lui verser chaque année une avance de 5000 pièces en or plus 15 000 à la première commercialisation du pétrole.

     

    À l'époque les États-Unis, ont eux aussi interdit toute sortie d'or, la légende veut que les pièces comptées à Abdelaziz étaient achetées en fraude en Angleterre par Hamilton.

     

    C'est un canard, c'est vrai que les États-Unis avaient suspendu la convertibilité du dollar en or, mais une compagnie américaine, voire un particulier pouvait en avoir, et l'utiliser pour ses affaires, à l'époque où la concession a été signée, le roi Abdelaziz n'était guerre optimiste, il aurait bien été si heureux si on lui avait foré des puits de l'eau potable.

     

    Les premières recherches débutent en 1934, intensivement mais dans des conditions terriblement dures, elles sont menées par une petite équipe américaine, que commande le géologue Max Steineke, mais en fin d'année.


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  • 3/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des batailles pour l'or noir

    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-3214916356618888657&hl=fr  

     

    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min

     

     

     

     

     

    La Standard Oil de Californie doit céder la moitié de sa concession saoudienne à une autre compagnie avec laquelle elle est déjà associée pour l'exploitation de ces gisement à Bahreïn : la Texaco, manquant de débouchés pour son pétrole, la Standard Oil a du traiter avec la Texaco qui dispose d'un immense réseau commercial en Asie, en échange la standard cédera la moitié de toutes ses découvertes ultérieures à Texaco.

     

    De cette association pour l'exploitation du pétrole saoudien, naitre en 1935 l'Arabian American Oil Company la toute puissante et légendaire  ARAMCO.

     

    Le gouvernement saoudien nous a apporté tout son appui, il était très anxieux de nous voir réussir à trouver du pétrole, il n'existait ni cartes du pays, ni routes, ils nous fallait tout créer, il y a eu de tas de problèmes, dus surtout à des malentendus, les saoudiens nous contemplaient comme des magiciens qui allaient les rendre riches, il est vrai que leur standard de vie était déplorablement bas, et c'est nous que leurs procurions tout ce dont ils avaient besoin, et nous devons tout importer de l'extérieur.

     

    Quand je suis arrivé là-bas, tout le monde était très pessimiste dans l'ARAMCO, qui s'appelait encore à l'époque la Californian Arabian Standard Oil Company, on avait déjà foré plus de 10 puits en deux endroits, ils avait donné du gaz et un peu de pétrole, il en était en train d'approfondir l'un des trous, histoire de voir si quelque chose allait enfin sortir, l'avenir en sera sacrement différent si le puits numéro 7 ne s'est il pas décidé de cracher du pétrole, mais en mars 1938, il s'est mis à produire, et c'était un fameux puits, peu après, nous avons localisé des gisements, encore plus fabuleux que tous ce que nous avions pu rêver auparavant.

     

    Japonais, italiens et allemands tentent alors à leurs tour de demander des concessions, mais l'Arabie est désormais la chasse gardée de l'ARAMCO.

     

    Alors que ces événements se déroulent en Arabie Saoudite, le Koweït un minuscule émirat voisin, fait aussi son entrée dans l'histoire du pétrole, des prospections effectuées des 1920 ont éveillé les convoitises de la Gulf américaine et de l'Anglo Iranien britannique, il y a eu de terribles rivalités pour les riches champs de pétrole du Koweït, ce bout de territoire coincé entre l'Iraq et l'Arabie Saoudite, les américains et les anglais se disputaient ces gisements faisaient pression les uns et les autres sur le cheikh du Koweït pour l'amener à leur signer un contrat.

     

    Cette fois encore les américains firent preuve d'astuces, le Koweït étant un territoire sous mandat britannique, ils ont envoyé un anglais comme négociateur le fameux Frank Holmes, celui-ci brulait de toucher la commission promise s'il enlevait le marché, de leurs coté les britanniques avait envoyé un anglais absolument typique : Chisholm, qui parlait comme on dit en Angleterre avec un accent étranger, mais qui savait admirablement mener une négociation, il offrait de l'argent au Cheick du Koweït pour qu'il signe avec les anglais, mais Frank Holmes en faisait autant pour que il signe avec les américains, et les prix grimpaient de plus en plus.

     

    Un dimanche où tous les 2 se trouvaient à l'église locale, Chisholm hall était assourdi par la terrible voix de Holmes, la solution apparu à Chisholm alors que ils chantaient ensemble un psaume, pourquoi nous battre demanda-t- il à Holmes ? Adoptons la solution du roi Salomon et partageons nous le bébé ! Et il suggéra à Frank Holmes de partager la concession entre anglais et américains.

     

    Dans un commun accord, ils rabattaient les prix que ils ont proposé, et le Sheikh fut forcé de se contenter d'un prix très inferieur, voila comment les concessions pétrolières furent exploitées conjointement par les anglais et les américains.

     

    La Gulf et l'Iranian Oil constituèrent une société commune la Kuwait Oil Company, la première se chargera des forages, en 1936 le pétrole jaillit à bara mais se tarit très vite, les anglais qui s'étaient  réservés la direction administrative, s'obstinait à forer à bara alors que tout indiquait que la nappe à pétrole se trouvait à Burqan, c'était voulu, il y avait alors trop de pétrole, les anglais voulaient éviter de concurrencer leurs puits d'Iraq et d'Iran, le Koweït reste alors improductif et sous développé.

     

    La mauvaise volonté des anglais, échèle la fureur du cheik Ahmed El Jabir, en représailles, ils laissent les agents nazis opérant en Moyen Orient depuis 1937, monter des émeutes anti-britanniques tandis que lui-même quitte sa capitale, et se met à l'abri dans son palais de l'île de Failaka, au large de la côte.

     

    Les anglais ont compris l'avertissement, pour apaiser Ahmed El Jabir et son peuple, la Koweït Oil se décide enfin de forer dans la région Burqan, avec un succès immédiat et total, elle découvre à 1000 mètres de profondeur, un gisement d'une richesse énorme, la guerre va suspendre sa mise en exploitation, le premier pétrolier ne quittera le Koweït que en 1948.

     

    En France l'automobile est restée la panache de la bourgeoisie durant les années 30, avec l'avènement du front populaire et des congés payés en 1936,  la voiture se démocratise, en réponse à l'Allemagne nazie qui lance la Volkswagen, Citroën crée la deux chevaux, mais si en France l'essence est abondante et bon marché, la situation est moins brillante en Italie, les maigres gisements pétroliers exploités en vallée du Pô, sont loin de couvrir les besoins de l'Italie qui achète l'essentiel de son carburant en Roumanie.

     

     

     

    Les italiens étaient très déçus parce qu'ils n'avaient pas pu obtenir une participation dans le potentiel du Moyen Orient, tandis que les français, avaient pu obtenir la partie allemande de la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum.

     

     

    Mussolini avait de la politique pétrolière que une vision très générale et très vague, parce que il n'existait aucune industrie pétrolière en Italie, il n'avait donc personne avec qui en discuter, c'est pourquoi, il balançait d'une solution à une autre, sans idée bien précise, tout ce qu'il savait c'est que le carburant était capital pour la guerre, il faisait confiance au capitalisme privé pour lui procurer du pétrole, mais laissait la bride sur le coup aux spécialistes de la question.

     

    Au point qu'il était prêt à confier les recherches pétrolières en Italie à la compagnie américaine Saint clair, c'est une levée de bouclier des industriels italiens qui l'empêche.

     

    Les italiens sous Mussolini ont voulu imité la France en établissant une compagnie de l'État : l'AGIP.

     

    L'AGIP fut crée en 1927 avec des statuts horriblement confus pour tenter de faire tout le monde d'accord, l'AGIP commença des recherches pétrolières en Italie avec des fonds d'État, prélevées à l'origine sur le budget de l'agriculture, l'AGIP travaillait pour l'État comme operateur technique, et ses frais étaient à la charge de l'État, l'AGIP mis à part les recherches pétrolières en Italie, poursuivait deux objectifs essentiels, d'abord unifier toutes les petites et moyennes exploitations existantes pour constituer une industrie pétrolière d'une dimension valable, et elle obtient un succès notamment en terme de raffinage et de distribution, son second but était d'acquérir une dimension internationale, son premier champs d'action était l'Europe orientale, elle acquit des participations dans la Prahova la plus  grande compagnie pétrolière roumaine et dans d'autres sociétés, après la crise de 1930, Mussolini créa  l'IRI (Institut pour la Reconstruction Industrielle), et ce fût un coup de génie qui contribuera sérieusement à résoudre le problème pétrolier italien, cet organisme était totalement étranger au fascisme, dirigés par des personnes qui n'étaient pas fichistes et Mussolini le savait parfaitement.

     

    Le 03 octobre 1935 Mussolini qui a fait de l'expansion coloniale l'un des piliers de sa politique attaque l'Éthiopie, pour avoir contenu jusqu'au la les visées de Hitler sur l'Autriche, il se croit sûr de l'appui de la France et de l'Angleterre, mais la Société Des Nations ( SDN) vote des sanctions économiques contre l'Italie que menace la France et l'Angleterre,  celle-ci a eu un moyen radical pour arrêter Mussolini, interdire le Canal de Suez pour le transport de ses troupes, elle ne le feront jamais, quand aux américains et aux anglais, Mussolini les a neutralisé en leur promettant à chacun et séparément en secret, le monopole du pétrole qui pouvait exister, le 05 mai 1936, l'Éthiopie est vaincue.

     

    Les sanctions ont été une vrai mascarade, une mesure très peu sérieuses, mais qui n'a jamais affecté le moins du monde l'économie italienne, les compagnies pétrolières étrangères ne les ont jamais appliquées, elles possédaient en Italie en cette époque des réseaux de distribution de carburant, qu'elles entendaient bien continuer à approvisionner, jamais l'idée n'a effleuré personne que les pompes d'Esso et de Shell puissent être à sec, du fait des sanctions.

     

    D'autres part, le Mexique produisait déjà intensivement mais c'était l'époque où on commençait à parler de nationalisation, jamais les mexicains n'auraient accepté que on les empêche d'exporter du pétrole en Italie sous prétexte de sanctions, enfin  il y avait le pétrole roumain, c'est bien que le problème d'approvisionnement en carburant ne s'était jamais posé.

     

    Par contre et paradoxalement, la guerre d'Éthiopie a contrecarré le développement de l'industrie pétrolière italienne, et notamment ses projets axés vers le Moyen Orient, l'Italie grâce à des prises de participations compliquées, s'était assuré au temps du vieil empire ottoman, des intérêts dans la part allemande du pétrole du Moyen Orient, ces intérêts auraient acquis une valeur énorme dés l'exploitation des gisements, mais Mussolini ne s'en rendaient même pas compte, pour acheter les matières premières nécessaires à l'économie italienne pendant les sanctions, et financer les opérations militaires en Éthiopie, Mussolini vend....

     

    ....... dans la British Oil Development, devenu l'Iraq Petroleum Company.

     

    Le seul effet des sanctions sera de pousser Mussolini dans le camp de Hitler, elles n'ont même pas ralenti la coopération entre l'AGIP et les américains, des recherches ont été menées de 1936 à 1937, par des compagnies américaines, et qui expérimentaient pour la première fois les procédés sismiques, les résultats furent positifs,  et révélèrent l'existence de structures justifiant le forage, en entamant aussi des prospections dans l'empire, en Libye et en Éthiopie, sans aucun résultat, mais elles ne furent pas sérieuses, l'État italien ne prenait plus ces travaux à sa charge, AGIP devait les financer elle-même, et ses possibilités financières étaient plus que réduites.

     

    En juillet 1936, l'Espagne sombre dans la guerre civile, en dépit du principe de non intervention, chaque camp reçoit une aide étrangère considérable et le pays est devenu un terrain où s'affronte marxistes et fascistes du monde entier.

     

    Ravitaillé du carburant par les russes, l'Espagne républicaine est depuis longtemps un marché perdu pour les compagnies pétrolières internationales, toutes soutiendront plus ou moins ouvertement Franco.

     

    La compagnie américaine Texaco approvisionne les nationalistes, elle compte ainsi assurer sa position dans l'Espagne franquiste, les cargaisons d'essence destinées à la Belgique sont détournées vers les ports nationalistes, défiant Roosevelt, Texaco fournira à Franco 6 millions de dollars de carburant à crédit.

     

    Au Mexique fin 1920, les élections à la présidence du général Obregón marquent le début d'une vrai politique sociale et les premieres mesures contre la grande propriété.

     

    Obregón n'en sera pas moins accusé d'avoir concédé d'exorbitants avantages fiscaux sociétés pétrolières étrangères, contre la reconnaissance de son régime par les États-Unis et un prêt de 5 millions de dollars du pétrolier américain Doheny.

     

    L'insécurité du travail continue à faire de nombreux morts dans les champs de pétrole, la loi de travail de 1931, la première au monde à régir les rapports entre patrons et ouvriers, favorisa la fusion de 21 syndicats des ouvriers du pétrole en 1935.

     

    Les compagnies étrangères qui exploitaient les gisements de pétrole, avaient l'exportation comme seul objectif, c'était leur unique préoccupation, et elles ne se souciaient pas le moins du monde  des besoins de notre pays, pour comble ces sociétés qui ne payaient que un impôt dérisoire sur le brut que elles exportaient, en réimportait une partie une fois raffiné, et le consommateur mexicain pénalisé par le coût de toutes ces opérations, était en plus lourdement taxé, le carburant extrait dans leur propre pays, était hors du prix pour les automobilistes mexicains.

     

    Fin 1934, le général Cárdenas est élu président, ancien chef militaire d'une région pétrolière, il a pu juger des conditions misérables des travailleurs, en 1937 l'exaspération de ceux-ci atteignent un paroxysme.


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  • 3/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des batailles pour l'or noir

    Troisième Quart ( 3 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-3214916356618888657&hl=fr  

     

    Début :

    30 min

    Fin :

    45 min

     

     

     

     

    Les ouvriers mexicains du pétrole demandaient une augmentation de salaire, représentant un total de 26 400 000 pesos ( 26 millions 400 000 pesos ), à l'époque le dollar valait 3,40  pesos au Mexique, les compagnies pétrolières prétendaient que elles étaient dans l'incapacité financière de satisfaire cette revendication, les experts mexicains prouvaient le contraire, et l'affaire est portée devant la cour suprême de justice qui donnait tort aux compagnies, et comme celles-ci refusaient de se soumettre, les ouvriers du pétrole qui se sont organisés, commencèrent à déclencher des grèves, d'abord des grèves locales dans tous les centres pétroliers du pays, puis le mouvement s'étendit et ce fut la grève générale.

     

    Le fait que les compagnies refusaient à la décision de la cour suprême de justice, aboutit ainsi à paralyser tout le pays, autre aspect des choses, en bravant la sentence de la cour, les compagnies lançaient un défi que le gouvernent se devait de relever, il n'avait plus le choix, ou bien il devait riposter avec le seul moyen qui reste à sa disposition : la nationalisation, ou bien il avoue son impuissance.

     

    La fierté patriotique a pris le pas sur les revendications sociales des ouvriers du pétrole, le 18 mars 1938 Lázaro Cárdenas saut le pas, signe le décret qui exproprie toutes les compagnies étrangères et nationalise en totalité le pétrole, il se sent soutenu par l'unanimité du peuple mexicain, la nationalisation touche principalement la Mexican Eagle devenu Shell Mex, une filiale de la Shell qui possède les plus riches concessions du Mexique.

     

    La proclamation du décret de nationalisation soulève dans tout le pays et surtout à mexico, un véritable délire populaire, mais les sociétés étrangères refusent de s'avouer vaincues, la première réaction des compagnies pétrolières expropriées fût de boycotter toutes nos ventes de pétrole à l'étranger, ensuite elles refusèrent de nous fournir le matériel et les techniciens nécessaires à la poursuite de l'exploitation, pour nous empêcher de produire nous-mêmes, en fin et plus concrètement, l'Angleterre fût à 2 doigts de nous déclarer la guerre, son ambassadeur envenima la situation autant que il le pu, sachant bien que le Mexique rompit toute relation diplomatique, il y allait de l'honneur du pays.

     

    Certaines des compagnies dépossédées financent alors un putsch organisé contre Cárdenas, par le général Saturnino Cedillo que manipule l'Intelligence Service, mais l'insurrection est rapidement écrasée par les troupes fédérales, Cárdenas a tout le pays derrière lui.

     

    Les entreprises américaines réclamaient une intervention militaire de leurs gouvernements contre nous, mais Roosevelt et les États-Unis prirent une autre position contre leurs propres compagnies pétrolières, quand aux anglais ils renoncèrent à attaquer le Mexique et confièrent la défense de leurs intérêts aux américains, ainsi les sociétés pétrolières Anglo-américaines échouèrent devant la détermination des gouvernements du Mexique et des États-Unis.

     

    La loi d'expropriation a prévu un système d'indemnisation des compagnies dépossédées échelonné sur 10 ans, dans un formidable élan de solidarité patriotique, le peuple mexicain va sacrifier économies, bijoux, objets précieux et jusqu'aux biens les plus humbles pour permettre à son gouvernement aux abois  d'acquitter la première annuité.

    Jusqu'à la guerre la situation pétrolière du Mexique restera critique, le cartel des trusts pétroliers crée en 1928 à Achnacarry boycotte sa production, une société d'État la Pemex, a été chargée de l'exploitation du pétrole mexicain, mais même vendu 5% au dessous des cours, celui-ci ne trouve plus preneur, la production chute de moitié, retirant ses fonds des banques mexicaines, le cartel pousse le pays à la ruine, ce sont les commandes massives de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon, qui permettront à la Pemex de survire jusqu'à ce que le seconde guerre mondiale, lui ouvre enfin le marché américain.

     

    Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la nationalisation du pétrole mexicain, provoque un véritable boom de la production du Venezuela ou la Shell et la Standard Oil font la loi depuis longtemps, mais les incursions des sous-marins nazis sur les côtes réduiront cette activité durant la seconde guerre mondiale.

     

    Peu avant celle-ci, la Royal Dutch Shell est devenue en 30 ans la seconde puissance pétrolière mondiale, elle le doit au génie d'Henry Deterding, il a su assurer à son groupe, des sources d'approvisionnement dans le monde entier, et tenir tête victorieusement à la Standard Oil sur tous les marchés, c'est aussi un financier hors pair, pendant la grande crise mondiale, il a fait réaliser des bénéfices fabuleux à sa compagnie, rien que en spéculant sur les énormes montants de devises étrangères de toutes sortes encaissées par celle-ci.

     

    Il avait une vision sur l'économie qui est une vision européenne pas une vision nationale, il a dit dans la crise de 1930 : on ne peut jamais reconstituer l'économie saine en Europe, si on laisse tomber la xxxxxx allemande.

     

    Il avait peu à peu développé une vraie mégalomanie, il croyait fermement aux vertus de la dictature et du pouvoir autocratique aussi bien dans sa compagnie que dans le monde en général, à mesure que il prenait de l'âge, Deterding devint un pro nazi de plus en plus fanatique, bien que des gens pensaient que il était vraiment fou, sa dernière épouse, une allemande, une nazie convaincue, je pense que il a été influencé en partie par elle, il est même devenu l'intime de certains chefs nazis.

     

    Il habitait l'Allemagne et il devenait très intéressé et enthousiaste par le régime nazi, ce qui rendait très délicat la situation de la Shell.

     

    Je ne crois pas que il a soutenu les allemands, il y a des lettres de Deterding avant que Hitler ne vient au pouvoir, dans lesquelles il lui décrit comme homme ridicule, comme un politicien qui ne fait que des promesses.

     

    On a formellement accusé Deterding d'avoir financé le parti nazi à ses débuts à cause de la volonté exprimée par Hitler dés l'origine d'envahir un jour l'URSS, Deterding souhait ainsi un jour reconquérir son pétrole de Baku.

     

    Il n'était pas très généreux, et je crois que c'est une simplification de la relation avec les nazis, en fait les nazis n'avaient pas besoin de son argent.

     

    Toujours est-il qu'avec un intense soulagement que les autres dirigeants de la Royal Dutch Shell le voient prendre sa retraite en 1936, Henry Deterding mourra 2 ans plus tard.

     

    Bien que son testament n'exprime aucune volonté sur ce point, Charlotte Knack son épouse allemande, fera inhumer  Deterding dans leur propriété en Allemagne, en présence de nombreux hauts dignitaires nazis.

     

    C'est vrai que plusieurs chefs nazis assistaient à ses funérailles, mais c'est le genre de secrets que les compagnies pétrolières préfèrent enterrer.

     

    Pour éviter que cela ne se renouvelle jamais, les dirigeants de la Shell ont depuis soigneusement évité de réunir trop de pouvoirs entre les mains d'un seul homme.

     

    Dés l'arrivé de Hitler au pouvoir en 1933, l'Allemagne réarme intensivement, avec une tranquille impudence, le 3éme Reich prépare la guerre et se dote des chars et des avions de combats que lui interdit le traité de Versailles, ces armada d'engins blindés, de chasseurs,  de bombardiers ont besoin d'énormes quantités de carburant que l'Allemagne ne produit pas sur son sol.

     

    Certes depuis 1920, l'Allemagne exploite quelque puits dans le Hanovre, en 1924 on a également découvert autre maigre gisement, mais cette production interne reste insignifiante comparée aux énormes besoins l'arsenal allemand (panzers et autres).

     

    Hitler se préoccupe donc de leur procurer le carburant indispensable, il peut compter sur la complicité intéressée mais suicidaire des américains.

     

    Dans les années qui ont précédé la guerre, en Allemagne l'IG Farben a été chargé par le troisième Reich de lui monter son approvisionnement pétrolier en tout domaine et en particulier en produits rares et difficiles, l'un d'eux entre parenthèse était un nouveau produit :  le caoutchouc Buna

     

    Pour se faire, l'IG Farben cela ne datait pas de 1935, a établi un rapport assez étroit avec des sociétés américaines, détentrices de brevets remarquables,  notamment avec la Standard Oil of New Jersey (actuellement Exxon), et pendant longtemps ils auront une filiale commune aux États-Unis .

     

    Exxon et IG Farben avaient des programmes communs de recherches, non seulement en pétrochimie, mais dans tous les secteurs, leur contrat stipulait qu'ils pouvaient se céder mutuellement le soin de mener certaines recherches pour éviter de se concurrencer.

     

    Le contrat signé entre Exxon et IG Farben précisait que nous détenions le monopole du marché américain, et qu'ils s'interdisaient de s'y implanter, et nous de notre coté, nous nous interdisions toute immixtion dans leur travail en Allemagne.

     

    Le secteur le plus essentiel était celui du caoutchouc synthétique,  IG Farben s'est chargé de le développer et les américains ont accepté en vertu de leur accord.

     

    Ce marché de dupe est signé en 1934, Exxon va freiner puis stopper ses propres recherches laissant les allemands exploiter ses brevets et prendre une énorme avance dans la fabrication du caoutchouc synthétique, toute l'Allemagne se hérisse d'usine de Buna.

     

    Un autre problème s'est posé, le besoin qu'avait les allemands et surtout l'aviation allemande du plomb tétraéthyle un produit indispensable pour remonter ce qu'on appelle : l'indice d'octane, les avions ayant besoin d'essence avec indice d'octane très élevé, avait besoin de ce produit, or peu de monde le créait dans le monde, et les grands producteurs du plomb tétraéthyle étaient une filiale à la fois de la General Motors  et de Esso, c'était Ethyl Gazoline Corporation, or le General xxx, choisi par Gering pour remonter son aviation, avait d'excellents rapports avec ses confrères outre atlantiques, et a réussi à négocier des achats très importantes de plomb tétraéthyle dans les années 1936/37, et qui ont permis à Hitler de pouvoir compter sur son aviation puisque celles-ci auront le carburant nécessaire pour toute intervention militaire.

     

    Les publicités Esso de l'époque, témoignent des bons rapports que la firme américaine entretient alors avec les allemands, les échanges secrets de technologies militaires, entre Esso et IG Farben se poursuivront jusqu'à décembre 1941.

     

    Cette affaire a été le plus gros scandale de la seconde guerre mondiale mettant en cause les abus des compagnies, avec pour résultat que le président Truman, accusa formellement la compagnie Exxon de trahison, l'instruction de l'affaire et les investigations se sont poursuivis très longtemps.

     

    Imaginer que nous avons livré des secrets militaires essentiels à l'ennemi est complètement aberrant, je pense que finalement, il a été parfaitement établi que ce n'était pas le cas, mais il était exact que il y avait enquête à l'époque.

     

    Ce scandale obligea Teagle président de Exxon à démissionner en 1952, et Farish son directeur général mourut désespéré la même année.

     

    Le premier septembre 1939, la seconde guerre mondiale éclate, une guerre totale qui sera menée surtout par d'énormes masses de chars, d'avions, de véhicules et de navires, l'importance stratégique du pétrole va s'affirmer décisive, c'est lui plus que la force numérique des armées, qui foncera la victoire.

     

    Au début l'Allemagne dispose de tout le carburant nécessaire, elle a constitué d'énormes stocks, et la signature du pacte Germano Soviétique le 23 aout 1939, lui assure de fortes livraisons du pétrole russe, mais surtout le troisième Reich continue jusqu'à fin 1941 à recevoir des flots d'essence par Hambourg via les ports de la Suède, pays neutre.

     

    C'était essentiellement du pétrole américain, des États-Unis arrivaient des cargaisons entières, mais aussi du Mexique et du Venezuela, grâce à des tours de passe passe effectués par les grandes compagnies.

     

    Le 10 mai 1940 après avoir réglé le sort de la Pologne, les allemands se ruent soudain sur la Belgique et la Hollande, et  les écrasent en quelques jours.

     

    Largués sur la hollande, les parachutistes du Reich s'emparent des ponts sur la Meuse et le Rhine intacts.

     

    Le 14 mai 1940 un groupe de bombardiers pilonnent sauvagement Rotterdam, qui est déjà le plus grand port pétrolier de l'Europe, une mer de feu noie la ville, il y aura 1000 morts, 77 000 sans abris, toutes les installations pétrolières et 27 000  immeubles sont détruits, la Hollande capitule.


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